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Boeing 787 Dreamliner: La flotte mondiale interdite de vol, après un problème de batteries

La flotte mondiale des Boeing 787 interdite de vol
REUTERS

BOEING - Le 787, surnommé "Dreamliner", ne serait-il pas en train de se transformer en "Nightmareliner" pour Boeing ? Sur décision américaine, toutes les compagnies aériennes du monde ont reçu l'interdiction de faire voler les avions de ce modèle. Cette annonce fait suite à la série exceptionnelle d'incidents dont ont été victimes les compagnies nippones ANA et JAL.

Quelques heures plus tôt, les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et le Chili avait choisi de laisser au sol leur flotte. En tout, c'est une cinquantaine d'avions qui sont désormais concernés. Voici les compagnies utilisant déjà le 787:

• Japan Airlines (Japon) : 17 appareils

• ANA (Japon) : 7 appareils

• United (USA) : 6 appareils

• Qatar Airways (Qatar) : 5 appareils

• Hainan Airlines (Chine) : 5 appareils

• Air India (Inde) : 6 appareils

• Ethiopian Airlines (Ethiopie) : 4 appareils

• LAN (Chili) : 3 appareils

• China Southern Airlines (Chine) : 1 appareil

• LOT (Pologne) : 1 appareil

L'autorité fédérale de l'aviation (FAA) américaine avait été la première à ordonner mercredi 16 janvier aux six Boeing d'United Airlines de rester au sol, une annonce qui avait conduit le ministère japonais des Transports à faire de même pour leurs appareils (24), déjà rivés sur le tarmac depuis la veille. Air India et et la compagnie chilienne LAN avaient reçu les mêmes recommandations de leurs propres autorités.

Dans le viseur des autorités, les batteries, dont une a forcé l'atterrissage d'urgence d'un 787 d'ANA mercredi matin à Takamastu (Japon). Une alarme avait signalé la présence de fumée et d'une odeur forte à bord en provenance de cet élément. Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion, après qu'un appareil de JAL ait constaté un problème similaire à Boston (Etats-Unis) la semaine passée.

Des batteries japonaises, intégrées dans un système du français Thalès

Au Japon, la question du sort de cet avion est stratégique. En effet, l'industrie japonaise s'est vue confier un tiers de la production du corps de l'appareil, 15% des moteurs et ces fameuses batteries, qui ont eu des coups de chaud. GS Yuasa, l'entreprise qui les fabrique, tombe en Bourse depuis mercredi, à hauteur de 10%.

Les enquêteurs dépêchés par le Bureau de l'aviation civile et la Commission de sûreté à Takamatsu se concentrent pour le moment sur son examen. "La batterie montre des anomalies visibles à l'oeil nu, mais le système électrique est complexe et exige d'autres investigations", a-t-il déclaré. GS Yuasa estime que les investigations pourraient nécessiter "plusieurs semaines."

Deuxième entreprise dans le viseur: le groupe français Thales, chargé de les intégrer dans un ensemble électrique. "A ce stade, nous ne savons pas si le problème provient de la batterie elle-même ou du système électrique dans lequel elle est intégrée", a-t-elle ajouté. Et de préciser: "GS Yuasa ne fournit pas directement les batteries à Boeing, mais les livre à Thales qui les assemble dans un ensemble de conversion électrique". Thales s'est encore refusé à communiquer.

Des anomalies à la pelle

Outre les deux incidents de batterie, cinq autres avaries se sont produites sur des exemplaires japonais du dernier-né de Boeing en deux semaines: deux fuites de carburant, un écoulement d'huile, un pare-brise ébréché en vol et un souci sur le système de frein.

Vendredi la FAA avait annoncé le lancement d'une enquête "approfondie" sur le 787. Le Bureau américain de la sécurité des transports (NTSB) a par ailleurs annoncé mercredi l'envoi d'une enquêtrice au Japon.

Face à cette succession de revers, le PDG de Boeing Jim McNerney s'est voulu rassurant. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour rassurer nos clients et les voyageurs sur la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service", a réagi McNerney dans un communiqué publié après la décision des autorités américaines. "Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr", a-t-il martelé.

Certains partenaires commerciaux avaient réitéré leur confiance avec l'avionneur américain. Le groupe australien Qantas avait décidé de maintenir l'achat de 15 Dreamliner pour sa filiale Jetstar, tout comme Singapore Airlines (20 appareils) et British Airways qui souhaite toujours prendre livraison des 24 exemplaires commandés. Mais tout cela c'était avant l'interdiction mondiale. Air France-KLM, pour sa part, avait commandé 25 Boeing 787 il y a un an, assortis de 25 en option.

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