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La chauve-souris, à l'Opéra de Montréal : après la tempête, le spectacle

Après la tempête, le spectacle
SRC

On a beaucoup entendu parler de La chauve-souris, production qui ouvre l'année 2013 de l'Opéra de Montréal, en raison de sa campagne de publicité, mais il ne restera plus aucune trace de la tempête médiatique lorsque les rythmes entraînants et envoûtants de Johann Strauss fils résonneront dans la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, samedi soir, lors de la grande première du spectacle. Le classique de l'opérette viennois reprendra vie pour quatre soirs seulement, avec une distribution entièrement québécoise, portée en premier lieu par le ténor Marc Hervieux, dans le rôle principal de Gabriel.

« C'est une grande comédie, idéale pour quelqu'un qui n'est jamais allé à l'opéra et qui n'a pas d'idée de ce que c'est, a détaillé Marc Hervieux avec enthousiasme. Il y a des scènes chantées et d'autres parlées. C'est un peu comme un Feydeau chanté, une grosse farce qui nous amène à rire. Le propos n'est pas du tout aride, et c'est une musique classique qui est très facile et accessible. »

Construite sur d'amusants quiproquos, l'histoire ne se prend effectivement pas au sérieux. Pendant un séjour en prison, Gabriel décide d'aller faire un tour au bal masqué du Prince Orlofsky, sans savoir que s'y trouvent trois de ses proches : sa femme, Rosaline, sa servante, Adèle, et le directeur de la prison, Frank. Victime d'un coup monté, l'effet du champagne aidant, Gabriel se fera piéger à quelques reprises au cours de la soirée et en arrivera même à séduire une mystérieuse comtesse hongroise, qui se révélera en réalité être sa véritable épouse. Flirts et mensonges rigolos se succéderont tout au long du collage marqué par la valse.

« Généralement, dans le monde de l'opéra, on présente les œuvres dans leur langue originale, a précisé Marc Hervieux. Mais, dans ce cas-ci, l'Opéra de Montréal a décidé de ne pas la faire en allemand, mais en français et en anglais, et de la situer à Montréal, dans les années 1930. De tradition, dans La chauve-souris, il y a toujours des blagues anachroniques qui sont faites sur la ville où c'est joué. Alors, de changer complètement de lieu, ça fait une grosse différence. »

Une douzaine de solistes, une soixantaine de choristes, quelques 70 musiciens et des danseurs empliront l'espace pendant les représentations. Martin Drainville, Caroline Bleau, Marianne Lambert (avec qui Marc Hervieux avait déjà joué La chauve-souris, à Québec, il y a quelques années), Dominique Côté, Alexandre Sylvestre, Thomas Macleay, Emma Parkinson, Aaron Ferguson, Jonathan Bédard et Chantale Nurse sont les artistes qui jumelleront leurs voix pour faire vibrer le public.

Au-delà de la controverse

Évidemment, impossible de parler à Marc Hervieux sans revenir sur la controverse qui a fait grand bruit il y a deux semaines. Choqué que l'Opéra de Montréal utilise des photos de jeunes mannequins pour faire la promotion de La chauve-souris, plutôt que de mettre de l'avant les vraies vedettes du spectacle, le chanteur a boycotté les répétitions et a fait part de son mécontentement à un quotidien montréalais. Surprise par l'ampleur de la réaction populaire, l'institution montréalaise a aussitôt reculé et changé ses affiches.

« Je voulais simplement être fidèle et respectueux envers moi-même, a souligné Marc Hervieux. C'est quelque chose que je trouvais inadmissible, et je l'ai dit haut et fort. Je trouvais intéressant de pouvoir en parler publiquement. Si le marketing et l'image sont rendus là, personnellement, je pense qu'on a un problème. Il n'y a qu'à l'opéra qu'on voit ça; si un théâtre affichait des visages de mannequins pour remplacer des comédiens, on s'insurgerait. Je crois maintenant que ça sonne le début d'une discussion. Je dis merci et bravo à l'Opéra de Montréal d'avoir eu l'ouverture de réajuster son tir, et j'imagine qu'il en sera question lorsqu'ils discuteront de leur prochaine campagne de publicité. »

L'homme craint-il de voir ses rapports avec l'organisation s'envenimer à la suite de ce crêpage de chignons à ciel ouvert ?

« C'est comme les chicanes d'un vieux couple, a-t-il souligné. C'est le genre d'incident qui laisse des cicatrices, et le temps arrange les choses. Évidemment, je ne souhaite pas que ça gâche notre relation, parce qu'elle a toujours été tellement formidable. La poussière retombera pour tout le monde. Moi, je n'ai ni rancune, ni animosité. »

La chauve-souris sera présentée à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts samedi soir, de même que les 29 et 31 janvier et le 2 février. Chaque représentation est précédée d'un pré-opéra animé par le musicologue Pierre Vachon, au Piano Nobile, à 18h30. Pour informations : www.operademontreal.com.

Quant à Marc Hervieux, il travaille présentement à l'élaboration de deux disques, l'un de chansons pop originales, et l'autre de grandes pièces de la francophonie réarrangées avec le concours de l'Orchestre symphonique de Québec.

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