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Martin Léon: «Show Laboratoire Exotique», un spectacle en carte postale musicale

«Show Laboratoire Exotique», de Martin Léon: carte postale musicale
Sylvain Dumais

Imaginez une situation courante: un ami vous invite à visionner des photos et des vidéos de son plus récent voyage à l’étranger et parsème ses projections d’anecdotes et de souvenirs emmagasinés dans son baluchon au cours du périple. Si votre interlocuteur sait se montrer captivant, il y a fort à parier que vous souhaiterez entendre la suite de ses aventures.

Maintenant, poussez l’exercice plus loin et figurez-vous que cet ami enrobe son récit de musique, de poésie et d’humour fin, le tout amalgamé avec un charisme fou et une bonne humeur contagieuse. Séduit par la prestation, vous serez probablement sous le charme de ce copain qui sait raconter des bribes de son expérience avec passion et émotion, en parvenant à vous faire sentir que vous êtes la seule personne au monde à qui il relate ses péripéties.

Jeudi soir, au Théâtre de Quat’Sous, Martin Léon est devenu cet ami qu’on voudrait tous avoir. Avec son nouveau spectacle, Show Laboratoire Exotique, l’auteur-compositeur-interprète a trouvé une façon originale et pas banale de revisiter son album Les atomes, paru en 2010, en offrant un panorama en images et en mots d’esprit du voyage en Asie qui a vu naître les chansons de cet opus. En résulte un échange intime avec le public qui, suspendu aux lèvres de l’artiste, se laisse transporter avec beaucoup de plaisir pendant 75 minutes dans ces pays loin du nôtre, bercé par les mélodies toujours planantes de Martin Léon.

Morceaux choisis

Le chanteur s’est amené sur scène simplement, le bruit de ses pas résonnant fortement dans la toute petite salle de l’Avenue des Pins (parfaite pour l’exercice auquel s’adonne Léon). Après une accolade à son unique partenaire de jeu, le multi-instrumentiste Pascal Racine-Venne, et une puissante All In en ouverture, l’homme a plongé tête première dans l’univers toujours surprenant et jamais linéaire dans lequel il a voulu entraîner son parterre.

Il a beaucoup fait rire lorsqu’il a exposé les bandes de montage du logiciel ProTools (support dédié à la production sonore) ayant servi à la composition de la pièce Invisible, pensée lors d’une longue marche au Viêt Nam. Les magnifiques paysages dévoilés pendant ce segment en ont sans doute fait rêver plus d’un. Puis, il a évoqué cette famille «en pique-nique et sur la brosse» rencontrée au Laos, de même que le «grand buzz», ce malaise momentané qui a mené à l’assemblage de Oui je le veux. Il a survolé le destin tragique du Grand Bill, parti du Texas «pour faire de l’argent». Il s’est gentiment moqué de l’engouement des Vietnamiens pour les DVD de karaoké et nous a montré des photos de son ami Phong Ké Toan, qu’il a rebaptisé Funkytown pour faire plus simple. Il a aussi un peu dérangé, avant les premiers accords de Nobody’s free, en se comparant, lui, Québécois dont le salaire moyen avoisine les 42 000 $ par année, aux Laotiens, parfaitement accommodés de leurs 250 $ annuels. Parce que, justement, Nobody’s free.

Et bien sûr, il a chanté au gré des pages de cet album-souvenir vivant. Il a joué la quasi-totalité des Atomes, de même que quelques joyaux tirés de ses galettes précédentes, comme Sur tes seins (déclinée devant le splendide portrait d’un ciel étoilé) et la toujours prenante J’aime pas ça quand tu pleures ici on ne peut plus dépouillée, la seule guitare de Martin en accompagnant les couplets. Lorsque, les yeux rivés sur l’écran derrière lui, il a conclu Je redeviens le vent, un tonnerre d’applaudissements à la fois pressenti et inattendu, profondément sincère, a éclaté dans le Quat’Sous, comme un message de remerciements en bonne et due forme à Martin Léon pour la sublime carte postale musicale qu’il venait d’exposer.

Show Laboratoire Exotique tiendra l’affiche du Théâtre de Quat’Sous (en résidence) jusqu’au 26 janvier, et des supplémentaires ont été annoncées pour les 29, 30, 31 janvier et 1er février. Martin Léon partira ensuite en tournée un peu partout au Québec. Pour plus d’informations: www.martinleon.com.

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