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Les omnipraticiens québécois offrent de moins en moins de services

Les omnipraticiens québécois offrent de moins en moins de services
BERLIN, GERMANY - SEPTEMBER 05: A doctor uses a stethoscope on a patient on September 5, 2012 in Berlin, Germany. Doctors in the country are demanding higher payments from health insurance companies (Krankenkassen). Over 20 doctors' associations are expected to hold a vote this week over possible strikes and temporary closings of their practices if assurances that a requested additional annual increase of 3.5 billion euros (4,390,475,550 USD) in payments are not provided. The Kassenaerztlichen Bundesvereinigung (KBV), the National Association of Statutory Health Insurance Physicians, unexpectedly broke off talks with the health insurance companies on Monday. (Photo by Adam Berry/Getty Images)
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BERLIN, GERMANY - SEPTEMBER 05: A doctor uses a stethoscope on a patient on September 5, 2012 in Berlin, Germany. Doctors in the country are demanding higher payments from health insurance companies (Krankenkassen). Over 20 doctors' associations are expected to hold a vote this week over possible strikes and temporary closings of their practices if assurances that a requested additional annual increase of 3.5 billion euros (4,390,475,550 USD) in payments are not provided. The Kassenaerztlichen Bundesvereinigung (KBV), the National Association of Statutory Health Insurance Physicians, unexpectedly broke off talks with the health insurance companies on Monday. (Photo by Adam Berry/Getty Images)

Au cours des cinq dernières années, les omnipraticiens du Québec ont offert de moins en moins de services médicaux à leurs patients, même si leur rémunération a augmenté d'environ 35 %, selon de nouvelles statistiques de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

De plus, malgré l'arrivée de 500 nouveaux médecins durant cette période, le nombre total de services médicaux offerts par l'ensemble des omnipraticiens a diminué, montrent ces statistiques.

Depuis 2007, les montants versés aux omnipraticiens par la RAMQ ne cessent de croître : de 1,3 milliard de dollars, ils sont passés à près de 1,8 milliard par année. Les montants versés pour chaque acte médical ont également augmenté.

Par contre, le nombre de services médicaux reçus par habitant lui, diminue. Il en est de même pour le nombre de services offerts par chaque médecin.

« Nos médecins font ce que n'importe quel humain ferait. Ils se disent : "En travaillant un peu moins, je suis capable d'obtenir des revenus identiques à ceux que j'avais avec l'ancien tarif à l'acte" », explique Damien Contandriopoulos, chercheur à l'Institut de recherche en santé publique qui a fait la synthèse des plus récents chiffres de la RAMQ.

« En économie, on appelle ça "l'effet de revenu", c'est-à-dire que si vous augmentez le salaire horaire d'une personne, ou son salaire unitaire - ici on parle d'actes - vous allez avoir un réflexe normal chez n'importe quel travailleur de dire : "Je vais prendre une partie de cette augmentation-là et améliorer ma qualité de vie." En gros, il s'agit de travailler moins et une partie des augmentations sert à augmenter ses revenus », explique-t-il.

Pour le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, ces résultats s'expliquent par le vieillissement de la population.

« Cela prend maintenant au médecin de plus en plus de temps pour faire la même visite, pour voir le même patient. C'est facile à comprendre, les gens sont plus vieux et sont plus malades. Ils ont des problèmes chroniques », explique le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.

Depuis cinq ans, le Québec fait un effort considérable pour former plus d'omnipraticiens. En 2007, 7878 omnipraticiens pratiquaient au Québec. En 2011, on comptait 478 médecins de plus. Mais le nombre total de services médicaux offerts aux Québécois est néanmoins en baisse.

« Les nouveaux médecins que l'on forme ont effectivement des ambitions de conciliation travail-famille qui sont de travailler moins que ce que les médecins faisaient il y a 40 ans, ce qui est parfaitement légitime », poursuit Damien Contandriopoulos. Ce qui alimente l'idée qu'il faudrait plus de médecins, juge-t-il.

Durant cette période de cinq ans, la population du Québec a augmenté de près de 400 000 habitants. Par ailleurs, 2 millions de Québécois n'ont pas de médecins de famille.

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