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Le Canada doit faire beaucoup plus au Mali, selon Robert Fowler

Le Canada: avion et démocratie
Canada Minister of Defense Peter MacKay and CFB Trenton Commanding Officer Col. shake hands with members of Squadron 429 at CFB Trenton, in Trenton, Ontario, on Tuesday Jan. 15, 2013. Canada is contributing one of its large C-17 military cargo planes to deliver supplies to the capital of Mali after a request from France. Prime Minister Stephen Harper insists no Canadian Forces personnel will be involved in any combat action in the landlocked West African country. (AP Photo/The Canadian Press, Lars Hagberg)
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Canada Minister of Defense Peter MacKay and CFB Trenton Commanding Officer Col. shake hands with members of Squadron 429 at CFB Trenton, in Trenton, Ontario, on Tuesday Jan. 15, 2013. Canada is contributing one of its large C-17 military cargo planes to deliver supplies to the capital of Mali after a request from France. Prime Minister Stephen Harper insists no Canadian Forces personnel will be involved in any combat action in the landlocked West African country. (AP Photo/The Canadian Press, Lars Hagberg)

L'ex-diplomate canadien Robert Fowler, qui a passé 130 jours en captivité au Niger, entre les mains d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), juge que le Canada doit faire beaucoup plus pour aider l'intervention militaire française au Mali.

Selon lui, l'appareil de transport stratégique CC-177 Globemaster III que le gouvernement canadien met à la disposition des troupes françaises est bien peu. Il souhaite une intervention plus directe du Canada sur le terrain.

« Je suis ravi de voir que le gouvernement a répondu si vite avec un avion pour une semaine. Mais je sais que nous pourrions faire beaucoup plus. Et je suis déçu que les Britanniques et les Américains songent à faire beaucoup plus pour venir en aide à leur allié français, mais pas nous », dit-il en entrevue à Radio-Canada.

Selon lui, l'urgence et la gravité de la situation commandent une intervention musclée.

« Ces groupes islamistes veulent créer une zone d'anarchie, de l'Atlantique à l'océan Indien, dans une bande de 8000 km. Cela va créer un désastre humanitaire devant lequel nous ne pouvons pas rester insensibles. Une fois établis dans cette zone, ils vont continuer à recruter des djihadistes pour continuer leur lutte contre nous, ils le disent très clairement », poursuit l'ex-diplomate.

Devant la possibilité de voir les soldats canadiens retourner en zone dangereuse, l'opposition officielle à Ottawa reste quant à elle prudente.

« Oui, nous appuyons le fait d'envoyer cet appareil-là, on veut qu'on fasse intimement partie du processus devant les Nations unies parce qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un travail de droit international avec les institutions internationales », affirme le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair.

Dans ce contexte, le Canada pourrait offrir son aide en minimisant les risques sur le terrain, juge de son côté le brigadier-général Gaston Côté, retraité des Forces canadiennes.

« La contribution canadienne minimale qui pourrait se faire sans impliquer des forces terrestres directement au combat serait d'aider au point de vue de tout ce qui manque dans la majorité des contingents africains, c'est-à-dire les communications, la logistique et l'entraînement », dit-il.

L'avion canadien en route

L'avion-cargo canadien qui transportera du matériel militaire pour la France vers le Mali a décollé en mi-journée mardi de la base de Trenton, en Ontario, à la suite d'un retard dû à un problème technique.

L'équipage de cet appareil de transport stratégique CC-177 Globemaster III doit se rendre à la base aérienne de l'Armée de l'air française située près d'Istres, au nord-ouest de Marseille. Le décollage a été retardé de plusieurs heures en raison de la décision de la Défense nationale de changer d'appareil.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a rappelé que cette aide logistique, qu'il a qualifiée d'essentielle et de nécessaire, devait durer une semaine. Il a exprimé sa fierté de venir en aide à l'allié français dans cette cause.

L'aide canadienne fait suite à une demande d'assistance formulée par le gouvernement français au sujet du transport d'équipement lourd par voie aérienne vers Bamako, qui ne fait pas partie de la zone de combat.

CC-177

Le Canada possède quatre avions de transport CC-177 Globemaster III, qui ont été livrés en 2007-2008. Ces avions peuvent transporter jusqu'à 102 parachutistes et 72 000 kg (160 000 livres) de matériel. Le CC-177, qui peut parcourir de longues distances, a la capacité d'atterrir sur des pistes courtes et isolées. Cet avion a notamment servi pour la mission canadienne en Afghanistan aussi bien pour le transport des troupes que pour le ravitaillement.

Le Canada demande le retour à la démocratie

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a demandé à son ambassadeur en poste à Bamako de faire pression sur les autorités maliennes pour restaurer la démocratie. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Rick Roth, a indiqué à l'AFP que l'ambassadeur Louis de Lormier fera une démarche formelle auprès des responsables maliens pour leur demander de « tenir des élections libres et honnêtes dès que ce sera pratiquement possible ».

« Le coup d'État de mars 2012 a sapé le progrès de la démocratie au Mali et a offert aux extrémistes islamistes une opportunité qui a eu des conséquences désastreuses », a souligné M. Roth.

Lundi, le premier ministre Stephen Harper a précisé que les membres des Forces canadiennes ne participeront à aucune intervention directe contre des forces rebelles au Mali.

Des groupes liés à Al-Qaïda ont pris le contrôle du nord du pays et ont fait des avancées vers le sud. Selon les Nations unies, des dizaines de milliers de civils ont fui les zones de combat.

La France a commencé des frappes aériennes la semaine dernière contre les rebelles armés et tente de freiner leur progression.

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