Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le rideau tombe sur le règne de Dalton McGuinty

Le rideau tombe sur le règne de Dalton McGuinty
Flickr: Ontario Chamber of Commerce

Dalton McGuinty, encore premier ministre de l'Ontario pour quelques heures, a prononcé un discours d'adieu vendredi soir lors du Congrès à la direction du Parti libéral de l'Ontario devant des centaines de militants libéraux réunis à l'ancien Maple Leaf Gardens de Toronto.

Il a tenu son discours dans le même édifice où il avait été élu à la tête des libéraux, il y a 16 ans, malgré le fait qu'il s'était classé quatrième lors des deux premiers tours de scrutin.

Dalton McGuinty a fait remarquer que l'édifice avait beaucoup changé depuis ce temps, tout comme son parti, qui se choisit un nouveau chef cette fin de semaine.

Ovationné à son entrée sur scène, il a remercié les libéraux, les six candidats à sa succession, sa famille et les Ontariens. « Je suis ici ce soir pour célébrer tout le monde ici, mes amis libéraux de l'Ontario, parce que vous avez amélioré la vie des Ontariens ».

Il a aussi insisté sur les accomplissements des libéraux en matière d'éducation, de santé et de protection de l'environnement au cours de ses neuf années à la tête du gouvernement de la province. « Nous sommes passés d'écoles en difficultés aux meilleures écoles du monde anglophones », a-t-il déclaré.

« Nous sommes les premiers à offrir la maternelle à temps plein à nos enfants, les premiers à offrir des cliniques gérées par des infirmières, les premiers à arrêter le charbon, ce qui fait de l'Ontario le premier dans la lutte contre les changements climatiques », a-t-il ajouté.

Ces mesures ont toutefois eu un prix: les dépenses du gouvernement ont plus que doublé et la province est entrée dans le rouge. L'Ontario fait maintenant face à un déficit de 12 milliard $, à l'hostilité des syndicats du secteur public et à des controverses concernant des raffineries de gaz annulées et des problèmes dans un service d'ambulance.

Avant son discours, les six candidats à sa succession, lui ont chacun leur tour rendu hommage.

Charles Sousa a remercié le premier ministre démissionnaire pour son leadership et son amitié. « Pour moi vous êtes toujours le chef du Parti libéral de l'Ontario », a dit Sandra Pupatello. Kathleen Wynne a remercié Dalton et sa femme Terri : « une famille historique ». Eric Hoskins a déclaré que Dalton McGuinty était le meilleur premier ministre.

Deux des enfants de Dalton McGuinty, Dalton Jr & Carleen lui ont également rendu hommage.

Des délégués du Parti libéral de l'Ontario (PLO) choisiront leur nouveau chef cette fin de semaine et, ce faisant, le prochain premier ministre ontarien.

M. McGuinty avait annoncé en octobre dernier qu'il quitterait ses fonctions lorsqu'un remplaçant serait nommé. Critiqué de toutes parts, il avait argué que le parti avait besoin de sang neuf.

Il quitte ses fonctions en pleine période de turbulence : le gouvernement fait face à un immense déficit et le conflit avec les enseignants plane toujours, alors que les travaux de l'Assemblée législative sont suspendus depuis trois mois.

Des enseignants doivent d'ailleurs manifester vendredi et samedi à l'extérieur de l'ancien Maple Leaf Gardens, où le congrès des libéraux a lieu.

Le successeur de Dalton McGuinty doit s'attendre à être sous pression, d'autant plus qu'il dirigera un gouvernement minoritaire que l'opposition garde à l'oeil.

Six candidats

Les circonstances n'ont pas empêché sept candidats de briguer la direction du parti. L'un d'eux, Glen Murray, s'est retiré de la course au début du mois. Tous ont affirmé avoir la même priorité : redresser l'économie.

L'ancienne ministre de l'Éducation et des Transports, Kathleen Wynne, est la plus expérimentée du lot. Ouvertement lesbienne, elle est considérée comme une progressiste. Selon les délégués qui lui sont déjà acquis, elle arrivera en deuxième position du premier tour.

Au deuxième tour, Mme Wynne devrait faire face à l'ancienne ministre du Développement économique et femme d'affaires Sandra Pupatello, une Italo-Canadienne fière de ses origines. Elle cumule le plus grand nombre d'appuis de délégués à quelques heures du début du congrès.

Au troisième rang en matière de délégués élus, on retrouve un autre ancien ministre de l'Éducation, Gerard Kennedy. Il a déjà été candidat à la direction du Parti libéral de l'Ontario en 1996 et du Parti libéral du Canada en 2006. Il se présente comme un rassembleur qui cherchera le consensus plutôt que la provocation.

Ces 1837 délégués se sont engagés à voter pour un candidat en particulier lors du premier tour. Toutefois, ils choisiront eux-mêmes quel candidat ils appuieront lors des tours subséquents, ce qui pourrait mener à des alliances « pour ou contre » un candidat.

À ces délégués choisis par les membres du Parti libéral s'ajouteront 445 délégués d'office, soit entre autres les députés libéraux actuels et passés au provincial et au fédéral ainsi que les présidents de circonscription du PLO.

Pour être élu, un candidat doit remporter au moins 50 % des suffrages plus une voix. Il pourrait donc y avoir plusieurs tours de scrutin.

Le prochain chef du Parti libéral de l'Ontario deviendra automatiquement le successeur de Dalton McGuinty au poste de premier ministre de la province.

Le congrès débute vendredi matin. Les délégués voteront une première fois en s'inscrivant à l'événement. Les résultats de ce premier tour seront dévoilés samedi midi. Le deuxième tour aura lieu immédiatement après.

Fin d'un règne

Depuis son élection à la tête de la province en 2003, M. McGuinty a fait de l'éducation sa priorité, lançant entre autres un programme de maternelle à temps plein pour toutes les écoles de la province.

Son approche familiale lui a aussi valu le sobriquet de Premier Dad (papa McGuinty) à la suite d'interventions répétées de son gouvernement dans la vie des Ontariens, notamment pour bannir la cigarette dans les voitures en présence d'enfants.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.