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John Duncan: la démission du ministre fait réagir les chefs autochtones

Duncan: réactions mitigées pour les Autochtones
Earl Sunshine of Grand Prairie takes part in an Idle No More protest outside Vancouver City Hall in Vancouver, British Columbia, on Friday, Jan., 11, 2013. (AP Photo/The Canadian Press, Jonathan Hayward)
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Earl Sunshine of Grand Prairie takes part in an Idle No More protest outside Vancouver City Hall in Vancouver, British Columbia, on Friday, Jan., 11, 2013. (AP Photo/The Canadian Press, Jonathan Hayward)

TORONTO - L'annonce soudaine de la démission du ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord, John Duncan, en a fait sourciller plus d'un parmi les chefs des Premières Nations.

Ce départ inattendu est perçu par certains comme une façon pour Ottawa d'acheter du temps, alors que la cause des Autochtones profite d'une visibilité sans précédent sur la scène nationale. Le ministre a remis sa démission vendredi à la suite d'une intervention inappropriée en faveur d'un électeur.

Le chef Isadore Day, de Serpent River en Ontario, affirme que l'annonce du ministre Duncan n'aurait pas pu mieux tomber pour le gouvernement de Stephen Harper. Les conservateurs font l'objet d'une pression croissante de la part des groupes autochtones pour qu'Ottawa se penche sur le dossier de leurs droits, entre autres.

En entrevue avec La Presse Canadienne samedi, le chef Day a déclaré que les leaders des communautés autochtones percevaient ce départ comme une stratégie de désengagement de la part du gouvernement. Il a soutenu que plusieurs de ses confrères n'oseraient pas s'exprimer sur le sujet, par peur de représailles. Selon lui, le gouvernement fédéral pourra gagner du temps avec l'arrivée d'un nouveau ministre et repousser les discussions en prétextant qu'il ne connaîtrait pas encore le dossier.

Le chef Day avait partagé son scepticisme sur le site de microblogging Twitter vendredi, à l'annonce de M. Duncan, qualifiant le ministre «d'agneau sacrifié» par le gouvernement conservateur et accusant Ottawa de «stratégie tactique».

D'autres groupes autochtones ont, de leur côté, exprimé de la surprise et de la tristesse. Ils ont ajouté avoir hâte de travailler en collaboration avec le remplaçant de M. Duncan, le ministre du Patrimoine et des Langues officielles, James Moore, qui assumera temporairement les fonctions.

Le communiqué de presse de l'Assemblée des chefs du Manitoba pressait également Ottawa de choisir avec soin le suppléant de John Duncan, rappelant que les Autochtones du Canada ne se contenteraient plus de statu quo dans le dossier de la Loi sur les Indiens.

Une porte-parole du groupe s'est montrée plus incisive sur Twitter, affirmant elle aussi que le départ de John Duncan ressemblait «un peu à une diversion tactique».

«Dans tous les cas, nous amenons le changement et je crois que les prières et les chansons sont d'une grande aide», mentionne le message publié par Sheila North Wilson. Elle a précisé samedi que ce commentaire ne reflétait pas l'opinion de l'Assemblée des chefs manitobains mais bien la sienne.

La chef nationale du Congrès des peuples autochtones a quant à elle exprimé sa tristesse en apprenant la nouvelle. Betty Ann Lavallée estime que M. Duncan a fait du mieux qu'il a pu pour «améliorer la vie de tous les peuples autochtones du Canada».

Interrogé à ce sujet, un porte-parole de l'Assemblée des Premières Nations s'est contenté de dire que l'organisation irait de l'avant avec les accords conclus avec le gouvernement durant le dernier mois de négociations.

M. Day a jugé qu'il serait difficile de passer outre la difficulté de recréer un contexte favorable à la cause autochtone, compte tenu des nombreux changements de direction à la barre du ministère.

«Nous devons maintenant nous attaquer à cette épineuse question et tenter d'amoindrir les impacts qu'un tel manque de continuité pourrait engendrer. Le départ du ministre est assez soudain et nous devons composer avec ce retournement de situation.»

Le premier ministre Stephen Harper s'étant publiquement engagé à tenir une nouvelle série de discussions sur les traités et les revendications territoriales, la nomination du prochain ministre des Affaires autochtones n'en sera que plus importante.

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