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Des travailleurs forcés auraient construit une mine canadienne en Érythrée

Des travailleurs forcés auraient construit une mine canadienne en Érythrée
Human Rights Watch

OTTAWA - Un rapport extrêmement critique sur la question des droits de la personne, publié mardi, jette un nouvel éclairage sur les activités de sociétés minières canadiennes en Afrique.

Le document, publié par Human Rights Watch (HRW), conclut que la minière vancouvéroise Nevsun Resources (TSX:NSU) n'a pas pris soin de s'assurer qu'on n'avait pas eu recours aux travaux forcés lors de la construction de sa mine en Érythrée, un État paria de la Corne de l'Afrique.

Bien que l'entreprise ait fait part de ses préoccupations lorsque les problèmes ont fait surface, et ait tenté d'enquêter sur ces révélations, Nevsun Resources a été freinée par son partenaire, une société d'État érythréenne, soutient le rapport de l'organisme new-yorkais.

Nevsun Resources affirme toutefois avoir mis en place de rigoureuses pratiques de surveillance au sein de son projet minier de Bisha, et posé des gestes pour s'assurer qu'on n'ait plus recours au travail forcé.

Selon le rapport de HRW, l'entrepreneur chargé de la construction de la mine, Segen Construction Company, qui appartient au parti au pouvoir en Érythrée, exploite régulièrement des travailleurs enrôlés de force par le gouvernement.

Selon HRW, ces travailleurs forcés — parfois depuis des décennies — risquent la torture et d'autres sévices importants, et leur famille ferait également l'objet de menaces en cas de désertion.

Nevsun Resources a indiqué que les 140 employés de Segen qui travaillent toujours dans la mine — environ un dixième de la main-d'oeuvre totale — auront quitté les lieux d'ici la fin du mois d'août une fois le travail terminé.

La minière canadienne possède une participation de 60 pour cent dans la mine de Bisha, la première mine pleinement fonctionnelle du pays. L'exploitation des gisements d'or a débuté en 2011, et a produit depuis pour une valeur de 614 millions $ de minerai.

Une autre entreprise canadienne, Sunridge Gold, fait partie d'une poignée de compagnies provenant entre autres d'Australie et de Chine qui espèrent également s'établir dans le secteur érythréen des ressources naturelles. Sunridge Gold dit s'attendre à entamer la construction de sa mine plus tard cette année, et tâchera d'éviter les problèmes de droits de la personne.

«Nous serons très prudents pour ne pas tomber dans la même catégorie, et nous nous assurerons d'examiner correctement les candidatures des employés», a déclaré le vice-président au développement de Sunridge Gold, Gregory Davis.

La semaine dernière, dans le cadre de l'engagement de son gouvernement à aider les compagnies canadiennes du secteur des ressources naturelles à s'installer dans les pays africains en développement, le premier ministre Stephen Harper a annoncé de nouvelles mesures dans ce secteur.

«Le développement minier, pétrolier et gazier de l'Afrique est essentiel pour la prospérité future du continent», a-t-il déclaré lors de la visite de Thomas Boni Yayi, président du Bénin, et de l'Union africaine.

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