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Féminisme, sexisme: Femen à Notre-Dame de Paris: Valls et Delanoë dénoncent une «provocation inutile» (VIDÉO)

Les Femen s'en prennent à Notre-Dame: la provocation de trop (VIDÉO)

FEMEN - Le coup de force de trop? L'opération coup de poing organisée ce mardi 12 février par le mouvement féministe des Femen pour "fêter la démission du pape" a suscité l'indignation des catholiques et d'une partie de la classe politique. Plusieurs féministes des Femen se sont exhibées seins nus mardi matin dans Notre-Dame de Paris pour "fêter" à leur manière le renoncement du pape Benoît XVI à sa charge pontificale, une action condamnée par le gouvernement. A l'issue du conseil des ministres de ce mercredi, la porte-parole de l'exécutif et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a notamment jugé cette provocation "inutile".

"Ces agissements, commis au sein même d'un lieu de culte, sont contraires aux valeurs républicaines qui offrent – faut-il le rappeler -, à chacun, la possibilité de s'exprimer librement", a renchéri Manuel Valls dans un communiqué ce mercredi 13 février, condamnant lui aussi une "provocation inutile".

Le recteur et archiprêtre de Notre-Dame, Mgr Patrick Jacquin, a indiqué que deux plaintes avaient été déposées au commissariat du IVe arrondissement pour "profanation d'un espace cultuel" et pour "coups et blessures". Selon lui, un des agents du service de sécurité a une épaule démise.

Les Femen, qui ont installé à Paris en septembre 2012 "le premier centre d'entraînement" au "nouveau féminisme", avaient préparé leur provocation en prévenant les agences de presse. Les féministes - huit selon un journaliste de l'AFP sur place, neuf selon le ministère de l'Intérieur - étaient entrées vers 10H15 dans l'édifice, le monument le plus visité de Paris (13.650.000 visiteurs en 2010), dissimulées dans le flot des centaines de touristes.

Elles se sont ensuite rapidement juchées sur le socle de trois des neuf nouvelles cloches provisoirement déposées dans la nef, avant d'exhiber leur torse nu et de crier "Pope no more" ("Plus de pape") en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois. Sur leur torse et leur dos elles avaient écrit des slogans comme "No homophobe", "Crise de la foi", "Bye bye Benoît!".

Expulsées manu militari par le service d'ordre de la cathédrale, elles ont continué sur le parvis à scander pendant une dizaine de minutes des slogans comme "In gay we trust", ou "Dégage homophobe!".

Un "geste grossier"

"Nous avons monté cette provocation pour fêter l'annonce du départ du pape lundi et l'adoption ce mardi du projet de loi sur le mariage pour tous", a expliqué l'une des Femen à la presse, sous l'oeil désapprobateur de touristes et de fidèles.

Les manifestantes ont ensuite été conduites au commissariat du IVe pour vérification d'identité.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait part mardi soir "de sa consternation face aux agissements des neuf membres du groupe Femen, condammant "une provocation inutile" et témoignant "de son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste grossier."

"Si la laïcité permet à chacun de croire ou de ne pas croire en toute liberté, la République entend, dans le même temps, garantir à tous les croyants de pouvoir pratiquer leur religion dans la dignité et le respect mutuel", a-t-il ajouté.

Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a également condamné cette action et fait part de sa "tristesse". "Je réprouve un acte qui caricature le beau combat pour l'égalité femmes-hommes et choque inutilement de nombreux croyants", a-t-il déclaré.

Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions "topless" en Russie, en Ukraine, à Londres ou encore récemment sur la place Saint-Pierre à Rome pendant que le pape récitait la prière de l'Angelus.

Réactions indignées sur les réseaux sociaux

Les Femen sont-elles allé trop loin? Si l'agit-prop de ces féministes New Age n'a jamais fait l'unanimité, le raid sur Notre-Dame de Paris a évidemment choqué dans les cercles catholiques et au-delà.

Certains, comme le député UMP Lionnel Luca, ont réagi par l'ironie à ce coup de force.

La provocation de trop? Certains élus estiment qu'il faut désormais agir. Les sénateurs de Paris Yves Pozzo di Borgo (UDI) et Pierre Charon (UMP) estiment qu'il est "incompréhensible que ces activistes étrangères ne soient pas empêchées d'agir, surtout aujourd'hui où il y a une conjoncture spéciale".

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