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Jutra-Hommage 2013: Michel Côté ému et « déstabilisé »

Michel Côté ému et «déstabilisé»
PC

Michel Côté l'avoue candidement, sans fausse modestie et avec toute la simplicité qu'on lui connaît : il s'attendait certes à ce que la Soirée des Jutra lui rende un jour hommage pour son apport au septième art d'ici. Or, lorsqu'on lui a annoncé que cet honneur lui reviendrait le 17 mars prochain, à l'occasion du 15e anniversaire de la grande fête du cinéma québécois, l'homme a chancelé un brin.

« Avec toute l'humilité qu'on peut me connaître, a-t-il lancé en riant, j'avais déjà pensé que, si ma carrière s'arrêtait ici, on se rappellerait un jour de moi et on m'honorerait. Et, plus humblement encore, que, si je continuais de faire des films, ça arriverait vers l'âge de 75 ou 80 ans. Mais, quand les gens de Québec Cinéma m'ont contacté pour m'apprendre la nouvelle, ils m'ont complètement déstabilisé. Parce qu'on ne réalise pas qu'on vieillit. Je ne me lève pas le matin en me disant que je suis déjà rendu à 62 ans. Mais, je me regarde dans le miroir, et... c'est vrai que je mérite un prix hommage! (rires) »

C'est Rémy Girard, animateur de la prochaine Soirée des Jutra, qui a introduit le « célébré » aux journalistes, en conférence de presse, à l'Auberge Saint-Gabriel, lundi matin. Déplorant le fait qu'ils ne se sont donné la réplique au grand écran qu'à deux reprises au cours des 30 dernières années -dans Dans le ventre du dragon et, plus récemment, De père en flic -, Rémy Girard a vanté les qualités de son collègue, qu'il estime être un porte-étendard de notre cinématographie.

« Contrairement à Michel, je ne crois pas qu'on soit trop jeunes pour accepter ce genre d'hommage, a-t-il soutenu. Je trouve que ça arrive à un bon moment dans sa carrière, et celle-ci n'est pas terminée. On lui donne une petite tape dans le dos. C'est quelqu'un qui a été, et qui est encore, très important pour le cinéma québécois. »

« Je prends ça comme un beau coup de chapeau de l'industrie, a renchéri Michel Côté. Aujourd'hui, j'avais le trac. J'avais peur que les journalises disent : "Mais pourquoi lui ?" (rires) J'avais vraiment pensé que je l'aurais plus vieux, plus tard. Je tiens à profiter du moment. Je l'accepte avec beaucoup de bonheur. »

Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma, l'organisme derrière la Soirée des Jutra, a pour sa part affirmé que Michel Côté représente « le passé, le présent et l'avenir » du cinéma québécois. Ce n'est pas un hasard, a-t-elle avancé, si on souligne le parcours du comédien alors que le gala en est à sa 15e édition.

« Il a apporté son talent et sa notoriété à plusieurs premiers long-métrages et, en même temps, il se présente aussi comme le top du box-office, a expliqué la dame. Il est aimé et aimable. Il a une vie exemplaire, tant au travail que dans son intimité. Il représente un homme québécois, un homme d'affaires, un grand acteur, il a beaucoup de cordes à son arc. Et en plus, il est beau! (rires) »

L'article se poursuit après le diaporama

Michel Côté honoré aux Jutra 2013

Pas de crise

Rémy Girard a profité de la présence des médias, lundi, pour dévoiler les couleurs qu'il compte apporter à la cérémonie des Jutra. Après avoir été aux commandes de l'événement en 1999 - les premiers Jutra de l'histoire -, l'artiste est conscient que le milieu a beaucoup évolué, et tient à se concentrer sur les aspects reluisants de celui-ci.

« On va se pencher sur les 15 dernières années, qui ont été extraordinaires pour le cinéma québécois, a-t-il laissé tomber. Il y a eu une émergence importante, tant ici qu'à l'étranger. Je vais aussi faire avec ce que je suis, moi. J'aime parler de ce qui se passe sur un plateau, des métiers de l'ombre, comme ceux de monteur ou d'éclairagiste... J'aime ce genre d'anecdotes. Je fais partie de la famille cinématographique d'ici; donc, je vais parler de ma famille! »

Et n'allez surtout pas alléguer devant l'interprète que nos cinéastes traversent des années de vaches maigres, alors que Les Pee-Wee 3D vient d'atteindre les 2 millions de dollars aux guichets et que Rebelle, de Kim Nguyen, et Henry, le court-métrage de Yan England, sont en nomination aux prochains Oscars. Selon lui, des résultats décevants aux comptoirs ne sont pas synonymes de précarité pour autant.

« On ne peut pas toujours faire des films qui vont rapporter 8 ou 12 millions, a-t-il nuancé. Ce n'est pas là-dessus qu'on mesure la force et l'importance d'une cinématographie. C'est sur la constance, le rayonnement et la qualité des productions. Pour moi, l'état de crise est un peu amplifié. Si, dans trois ou quatre ans, c'est encore comme ça, on pourra alors vraiment parler de crise du cinéma. Mais ça m'étonnerait. »

« Quand on a commencé les Jutra, il y a 15 ans, on se demandait si on aurait assez de films pour faire un gala à tous les ans, a poursuivi Rémy Girard en souriant. Juste cette année, il y a 42 documentaires qui sont sortis! Je pense donc que l'industrie se porte très bien. »

La 15e Soirée des Jutra sera retransmise à la télévision de Radio-Canada en direct de la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, le 17 mars prochain.

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