Québec met à exécution ses menaces de poursuite contre des entreprises de construction relativement à la chute d'un paralume de béton survenue pendant l'été 2011.

Le gouvernement poursuit SNC-Lavalin, CIMA+, Dessau et Laco Construction pour près de 5 millions de dollars. Il leur reproche d'avoir manqué à leurs engagements et d'avoir «agi avec négligence et insouciance eu égard à la sécurité des personnes».

Les trois premières sociétés (SNC, CIMA+ et Dessau) formaient le consortium responsable de préparer la réfection d'une partie du tunnel Ville-Marie depuis 2008.

«Le Consortium a conçu des plans et devis affectés de déficiences graves, qui ne respectaient pas les normes prévues au contrat pour la conception de travaux sécuritaires», soutient le gouvernement dans sa requête.

La firme Laco Construction, chargée des travaux, se voit reprocher de les avoir mal réalisés.

Aucun blessé

Le paralume de béton au centre de l'affaire s'est effondré le matin du 31 juillet 2011, un dimanche, alors que des ouvriers travaillaient tout près. Par un heureux hasard, aucune automobile ne passait sous l'immense structure au moment de la chute. En semaine, quelque 100 000 voitures empruntent le tunnel Ville-Marie chaque jour. «On a été chanceux», avait reconnu Sam Hamad, le ministre des Transports de l'époque.

L'événement a tout de même causé une forte controverse et beaucoup d'inquiétude quant à l'état des infrastructures routières québécoises.

Québec a eu tôt fait de mandater un groupe d'ingénieurs indépendants pour étudier les causes de l'effondrement.

Accusations graves

Dans sa requête introduite vendredi, le gouvernement du Québec fait valoir que les entreprises qu'elle poursuit ont commis des erreurs graves, à la fois dans la conception des travaux et dans leur réalisation.

Les trois firmes de génie se voient ainsi reprocher d'avoir «manqué à toute prudence en omettant de prévoir» un soutien temporaire pour la structure pendant les travaux de réfection. Elles auraient aussi «omis de respecter [leur] propre devis».

Les travaux de réfection comprenaient une étape d'«hydrodémolition», qui consiste à retirer une mince couche de béton afin de permettre une meilleure adhérence du nouveau béton. Ce travail, qui a pu contribuer à l'effondrement, a été mal surveillé, assure Québec.

Personne n'était disponible pour répondre aux questions de La Presse chez Cima+.

SNC-Lavalin, pour sa part, a promis de contester les prétentions de Québec. «Nous avons l'intention de défendre nos intérêts en cour en respectant les processus appropriés», a fait valoir sa porte-parole, Leslie Quinton, par courriel.