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Intervention au Mali : les troupes françaises s'engagent au sol et remontent vers le Nord

Mali: l'engagement au sol des troupes françaises
AFP

MALI - C'est une nouvelle étape dans l'intervention française au Mali. La France a pour la première fois engagé mardi 15 janvier en fin de journée des troupes au sol au Mali, pour reprendre une localité de l'Ouest tombée la veille aux mains des islamistes, un tournant après une campagne de bombardements aériens menée depuis le 11 janvier.

L'amiral Édouard Guillaud, chef d'état-major des armées françaises, a assuré sur Europe 1 que les troupes françaises engagées désormais au sol n'avaient, "dans le doute", pas ordre de tirer.

"Les djihadistes, quand ils s'installent dans une ville, terrorisent la population et ont tendance à l'utiliser comme bouclier humain. Nous refusons de faire prendre des risques à la population. Dans le doute, nous ne tirons pas. Nous passerons à côté et nous les isolerons. Ce sont les ordres du président de la République, c'est très clair", a-t-il assuré.

Dans l'attente de l'arrivée de la force ouest-africaine, la France a également poursuivi mardi ses frappes aériennes contre les combattants islamistes et annoncé le déploiement à terme de 2500 soldats au Mali. "Plusieurs centaines de militaires maliens et français ont quitté Niono (environ 50 km au sud de Diabali) pour prendre Diabali", a déclaré un élu de Niono, ce qu'ont confirmé un habitant de cette ville et une source de sécurité malienne, qui a précisé: "D'ici à demain, nous allons reprendre Diabali avec les Français".

Diabali - 400 km au nord de Bamako - est tombée mardi aux mains de jihadistes, qui seraient commandés par un émir algérien d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Zeid. Autre résistance inattendue, celle des islamistes dans la ville de Konna (centre, 700 km de Bamako) dont ils ont pris le contrôle le 10 janvier.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reconnu mardi que Konna n'avait pas encore été reprise par l'armée malienne, contrairement aux affirmations maliennes. La zone n'est pas accessible à des observateurs indépendants. La chute de Konna avait déclenché l'intervention de la France, qui redoutait une percée vers Bamako des jihadistes.

Les troupes remontent au Nord

Les forces terrestres françaises engagées au Mali "sont en train de remonter vers le nord" du pays, a par ailleurs annoncé mercredi 16 janvier le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

"Jusqu'à présent, nous avions fait en sorte qu'il y ait quelques forces terrestres à Bamako, pour sécuriser d'abord nos populations, nos ressortissants, les Européens et la ville de Bamako. Maintenant les forces terrestres françaises sont en train de remonter vers le nord", a-t-il déclaré sur RTL.

Selon le ministre de la Défense, l'intervention française contre les groupes islamistes "est en train de bien marcher" dans le secteur est de la zone de conflit. "C'est un peu plus difficile à l'ouest, où nous avons les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés. Là, c'est en cours, mais c'est difficile", a-t-il poursuivi.

"On était bien conscient depuis le départ que c'était une opération très difficile. On a affaire à plusieurs centaines, plus d'un millier - 1200, 1300 -, de terroristes dans la zone, avec peut-être des renforts demain", a-t-il souligné. "C'est la raison pour laquelle les forces françaises frappent les bases arrière, en particulier Gao, où l'opération a parfaitement réussi", a-t-il dit.

"On est en situation tout à fait positive par rapport à la semaine dernière, mais le combat continue et ce sera long. Le but, c'est de faire en sorte que le Mali retrouve sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire", a souligné le ministre de la Défense.

Selon le correspondant de France 24 au Mali, les troupes terrestres seraient arrivées près de Ségou :

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