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Dali à travers «La Vérità» de Daniele Finzi Pasca: faire revivre Salvador Dali (ENTREVUE/VIDÉO/PHOTOS)

«La Vérità» de Daniele Finzi Pasca: faire revivre Salvador Dali (ENTREVUE/VIDÉO/PHOTOS)
Viviana Cangialosi

La fresque acrobatique La Vérità, centrée sur la vie et l'œuvre de Salvador Dali, explosera en première mondiale, sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts le 17 janvier prochain. Écrit et mis en scène par Daniele Finzi Pasca, à qui on doit notamment les productions Corteo du Cirque du Soleil et Nebbia et Rain du Cirque Éloize, le spectacle réunira plus d'une douzaine d'acrobates-interprètes-musiciens-clowns qui s'énergiseront autour d'une toile inédite du peintre espagnol, exhibée pour la toute première fois depuis sa création en 1944.

Grand manitou de cette aventure avec la Compagnie Finzi Pasca qu'il a cofondée avec quatre partenaires - dont sa conjointe Julie Hamelin, laquelle assure la direction artistique de La Vérità -, Daniele Finzi Pasca a dévoilé quelques bribes des fondements de ce projet difficile à décrire en mots. L'artiste renommé a promis que sa nouvelle offrande constituera un petit bijou d'illusions scénographiques, un véritable régal pour les yeux et les oreilles du public qui se laissera aussi transporter par tout l'aspect musical de la pièce.

«Dans nos dernières créations, on avait un peu délaissé le monde du cirque», a-t-il expliqué. «Avec La Vérità, on y retourne. Cette fois, on va côtoyer l'univers de Salvador Dali. Il y a deux ans, une fondation d'art internationale nous a contactés parce qu'elle avait mis la main sur un rideau de scène peint par Dali dans les années 1940, pour le ballet Mad Tristan, au Metropolitan Opera de New York. Elle nous a proposé de nous le prêter pour qu'on le porte dans les théâtres d'ici et d'ailleurs. Sur les planches, on aura donc 14 magnifiques artistes, dont une toile peinte par Salvador Dali.»

Le tulle, d'une dimension de 9 mètres par 15 mètres, fera un peu office de personnage en soi ou encore d'une «épice» dans l'histoire, comme le dit si bien Daniele Finzi Pasca. L'image représente la passion ardente et mythique de Tristan et Iseult à travers une ébauche de brouette qui sort d'une omoplate comme les ailes d'un corps angélique, une tête faite d'une fleur de pissenlit, une cape bleue fissurée à la façon d'une paroi rocheuse, des cyprès poussant dans une nuque et quelques autres éléments surréalistes, courant auquel Dali a consacré son art. Comme le suggère le tableau, la trame de La Vérità s'articulera autour d'un amour «fou, tragique, impossible, bouleversant et romantique». Mais si elle a servi de point d'ancrage et d'inspiration à l'équipe de créateurs, la murale n'éclipse pas pour autant les acteurs en chair et os qui donneront corps au reste du collage.

«On a des interprètes tellement spéciaux que, même devant le rideau, ils réussissent à demeurer captivants et absolument intrigants», a assuré Daniele Finzi Pasca. «Le dialogue se tient parfaitement et l'œuvre n'upstage personne. Par contre, c'est aussi vrai que le fait d'avoir la peinture a suscité tout un intérêt au niveau international. On est habitués de voir Dali en tout petit format; là, c'est un monstre. Il y a vraiment une force tragique, extraordinaire, dans cette peinture. Le simple fait de se rendre dans un théâtre et de voir une toile de cette nature, ça titille la curiosité.»

Pour tous publics

Deux ans de labeur auront été nécessaires à la Compagnie Finzi Pasca pour bricoler La Vérità. Une partie du travail a été effectué en Suisse, où siège le groupe, et les retouches finales ont été apportées ces derniers jours à la Place des Arts. «Être à Montréal, c'est comme être à la maison», a souri Daniele Finzi Pasca, soutenant que plusieurs membres de la troupe, dont Julie Hamelin, sont québécois.

Pariant que leur réalisation saura rejoindre des spectateurs de tous les âges, l'homme affirme même s'adonner à quelques tests avant le jour fatidique de la première, question de confirmer ses suppositions.

«En salle de répétitions, j'adore avoir des enfants autour de nous, pour voir à quels moments ils s'intéressent, quelles images les touchent. C'est vraiment un spectacle pour tous les publics. Pour ceux qui aiment Dali? Sûrement. Ceux qui ne le connaissent pas? Sûrement aussi. Et ceux qui ne l'aiment pas? Assurément! (rires)»

Enfin, quelle résonnance trouvaient Salvador Dali et ses joyaux dans la vie de Daniele Finzi Pasca avant que celui-ci ne s'attèle a faire revivre l'icône de façon aussi spectaculaire?

«Il n'avait pas vraiment un impact symbolique», a avoué le créateur. «D'autres peintres avaient pour moi une signification plus profonde. Si j'avais à choisir, je ne m'achèterais pas moi-même un Dali. Mais je suis un peu jaloux de la période à laquelle il appartenait. Il y avait une explosion d'idées, les artistes se confrontaient, avaient des provocations, des bagarres. Il y avait une discussion très fraîche, très forte. Les choses sont maintenant un peu plus tranquilles. Chacun fait ses choses et il n'y a plus toute cette tension intellectuelle. Ça me fait plaisir de rencontrer l'un des grands polémistes de cette période!»

La Vérità est présentée au Théâtre Maisonneuve jusqu'au 3 février, puis elle partira en tournée en Amérique du Sud, en France, en Suisse, en Italie et en Espagne. Pour en savoir plus sur le spectacle ou sur les activités de la Compagnie Finzi Pasca, consultez le www.finzipasca.com.

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