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Direction du PLQ : consensus sur l'exploitation du gaz de schiste et du pétrole

Consensus sur l'exploitation du gaz de schiste et du pétrole
CP

Raymond Bachand, Philippe Couillard et Pierre Moreau se sont prononcés en faveur de l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste au Québec, dans un débat sans vague à Rimouski samedi, le dernier de la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ).

Selon eux, il faut promouvoir le développement de ces industries au Québec, tant et aussi longtemps qu'il se fait dans un contexte de sécurité et d'acceptabilité sociale. Il ne faut surtout pas tourner le dos à ces ressources, dont le Québec peut tirer des redevances importantes, disent-ils.

A priori, les trois candidats sont en faveur du projet Enbridge, qui permettrait à la pétrolière de renverser le flux d'un pipeline entre l'Ontario et Montréal, pour acheminer vers la métropole québécoise du pétrole issu des sables bitumineux d'Alberta. Raymond Bachand propose aussi d'exploiter le gisement Old Harry, conjointement avec Terre-Neuve.

« Nos ressources naturelles, il vaut mieux les exploiter que les importer », résume-t-il.

Concernant le gaz de schiste, les candidats ont soutenu que certains États, comme le Royaume-Uni, avaient ouvert la porte à l'exploitation de cette ressource et que le Québec devrait en tirer avantage. Néanmoins, Raymond Bachand a souligné que l'industrie du gaz de schiste a agi au Québec en « bulldozant les gens sans faire le débat d'accessibilité sociale ».

Sur le thème du développement des énergies vertes, les candidats ont soutenu qu'il fallait investir dans cette filière - et en particulier l'énergie éolienne. Ils souhaitent aussi qu'Hydro-Québec poursuive le développement énergétique de la province, malgré ses imposants surplus d'électricité.

Philippe Couillard soutient que le projet de minicentrale hydroélectrique à Val-Jalbert, au Lac-Saint-Jean (qui fait l'objet de nombreuses critiques), sera favorable pour l'économie locale, incluant les communautés autochtones.

Pierre Moreau estime de son côté qu'il faudrait peut-être « serrer la vis à Hydro-Québec » pour savoir s'il y a effectivement des surplus d'électricité. M. Moreau soutient que la variable utilisée pour le calcul des surplus n'est pas tout à fait transparente.

Sur la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 par le gouvernement péquiste, Raymond Bachand affirme qu'il aurait rendu le rapport d'Hydro-Québec public et qu'il aurait fait un débat plutôt que de fermer la centrale, comme l'a fait le PQ. En point de presse après le débat, il a dit qu'il ne présente pas de vision personnelle tranchée à ce sujet. « L'ensemble des éléments méritent discussion », affirme-t-il.

Revoir le monopole de l'UPA

Pierre Moreau s'est montré critique envers le monopole syndical exercé par l'Union des producteurs agricoles (UPA) en matière d'agriculture.

Selon lui, il est impensable qu'une structure mise en place il y a 40 ans puisse toujours représenter l'ensemble de l'industrie agricole au Québec. Il estime qu'il faut poser la question aux producteurs, à savoir s'ils veulent d'un monopole syndical, compte tenu de la diversification de l'agriculture au Québec au cours des dernières décennies.

Plus nuancé, Philippe Couillard soutient lui aussi que la question de la représentativité syndicale doit être discutée avec les agriculteurs, et que la Régie des marchés agricoles pourrait être un véhicule intéressant pour aborder la question. Il a souligné que le rapport de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (rapport Pronovost, déposé en 2008) recommandait une révision périodique de la représentativité syndicale dans le domaine agricole.

Raymond Bachand soutient quant à lui qu'il faut saluer ce que l'UPA a fait pour le secteur de l'agriculture au Québec, dont le zonage agricole, et les industries laitière et porcine. « La représentation est importante. Si les agriculteurs choisissent avec un vote d'avoir l'UPA comme syndicat, [il faut respecter ce vote]. Je suis un fervent défenseur de la gestion de l'offre », a-t-il affirmé.

Attirer les investisseurs étrangers

Interrogés sur les moyens d'attirer les investisseurs, de protéger les entreprises québécoises et d'éviter le déménagement de sièges sociaux, Pierre Moreau et Raymond Bachand se sont montrés davantage enclins au recours à Investissement Québec, tandis que Philippe Couillard y voit un signal négatif envoyé aux investisseurs étrangers.

Pierre Moreau a affirmé d'emblée qu'il « n'hésiterait pas à recourir à Investissement Québec ». Raymond Bachand s'est également dit favorable à ce que l'État joue un rôle, rappelant son opposition à l'achat de Rona par la chaîne américaine Lowe's, l'été dernier. Alors ministre des Finances, M. Bachand avait affirmé que cette transaction ne semblait pas « être dans l'intérêt du Québec, ni du Canada », et avait mandaté Investissement Québec pour tenter de contrer cette tentative d'achat.

De son côté, Philippe Couillard s'est dit préoccupé par « le signal envoyé aux marchés internationaux, qu'on n'est pas nécessairement ouvert à l'investissement quand il vient dans notre direction, alors qu'on est très fier de voir [l'entreprise québécoise] Couche-Tard aller faire des acquisitions à l'étranger ».

Philippe Couillard dit préférer utiliser des « mécanismes législatifs », notamment pour donner plus d'autorité aux conseils d'administration et ainsi dépolitiser davantage les décisions d'achats ou de ventes d'entreprises québécoises, faisant ainsi écho à une idée proposée quelques minutes plus tôt par Raymond Bachand.

Les candidats ont aussi abordé les questions de l'électrification des transports, du Plan Nord et du développement régional où les consensus étaient plus fréquents que les désaccords.

Environ 250 personnes étaient présentes à Rimouski pour assister au débat, qui avait pour thème « Comment mieux développer notre économie? »

Attaques senties lors des derniers débats

Le ton a monté d'un cran lors des troisième et quatrième débats, alors que Raymond Bachand a lancé des attaques à l'endroit de Philippe Couillard, particulièrement sur les questions d'éthique. L'ex-ministre de la Santé, considéré comme le favori, ne s'est toutefois pas démarqué lors du quatrième débat portant sur les politiques sociales. Du côté de l'ex-ministre des Finances Raymond Bachand, présenté comme le candidat le plus qualifié pour traiter des questions d'économie, le débat d'aujourd'hui lui a donné quelques occasions de se mettre en valeur, notamment en rappelant les réalisations du gouvernement Charest.

Vers le congrès de la mi-mars

Le prochain chef du PLQ sera connu le 17 mars prochain, après que 3000 délégués des associations libérales des 125 circonscriptions du Québec aient voté.

L'élection des délégués s'effectuera entre le 4 février et le 10 mars prochain, au suffrage de tous les membres. Chaque délégation devra être composée de 12 hommes et de 12 femmes, et le tiers des places sera accordé à des délégués âgés de moins de 26 ans.

Au lendemain de sa défaite électorale, le 4 septembre dernier, Jean Charest a annoncé sa démission à titre de chef du Parti libéral du Québec, un poste qu'il occupait depuis plus de 14 ans et qui lui a permis de diriger le Québec pendant 9 ans. Depuis, la direction est assurée de façon intérimaire par le député de Saint-Laurent, Jean-Marc Fournier.

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