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Commission: témoignage encore frappé d'une ordonnance de non-publication

Commission Charbonneau: reprise ce matin en non-publication
PC

MONTRÉAL - Devant la Commission Charbonneau lundi, un ancien directeur des transactions immobilières pour la Ville de Montréal, Joseph Farinacci, a raconté que Frank Zampino lui avait dit qu'il n'était pas content d'une recommandation d'un comité de sélection pour un projet immobilier et que ça devait être au tour d'une autre firme de remporter cet appel d'offres.

M. Farinacci a relaté à la commission que M. Zampino, alors président du comité exécutif de la Ville de Montréal, a affirmé à trois reprises, lors d'une réunion, que ça ne devait pas être la firme Iberville qui remporte cet appel d'offres, mais bien Pétra_St-Luc.

Or, d'après un comité de sélection qui avait analysé objectivement les trois candidatures, Iberville devait remporter cet appel d'offres, en proposant de verser 1,5 million $ à la Ville pour le terrain du projet Marc-Aurèle Fortin, situé dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies_Pointes-aux-Trembles, alors que Pétra_St-Luc était le dernier des trois soumissionnaires, proposant de verser 1 million $ pour ce terrain.

Estomaqué d'entendre de la bouche de M. Zampino que c'était Pétra_St-Luc qui devait remporter cet appel d'offres, M. Farinacci se rappelle lui avoir demandé trois fois de le redire, et même devant un témoin, son «chef divisionnaire» Normand Chagnon.

«Je lui ai demandé pourquoi? Il m'a dit que lors d'un appel de propositions antérieur, lorsque la Société de développement de Montréal avait vendu l'immeuble de The Gazette sur la rue Saint-Antoine, suite au déménagement de The Gazette, lorsqu'ils ont vendu cette propriété par appel d'offres, c'était supposé d'être Pétra qui gagne et puis ça n'a pas marché. C'est quelqu'un d'autre qui a gagné. Donc, maintenant, c'était au tour de Pétra de gagner. Donc, ça ne pouvait pas être Iberville», a affirmé M. Farinacci.

En tant que directeur des stratégies et transactions immobilières de la Ville, il est resté sur sa position, puisqu'il avait été embauché pour s'assurer que la Ville touche les meilleurs revenus possibles pour ses terrains. Il a continué à défendre la recommandation du comité de sélection, soit Iberville.

Le dossier a traîné en longueur et ne se rendait pas au comité exécutif.

Des mois plus tard, M. Farinacci a appris qu'un avis externe avait été demandé par le contentieux de la Ville et que cet avis externe soutenait qu'Iberville n'était pas conforme, à cause d'une clause sur la densité d'habitation recherchée sur le terrain à développer.

Un second comité de sélection a donc été formé, qui a finalement recommandé la firme Pétra_St-Luc.

«Je n'étais pas heureux de la tournure des événements», a avoué M. Farinacci.

Il s'est donc battu pour que Pétra_St-Luc rehausse sa proposition de 1 à 1,5 million $, afin que la Ville en ait plus pour son argent pour ce vaste terrain, dont les infrastructures nécessitaient quand même d'importants travaux.

M. Farinacci croit se rappeler que c'est M. Zampino, par la suite, qui lui aurait dit: «bon, c'est d'accord pour 500 000 $, tu peux aller chercher le chèque» chez Pétra, soit celui qui sert au dépôt pour la soumission.

M. Farinacci y est allé lui-même, hésitant à dépêcher un employé de son département pour une situation qu'il a qualifiée de «plus délicate que d'habitude». Il a pris soin de se faire accompagner de Marc Tremblay, son supérieur.

Dans les bureaux de Pétra, à Saint-Léonard, une dame lui a remis le chèque dans une enveloppe. Il n'a pas ouvert l'enveloppe.

Puis le propriétaire, Joe Borselino, lui a lancé une phrase dont il se rappelle. «Il trouvait que je lui coûtais cher», a rapporté M. Farinacci.

M. Farinacci a démissionné de son poste en mars 2007, lui qui était arrivé à la Ville en novembre 2004. Auparavant, il avait travaillé au Canadien National et à la Caisse de dépôt et placement, où il s'occupait justement d'immobilier. Il a toujours oeuvré dans la gestion immobilière.

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