NEW DELHI - Les cinq hommes soupçonnés du viol collectif d'une étudiante indienne ont été sauvagement battus par la police, a affirmé jeudi l'avocat de l'un des suspects, avant d'accuser les autorités d'avoir altéré les éléments de preuve dans cette affaire.
Manohar Lal Sharma a également affirmé que d'autres détenus avaient été envoyés dans les cellules des cinq hommes pour les menacer. Il a fait ces commentaires en marge d'une audience du tribunal.
Les cinq hommes sont accusés d'avoir attaqué une jeune femme de 23 ans et son ami à bord d'un autobus qui circulait dans les rues de New Delhi le 16 décembre. L'étudiante a été violée et battue avec une barre de fer, et elle a fini par succomber à ses blessures. Les victimes de viol ne sont jamais identifiées en Inde, même si elles meurent, et les procès pour viol sont interdits aux médias.
Me Sharma, qui a lancé une succession de déclarations incendiaires et contradictoires au cours des deux derniers jours, a accusé le copain de la victime d'être responsable de toute l'affaire, sans fournir plus de détails. Il a précisé par la suite qu'il s'agissait uniquement de son opinion personnelle.
L'avocat affirme que les autorités sont déterminées à faire condamner les suspects sans tenir compte des preuves, simplement pour clore l'affaire, et qu'elles pourraient aller jusqu'à les contraindre à s'inscriminer. Tous les suspects sont issus de familles pauvres ou de la classe ouvrière, a-t-il dit, et ils ont été épinglés pour calmer la colère du public.
Me Sharma représente Mukesh Singh, le frère du conducteur de l'autobus.
Les suspects ont été rapidement amenés au tribunal pour leur audience, jeudi après-midi. Ils étaient encadrés par plusieurs policiers et tous avaient le visage caché. L'audience n'a toutefois duré que quelques minutes en raison de problèmes avec les documents de preuve. L'audience ne reprendra que le 14 octobre.
Le procureur Rajiv Moran a affirmé la semaine dernière que le sang retrouvé sur les vêtements des accusés était celui de la victime. Les cinq hommes sont accusés de meurtre, de viol et d'autres crimes passibles de la peine de mort.
Un sixième accusé, un adolescent de 17 ans, subira un procès devant un tribunal pour mineurs, où la peine maximale est de trois ans de détention.
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