Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La pièce à mille milliards de dollars, l'improbable solution au problème du plafond de la dette américaine

La pièce à mille milliards de dollars
AFP

ETATS-UNIS - La proposition en forme de boutade lancée par le prix Nobel d'économie Paul Krugman retient l'intérêt des acteurs de l'économie américaine. Pour résoudre le problème du plafond de la dette, il propose de frapper une pièce de 1.000 milliards de dollars.

"Le président (Barack) Obama devrait-il être frapper une pièce de 1 000 milliards de dollars si les républicains tentent de forcer l'Amérique à faire défaut? Oui, absolument", écrit le prix Nobel d'économie. "La réalité de la situation politique, en particulier, le caractère impitoyable et la folie qui s'est emparée des députés Républicains, est plus ridicule que l'idée de la pièce", poursuit-il.

Mardi 8 janvier, les élus républicains du Congrès ont lancé une pétition contre cette idée qui circule depuis des mois mais à laquelle Paul Krugman a donné de l'écho en la mentionnant lundi dans un éditorial du New York Times. D'autres en revanche, notamment parmi les démocrates, exhortent Barack Obama à demander au Trésor américain de créer cette pièce, comme il en a la possibilité. Jay Carney, porte parole de la Maison Blanche, n'a d'ailleurs pas tout à fait écarté cette possibilité.

Le contexte ? "Les Etats-Unis n'ont pas le droit d'émettre de la dette au-delà d'une certaine limite, explique Les Echos. Or, cette limite doit être constamment relevée pour que le pays puisse pouvoir faire face à ses échéances et évite le défaut de paiement. Mais à chaque fois, il faut arracher un accord au Congrès, après des jours et des nuits de débat. L'idée de frapper cette pièce permettrait donc de contourner ces discussions interminables".

A l'été 2011, le Congrès américain s'était résolu à relever à la dernière minute le plafond, juste à temps pour éviter à l'Etat de manquer un versement d'intérêts échus, à l'issue d'un psychodrame politique de plusieurs mois qui avait déclenché un nouvel accès de fièvre sur les marchés financiers.

L'enjeu ? L'idée serait de déposer ladite pièce à la banque centrale du pays (Fed) pour lui racheter des bons du Trésor américains pour 1000 milliards de dollars, ce qui éviterait au pays d'enfoncer le plafond de sa dette.

Pour Paul Krugman, cette idée est moins dangereuse que de forcer l'Etat fédéral à manquer un ou plusieurs de ses remboursements à plus ou moins brève échéance si le Congrès ne parvennait pas à se mettre d'accord sur un moyen de relever "la limite légale de la dette" (16.394 milliards de dollars), qui a été atteinte le 1er janvier.

Et ça marche ? Dans les faits, une telle manoeuvre forcerait donc la décision, mais ne changerait rien au niveau de la dette, puisque la monnaie émise reste une créance sur l'Etat qui l'émet. Concernant l'inflation, il suffirait théoriquement à la Fed d'émettre des titres de la dette publique américaine qu'elle détient. De cette façon détournée, le gouvernement pourrait continuer d'émettre, malgré le plafond de la dette atteint.

Mais tout ceci reste théorique. L'absurdité de cette idée n'a d'égal que les difficultés de fabrication de cette pièce. En effet, il faudrait selon le site MarginCall environ 107 ans de production, soit pas moins de 642 millions d'onces de platine.

INOLTRE SU HUFFPOST

Obama "not bad"

Obama, le président des mèmes

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.