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Québec: la survie des organismes de coopération internationale est menacée

La coopération internationale en panne au Québec
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Après avoir subi d’importantes coupures dans l’aide financière par le gouvernement du Canada, plusieurs organismes québécois de coopération internationale se retrouvent dans une situation précaire, certains évoquant même la possibilité d’une fermeture. Un constat dramatique, présenté dans une étude réalisée par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).

«Il y a eu une réponse énorme des organismes membres de l’AQOCI et j’ai été étonné par l’ampleur des résultats qui démontrent qu’il y a actuellement une crise et que le pire est à venir. Pour ce qui est des projections… elles sont encore pires», déduit Paul Cliché, chercheur et expert en développement international.

L’enquête s’est échelonnée sur deux mois. Selon le directeur général de l’AQOCI, les résultats tirent une véritable sirène d’alarme. «Ça fait au moins deux à trois ans qu’on remarque que le gouvernement du Canada a changé sa façon d’attribuer les fonds de développement et pour la coopération internationale», dénonce Gervais L’Heureux.

Le pire est à venir

L’étude révèle, entre autres, que 41% des organismes de coopération québécoise sont dans une mauvaise situation. Au niveau des causes, le chercheur a isolé deux principales raisons. La première étant le manque de financement et, la deuxième, un problème d’organisation interne.

Une situation qui, si elle se poursuit, pourrait entrainer la perte de 30 à 35 % des emplois au sein des organismes de coopération au Québec, précise le directeur général de l’AQOCI. «C’est entre 20 et 25% de pertes de financement que les organismes ont subi au cours des dernières années», dénonce M. L’Heureux.

Les différents chiffres de l’étude démontrent que 30% des organismes qui recevaient du financement de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), entre 2010 et 2012, sont en mauvaise posture. Sur les 54 organismes interrogés, 44% manifestent par ailleurs des projections négatives pour les prochaines années.

Un souci pour Haïti

Seuls les organismes ayant actuellement des projets en Haïti sont mieux lotis, bien que leur situation reste précaire, font remarquer le directeur général de l’AQOCI et le chercheur.

Après le séisme de 2010, le gouvernement du Canada s’était en effet engagé à venir en aide au peuple Haïtien, en plus de l’énorme vague de solidarité financière des Québécois. «C’est une situation qui, dans certains cas, a fait augmenter leurs activités. Mais, ça risque de s’arrêter», préviennent les deux interlocuteurs.

Création d’une agence québécoise

En guise de solution, l’AQOCI pense que le gouvernement du Québec devrait réfléchir ardemment sur la création d’une agence québécoise de coopération. Une telle démarche permettrait de récupérer la portion provinciale des fonds canadiens dédiés à la coopération, pense M. L’Heureux.

Dans le même sens, l’association attend toujours une réponse à sa demande de rencontre avec le nouveau ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée.

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