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La chanson québécoise en danger?

La chanson québécoise en danger?
Radio-Canada/Bahador Zabihiyan

Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) compte réunir plus de 200 personnes issues de l'industrie du disque québécois pour parler de l'avenir de leur métier, la semaine prochaine, à l'occasion du Forum sur la chanson québécoise. Un avenir qui s'annonce sombre, car les revenus ne cessent de baisser.

La chanteuse Lynda Thalie tire la sonnette d'alarme, la scène musicale québécoise va mal, les artistes sont inquiets et les revenus ne sont pas suffisants.

«Et peu à peu, il y aura de moins en moins d'artistes, on va se faire bouffer par la culture américaine», dit la chanteuse.

Le système actuel ne répond pas aux besoins des artistes, qui sont de plus en plus nombreux à vivre dans la précarité, estime Lynda Thalie. On est dans un système vraiment archaïque», affirme-t-elle.

Des inquiétudes qu'elle pourra soulever les 4 et 5 février prochains, dans le cadre du forum. Ils seront 200 artistes, diffuseurs et producteurs à parler de la diversité, de la place du français, du passage à l'ère numérique, de la chanson québécoise hors-Québec, de la création et surtout du financement.

Le gérant du groupe Misteur Valaire, Guillaume Déziel, sera parmi les participants. On est à un clic d'écouter Gangnam Style ou du Justin Bieber», estime-il. La musique est facile d'accès, pourtant les artistes québécois ont du mal à percer, ici et à l'étranger, selon lui. Il attribue ce fait, en partie, à la politique culturelle du Québec. «Clairement, on est très en retard, la dernière politique culturelle date de 1992», dit-il.

Les participants parleront aussi de l'effervescence de la chanson anglophone québécoise, particulièrement à Montréal. «La chanson québécoise francophone semble en essoufflement, alors qu'on perçoit une croissance du nombre d'artistes choisissant de s'exprimer artistiquement en langue anglaise. Comment concilier cette dualité?» peut-on lire dans le programme du forum.

Disparition de la chanson francophone à la télévision?

Le rôle des médias sera aussi questionné. En effet, certains déplorent la faible présence des artistes québécois dans les médias de la province, selon Yvan Gauthier, le directeur du CALQ. Il sera notamment question de la «quasi-disparition de la chanson francophone à la télévision», selon le programme du forum.

Guillaume Déziel, lui, a été plutôt en avance sur son temps. En 2007, Misteur Valaire offrait gratuitement son 2e album en téléchargement sur le web. Trois ans plus tard, le groupe proposait aux fans de payer la somme qu'ils voulaient pour télécharger leurs chansons. Une solution risquée, mais qui s'est avérée fort rentable. Il espère qu'elle inspirera d'autres artistes québécois.

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