Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le documentaire « L'or des autres » sort mercredi en DVD: zoom sur Malartic et la minière Osisko (VIDÉO)

«L'or des autres» en DVD: un docu sur Malartic à voir (ou à revoir)

En creusant la plus grosse mine d’or à ciel ouvert au Canada au cœur de Malartic, en Abitibi-Témiscamingue, la compagnie Osisko a provoqué le déménagement ou la destruction de 205 maisons, deux écoles, deux maisons de retraités et une garderie. D’abord reçue à bras ouverts par la population qui voyait sa ville reprendre vie, la minière est aujourd’hui confrontée à une levée de bouclée des citoyens qui voient leur histoire et leur qualité de vie se détruire à vitesse grand V. Le réalisateur Simon Plouffe leur a donné la parole dans le documentaire L’or des autres, qui sort en DVD le 23 janvier.

Rues barrées, bruits de machinerie dépassant largement la limite du tolérable, maisons démolies à coups de grue mécanique, expropriation, déménagement de propriétés en pleine nuit, détournement de route… L’or des autres démontre de quelle façon la minière s’est approprié le territoire malarticois.

« Quand j’ai entendu parler du projet de mine dans les médias, j’ai eu un espèce de choc. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi on avait l’idée de creuser une mine à ciel ouvert en pleine ville, après celles d’Asbestos et de Thetford Mines. Je trouvais ça absurde », explique Simon Plouffe, originaire de Rouyn-Noranda.

Selon le documentariste, l’absence d’information persiste depuis le lancement du projet. « Un jour, la compagnie a convoqué les citoyens à l’église pour transmettre des informations, sans réellement répondre aux questions. À partir de là, la machine à rumeurs s’est emballée. » Peu à peu, Osisko a débuté les négociations avec les citoyens obligés d’abandonner leur patrimoine. Quelques années plus tard, plusieurs réalisent qu’ils ont reçu trop peu et que la minière a profité d’eux.

L’un d’eux affirme même qu’Osisko, la Ville de Malartic et le gouvernement du Québec travaillent ensemble, sans réelle considération pour les humains. « En discutant avec les gens, j’ai réalisé que plusieurs d’entre eux avaient une histoire choquante à raconter. Je ne voulais pas simplement faire un documentaire dénonciateur, mais aussi donner la parole aux citoyens pour comprendre le sentiment de la communauté et parler de la pression que certains ont subie par Osisko ou par leurs voisins.»

Dans un tel contexte, pas facile de convaincre les gens de se confier. « Lors de mes premières rencontres, on me disait que tout allait bien et qu’il n’y avait que des avantages à la nouvelle mine. Certains se demandaient si je travaillais pour Osisko et si leurs témoignages allaient nuire aux négociations. Avec le temps, ils ont appris à me faire confiance et à se confier à la caméra avec beaucoup d’émotions. »

Le visionnage du documentaire permet aussi de prendre connaissance de l’absurdité de la loi sur les mines, qui atteste que les droits du sous-sol ont priorité sur les droits des propriétaires du terrain, laissant ainsi le soin aux compagnies d’agir comme elles le veulent avec les résidants.

« Depuis 2010, deux projets de loi ont été déposés à l’Assemblée nationale pour modifier et clarifier la loi, mais le gouvernement libéral n’en a adopté aucun. Jean Charest ne voulait pas faire peur aux entreprises aux entreprises étrangères. Les redevances ont augmenté un peu, mais rien n’a été fait pour les citoyens. Depuis l’automne, le gouvernement péquiste affirme vouloir s’impliquer dans le dossier, mais on attend toujours de voir s’ils vont agir. »

Après un lancement aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal en novembre 2011, une tournée des festivals (Paris, Montana, Texas, Mexique, Chili, Bulgarie et Toronto) et une diffusion sur les ondes de Radio-Canada et de RDI à l’été 2012, le documentaire est maintenant disponible en DVD.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.