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Le PQ revient sur une promesse du PLQ: la consigne restera à cinq cents, pour l'instant

La consigne restera à cinq cents... pour l'instant
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MONTRÉAL - Le Parti québécois applique les freins sur une promesse formulée par le Parti libéral il y a quelques mois: il ne fera pas passer de cinq à 10 cents la consigne des canettes de bière et de boissons gazeuses — pour l'instant, du moins.

Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, a plutôt choisi de commander une étude comparative sur les systèmes de collecte sélective et de consignation pour les canettes. Il annule du coup une promesse de son prédécesseur libéral, Pierre Arcand.

Le ministère de l'Environnement et la société gouvernementale Recyc-Québec promettent de commander l'étude dès janvier pour obtenir des résultats «à la fin de l'été ou au début de l'automne», a assuré jeudi M. Blanchet.

D'ici là, la consigne demeure inchangée, à cinq cents par canette.

La recherche vise à comparer la performance respective de la consignation et de la collecte sélective en matière environnementale, économique et sociale. «Mais on ne veut pas que ce soit des consultations et des études infinies qui vont retarder les définitions: on veut des consultations complètes, mais compactes», a lancé le ministre en entrevue téléphonique.

À l'Association des embouteilleurs de boissons gazeuses du Québec (AEBGQ) comme chez les Partenaires de la collecte sélective et à l'Association des détaillants en alimentation du Québec, la décision est accueillie favorablement. Les trois organisations insistent sur l'amélioration de la capacité de rendement de la collecte sélective, plus efficace à leur avis que l'augmentation de la consigne.

«Les Québécois n'ont pas besoin de voir le montant de la consigne augmenter pour poser le bon geste environnemental, soit récupérer leurs contenants», estime le président de l'AEBGQ, Marc Coulombe.

Quand le ministre Arcand avait promis de faire passer la consigne de cinq à 10 cents, en juin dernier, l'Association des marchands, dépanneurs et épiciers du Québec avait salué la décision, disant y voir une valeur ajoutée pour les consommateurs et un moyen pour ses membres de s'assurer un financement adéquat.

La loi sur la consigne n'a pas fait l'objet de modification importante depuis son entrée en vigueur en 1984. Elle avait alors été établie pour favoriser l’utilisation de contenants réutilisables, et diminuer la pollution et les déchets attribués aux contenants aujourd'hui consignés. La consigne apparaissait alors comme un incitatif afin que le public retourne ces canettes.

À présent, le ministre Blanchet souhaite une politique qui permettra d'influencer les comportements. Mais les chances qu'il dévoile cette politique plusieurs mois avant qu'elle entre en vigueur paraissent minces, car certains Québécois semblent avoir trouvé un moyen de tirer profit des annonces hâtives.

«La hausse a été communiquée tellement longtemps d'avance [par l'ex-ministre Arcand] que certaines personnes ont accumulé des canettes. Ils ont spéculé sur la canette, dans l'espoir que la hausse soit mise en place», soutient M. Blanchet, en rappelant un des arguments avancés par les groupes opposés à la hausse de la consigne. «Ces gens-là se trouveraient à doubler leurs revenus en rapportant leurs canettes, dont la consigne passerait de cinq à 10 sous.»

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