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Direction du PLQ : dimanche, débat sur les politiques sociales

Direction du PLQ : débat sur les politiques sociales
Capture d'écran

Pierre Moreau s'est distingué de Philippe Couillard et de Raymond Bachand, en misant davantage sur le contrôle des coûts du système de soins de santé, dans le cadre du troisième débat en français de la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ).

MM. Couillard et Bachand ont quant à eux réaffirmé l'importance d'assurer la gratuité et l'universalité du système de santé, en revoyant l'offre de services.

Réunis à Gatineau, les trois candidats ont abordé les enjeux liés à la santé et aux programmes sociaux, sur le thème « Comment mieux aider ceux qui en ont besoin? ».

S'attaquer aux problèmes en santé

Pierre Moreau a insisté sur la nécessité de limiter les dépenses et d'exiger plus d'efficacité des hôpitaux et des cliniques, avant d'offrir davantage de services. Selon lui, les régions devraient être mieux desservies.

Concernant la structure du système de santé, Pierre Moreau soutient qu'il faut mandater un expert pour examiner la question. Selon lui, il est impensable qu'il n'y ait pas de gains d'efficacité à faire dans un système qui requiert un budget de 31 milliards de dollars.

Philippe Couillard a répondu que même une entreprise privée qui gère de telles sommes a besoin d'une structure importante.

Il s'engage de son côté à ce que tous les soins soient financés par le public, peu importe si les soins sont offerts par le réseau public ou par des cliniques privées. Toutefois, il faudrait revoir la rémunération des professionnels, selon lui.

Par ailleurs, en tant qu'ancien ministre de la Santé (2003-2008), Philippe Couillard a été l'objet d'attaques bien senties de ses adversaires. Pierre Moreau lui reproche notamment d'avoir quitté le PLQ pour un certain temps au profit du secteur privé et a aussi demandé pourquoi son parti n'a pas freiné la croissance de la bureaucratie en santé entre 2003 et 2012.

Raymond Bachand propose quant à lui d'ajouter des infirmières pour suivre les malades chroniques ou encore pour travailler auprès des aînés à domicile. M. Bachand suggère aussi de libérer des médecins des urgences pour qu'ils se rendent disponibles dans les cliniques et les CLSC.

MM. Bachand et Moreau ont aussi prôné la création d'un ministère des Aînés, pour s'occuper des besoins croissants de cette partie de la population.

Les trois candidats s'entendent toutefois sur l'importance de désengorger les urgences, une solution qui passe en partie par le secteur privé, selon eux, mais qui doit éviter de favoriser un système de santé à deux vitesses. Ils ont souligné le manque de médecins et la nécessité de mieux répartir les médecins et les infirmières, en renforçant les services de première ligne.

Fait intéressant, aucun candidat n'a abordé le financement fédéral en matière de santé, un enjeu pourtant majeur et qui est une pomme de discorde entre Ottawa et les provinces, souligne le professeur de science politique de l'UQAM, Alain G. Gagnon.

L'assistance sociale et la lutte à la pauvreté

En réponse à la question de l'animatrice Dominique Poirier « Le Québec devrait-il introduire des mesures plus sévères pour intégrer les assistés sociaux? », Philippe Couillard a soutenu que les mesures contraignantes n'ont pas les effets désirés. Il faut amener les assistés sociaux vers des emplois valorisants, dit-il. Il rappelle qu'une partie des assistés sociaux ont des conditions particulières qui ne les rendent pas tout à fait aptes à travailler facilement.

Raymond Bachand, lui, veut que la priorité aille aux jeunes qui ont du mal à se trouver un emploi, en misant d'abord sur des moyens incitatifs et « peut-être un jour coercitifs » pour éviter qu'ils dépendent de l'aide sociale.

Pierre Moreau a repris essentiellement les propos de ses deux collègues, et soutient qu'il faut faire appel aux employeurs, avec l'État comme intermédiaire, pour intégrer plus de personnes au marché du travail. Il a mis l'accent sur l'aide aux personnes de moins de 40 ans.

Concernant les changements à apporter au PLQ, les candidats à la direction admettent que le parti n'était plus un lieu de débat depuis des années. Ils promettent tous les trois des changements à cet égard.

La salle où a eu lieu le débat, au Musée canadien des civilisations, était à moitié vide, une centaine de militants libéraux s'étant déplacés pour assister aux échanges.

Les candidats libéraux veulent donner plus de place aux anglophones

Samedi, les trois candidats et anciens ministres de Jean Charest ont tenté de séduire leurs militants anglophones, convenant notamment que la fonction publique se devait d'attirer plus d'employés anglophones afin de mieux représenter la population québécoise.

Philippe Couillard a notamment dû essuyer une flèche lancée par Raymond Bachand quant à ses liens d'affaires avec l'ancien directeur général du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Arthur Porter, avec qui il a créé une firme de consultants en 2010. Depuis, le Dr Porter a été au coeur de scandales liés au CUSM.

Il ne reste désormais qu'un seul affrontement pour les trois aspirants-chefs du PLQ, le 2 février. Ils aborderont alors le thème de l'économie.

Vers le congrès de la mi-mars

Le prochain chef du PLQ sera connu le 17 mars prochain, après que 3000 délégués des associations libérales des 125 circonscriptions du Québec aient voté.

L'élection des délégués s'effectuera entre le 4 février et le 10 mars prochain, au suffrage de tous les membres. Chaque délégation devra être composée de 12 hommes et de 12 femmes, et le tiers des places sera accordé à des délégués âgés de moins de 26 ans.

Au lendemain de sa défaite électorale, le 4 septembre dernier, Jean Charest a annoncé sa démission à titre de chef du Parti libéral du Québec, un poste qu'il occupait depuis plus de 14 ans et qui lui a permis de diriger le Québec pendant 9 ans. Depuis, la direction est assurée de façon intérimaire par le député de Saint-Laurent, Jean-Marc Fournier.

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