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Attaque et prise d'otages dans une installation de BP en Algérie

Attaque et prise d'otages dans une installation de BP en Algérie
AP

Plusieurs travailleurs étrangers ont été enlevés mercredi par des hommes armés sur une base pétrolière exploitée conjointement par British Petroleum (BP) et la firme algérienne Sonatrach, à In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie.

Selon les autorités algériennes et britanniques, un Britannique et un Algérien ont été tués et six autres personnes ont été blessées lors de l'attaque. Les blessés seraient un Britannique, un Norvégien et un Écossais, ainsi que deux policiers et un agent de sécurité algériens, selon le ministre algérien de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Celui-ci a aussi précisé que les ravisseurs étaient encerclés par l'armée et les services de sécurité.

Le ministre algérien de l'Intérieur a précisé que les terroristes avaient d'abord tenté d'attaquer un autobus transportant des travailleurs étrangers vers l'aéroport. Après avoir été repoussés par les gendarmes qui escortaient le convoi, les assaillants se sont dirigés vers la base de vie où ils ont occupé une partie des installations.

Washington a confirmé en début d'après-midi que des Américains figurent parmi les otages. Treize Norvégiens, des employés de la compagnie d'hydrocarbures Statoil, ont

été également enlevés, a déclaré le premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg.

Une porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères, Chrystiane Roy, a indiqué qu'un Canadien dont la présence a été signalée dans la région est en sécurité. Elle a ajouté que son ministère travaillait pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'autres Canadiens victimes de cette prise d'otages.

À la mi-journée, l'agence officielle algérienne APS écrivait que des Algériens détenus par les assaillants ont été libérés par petits groupes. Quelque 150 employés algériens étaient initialement retenus, selon leur employeur, le groupe français de logistique CIS Catering.

Aucune information précise émanant des autorités algériennes n'est toutefois disponible quant au nombre de personnes enlevées. Le gouvernement algérien parle vaguement de plusieurs personnes prises en otages, à la suite d'une attaque commise par une vingtaine d'hommes.

Les preneurs d'otages disent quant à eux avoir repoussé en soirée un assaut de l'armée algérienne, selon l'agence de presse mauritanienne ANI.

Cette attaque-surprise en territoire algérien a été revendiquée par la brigade Al-Mouthalimine, de Mokhtar Belmokhtar, qui se réclame d'Al-Qaïda. Le groupe a affirmé à l'AFP que l'attaque a été menée par des combattants venus du nord du Mali. Les ravisseurs réclament d'ailleurs « l'arrêt de l'agression » au Mali.

Relayé par des médias maliens, le groupe Al-Mouthalimine affirme avoir enlevé « 41 ressortissants occidentaux, dont 7 Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais ». Il a précisé que 5 otages sont retenus dans la base, alors que les 36 autres se trouvent sur un « site d'hébergement ».

Le site d'information algérien Tout sur l'Algérie laisse entendre en effet que les terroristes se trouvent toujours sur la base pétrolière et menacent de la faire exploser en cas d'intervention de l'armée, fortement mobilisée sur les lieux.

Un autre site, Maghreb Emergent, citant un des otages algériens, avance que « près de 300 personnes » ont été enlevées au total par des assaillants arrivés à bord d'une quinzaine de véhicules 4X4.

D'après l'Agence France-Presse, qui cite un employé du site, les ravisseurs exigent la libération de 100 islamistes détenus en Algérie avant de relâcher leurs otages. Ils auraient aussi réclamé que ces détenus soient « conduits dans la région du nord Mali ». Alger a déjà fait savoir qu'il n'était pas question de négocier avec les terroristes. Le ministre de l'Intérieur a déclaré à la télévision nationale que les autorités algériennes « ne répondront pas aux revendications des terroristes et refusent toute négociation ».

Le ministre algérien de l'Intérieur a par ailleurs annoncé que les ravisseurs ne provenaient ni du Mali ni de Libye, mais qu'ils étaient plutôt originaires de la région.

Selon l'AFP, Mokhtar Belmokhtar avait récemment menacé de riposter à toute intervention étrangère au Mali. Surnommé « le borgne », Belmokhtar est un des chefs historiques du réseau Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il aurait lui-même introduit l'AQMI dans le nord du Mali, où les forces françaises tentent de reprendre le nord du pays, occupé par des groupes islamistes liés à Al-Qaïda.

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