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UPAC bilan 2012: 49 arrestations, 13 entreprises visées et 177 accusations (VIDÉO)

UPAC bilan 2012: 49 arrestations, 13 entreprises visées et 177 accusations

MONTRÉAL - L'Unité permanente anticorruption a atteint sa vitesse de croisière en 2012 et promet d'autres résultats tout aussi probants l'an prochain.

Dressant le bilan des opérations 2012 de l'UPAC, mercredi à Montréal, le commissaire Robert Lafrenière a fait état d'une série d'interventions qui ne seraient que le prélude de ce qui est à venir.

«Si notre lutte contre la corruption est encore à ses débuts, l'année 2013 s'annonce bien chargée», a indiqué le commissaire Lafrenière.

Ce bilan fait état, notamment, de l'arrestation de 49 individus, des accusations criminelles portées contre 13 entreprises et du dépôt de 177 chefs d'accusation. En tout, 450 perquisitions ont été menées et 22 enquêtes sont toujours en cours.

Les propos de Robert Lafrenière laissent entendre que la corruption est endémique au Québec, bien que les premiers coups d'éclat aient surtout visé Montréal, Laval, la Couronne Nord et la Montérégie.

«Des actes de collusion et de corruption, il y en a partout au Québec, dans toutes les régions. Nos enquêtes nous le prouvent. Nous avons découvert de nouveaux stratagèmes que je dévoilerai en temps opportun», a-t-il dit.

Il a ajouté que l'UPAC était à débusquer des couleuvres sous des pierres de nature fort variée.

«La corruption ne concerne pas que le milieu de la construction et notre champ d'intervention est vaste. Nos enquêtes nous mènent vers des milieux tout aussi variés que l'informatique, le milieu hospitalier, le Plan Nord et les infrastructures», a-t-il précisé.

Interrogé sur le fait que les corps policiers n'aient pas réussi à freiner la prolifération du phénomène avant la création des escouades spécialisées, Robert Lafrenière, lui-même un ancien policier de la Sûreté du Québec, a reconnu que l'effort n'y était tout simplement pas.

«Pour être tout à fait honnête, ce n'était pas une priorité des organisations policières. On sait que les organisations policières priorisent plutôt les crimes violents, alors ce n'était pas vraiment une priorité à ce moment-là. Il y avait peu de dossiers de corruption et de collusion qui étaient travaillés par les organisations policières», a-t-il indiqué.

Robert Lafrenière s'est livré à un autre aveu, soit d'avoir mal jaugé le travail que pourrait accomplir la commission d'enquête dirigée par la juge France Charbonneau, qu'il avait accueillie avec beaucoup de réticence au moment de sa mise sur pied.

«J'avais une crainte que ça puisse nuire aux enquêtes policières, le fait d'arriver avec la mise en place d'une commission, a-t-il expliqué. On constate que Me Charbonneau, d'une main de maître, s'est assurée depuis le début des travaux que ça ne nuise pas à nos enquêtes.»

Visiblement converti, il a même souligné la contribution de cette commission à la sensibilisation du public, qu'il a remercié pour sa collaboration, notant que plus de 800 signalements, renseignements et plaintes ont été soumis à la ligne téléphonique de l'UPAC pour des cas probables de collusion et corruption.

«Les citoyens sont nos yeux et nos oreilles», a-t-il répété à deux reprises durant son point de presse.

En terminant son point de presse, Robert Lafrenière s'est dit convaincu de l'impact du travail réalisé par l'UPAC sur le milieu.

«C'est un peu comme la route 20. Il y a 15 ans, il n'y avait pas de radars sur la route 20 et quand on allait à Québec, c'était une piste de course. Maintenant il y a beaucoup de radars. Maintenant il y a l'UPAC, une unité permanente anticorruption. Les gens savent qu'on surveille. Le crime organisé va peut-être vouloir prendre la route 40 pour aller à Québec et continuer à aller vite. Nous allons être là aussi. S'ils prennent la 132, nous allons être là aussi», a-t-il dit.

M. Lafrenière a rappelé au passage que son organisation ne procède pas qu'à des interventions, mais agit aussi en prévention, alors que 3500 personnes reliées au processus d'octroi de contrats publics ont été rencontrées.

À Québec, le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a très bien accueilli ce bilan et s'est dit confiant de voir l'UPAC assumer tout aussi efficacement son nouveau mandat de vérification d'octroi de contrats.

«Je pense que l'UPAC est bien outillée pour faire son travail. Les résultats des dernières semaines, des derniers mois, démontrent effectivement que l'UPAC avait sa raison d'être», a indiqué le ministre.

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