Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Des agents de la GRC ont agressé des jeunes femmes autochtones, selon un rapport

Agressées par des agents de la GRC
Alamy

OTTAWA - Le premier ministre Stephen Harper demande à l'organisme Human Rights Watch de partager avec la police les informations concernant les allégations de mauvais traitements infligés par des policiers de la GRC à des femmes et filles autochtones dans le nord de la Colombie-Britannique.

M. Harper a également annoncé mercredi que le gouvernement avait demandé à la Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada de se pencher sur les allégations contenues dans un rapport publié mercredi par l'organisme de défense des droits de la personne, dont le siège se trouve à New York.

«Si Human Rights Watch, le Parti libéral ou quiconque est au courant d'allégations sérieuses impliquant des activités criminelles, ils devraient donner ces informations aux autorités pour qu'il y ait une enquête», a déclaré M. Harper à la Chambre des communes, en réponse à une question du chef libéral intérimaire, Bob Rae.

Selon ce rapport, des agents de la GRC ont fait un usage excessif de la force et ont commis des agressions physiques et sexuelles.

Le rapport de 89 pages documente les défaillances persistantes de la police en matière de protection des femmes et des filles autochtones de cette région contre la violence, ainsi que le comportement violent de la part de certains policiers à leur endroit.

Human Rights Watch estime que ces mauvais traitements aggravent les tensions de longue date entre la GRC et les communautés autochtones le long de la route 16, qui a fini par être surnommée «la route des larmes».

Les libéraux et les néo-démocrates se sont joints à l'Assemblée des Premières Nations pour faire pression afin que le gouvernement adopte la principale recommandation du rapport, soit la mise en place d'une commission nationale d'enquête sur les assassinats et disparitions de femmes et de filles autochtones, pour aborder notamment l'impact des mauvais traitements policiers.

«Nous devons faire tous les efforts pour nous assurer que nos citoyens sont protégés, et cela comprend des gestes de toutes les parties: gouvernements, police, citoyens et familles», a déclaré le chef national de l'assemblée, Shawn Atleo.

La GRC désire aller au fond de cette histoire d'allégations contre ses policiers, mais Human Rights Watch ne collabore pas à l'enquête policière, a affirmé par voie de communiqué la surintendante de police en chef à la GRC, Janice Armstrong.

Aucun plaignant ne s'est manifesté depuis que l'organisme a approché la GRC à propos des allégations, il y a cinq mois, et la police n'a donc pas été en mesure d'enquêter davantage, a-t-elle dit.

«Ces allégations doivent être examinées pour faire l'objet d'une enquête en bonne et due forme», a dit Mme Armstrong, soulignant que la GRC prenait les allégations très au sérieux.

L'été dernier, Human Rights Watch a interrogé 50 femmes et filles autochtones, et mené 37 autres entretiens auprès de familles de femmes assassinées et disparues, des dirigeants autochtones, des prestataires de services à la communauté et d'autres personnes au sein de 10 communautés.

L'allégation la plus sérieuse provient d'une femme ayant dit aux chercheurs avoir été violée et menacée de mort par quatre agents de la GRC après avoir été agressée dans un endroit reculé.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.