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L'hiver des militaires québécois en Afghanistan

L’hiver des militaires québécois en Afghanistan
Nicolas Laffont

Nicolas Laffont est actuellement en reportage en Afghanistan avec les Forces canadiennes déployées pour l'Opération Attention. Voici le premier volet de son reportage.

Voilà plus d'une décennie que la guerre afghane a commencé et les Canadiens sont présents depuis janvier 2002.

La mission de combat qui était basée à Kandahar, dans le sud du pays, a pris fin en juillet 2011. Depuis, le contingent de militaires canadiens présents a diminué pour atteindre environ 900 soldats qui entraînent les forces de sécurité afghanes. C'est ce que les militaires appellent l'Opération Attention, la Contribution canadienne à la mission de formation - Afghanistan (CCMF-A).

Dans le cadre de cette opération, le Canada envoie des conseillers qui fournissent le soutien en formation et en développement professionnel aux forces de sécurité nationale de l'Afghanistan: l'Armée nationale afghane (ANA), la Force aérienne afghane (FAA) et la Police nationale afghane (PNA).

Après une rotation 0 en juillet 2011 et une rotation 1 en février 2012, c'est désormais à la "roto" 2 d'être aux commandes. Particularité de ce déploiement ? Ce sont quasiment tous des Québécois.

En octobre et novembre dernier, ce sont en effet près de 870 militaires qui se sont envolés depuis l'aéroport international Jean-Lesage de Québec pour se rendre dans la capitale afghane: Kaboul.

Répartie dans une dizaine de camps à Kaboul (et un autre dans la ville de Mazar-e-Sharif, dans le nord du pays), la nouvelle rotation est commandée par le colonel Roch Pelletier. Ce dernier explique qu'avec la recrudescence des attaques d'initiés (les soldats afghans retournant leurs armes contre leur formateur), la priorité est la protection des soldats.

« La sécurité de tous nos Canadiens est actuellement notre priorité numéro un, dit le colonel Pelletier. Notre deuxième priorité est le soutien et le commandement national journalier pour nous assurer qu'ils aient de quoi fonctionner. Ensuite, nous veillons à planifier la transition, puis la fin de la mission, parce qu'on ne peut pas arrêter du jour au lendemain, enlever tous les Canadiens et bye. »

Durant les prochaines semaines, notre journaliste visitera chacun des camps sur lesquels se trouvent des Canadiens: Camp Phoenix, Camp Blackhorse, Camp Eggers, Camp Souter, Camp Alamo, Camp Julien, Camp Dubs, Camp Mike Spann et l'aéroport international de Kaboul.

Chacun de ces camps a un rôle bien précis. Le camp Phoenix par exemple sert de quartier général pour la CCMF-A. Le camp Alamo est le centre de formation militaire de Kaboul.

Le camp Phoenix est situé à quelques kilomètres seulement de l'aéroport de Kaboul. C'est là que la plupart des décisions administratives se prennent.

Tout est fait pour rendre la vie un peu plus agréable pour les 3 000 soldats de l'OTAN de la base. On trouve sur le camp un marché avec des artisans locaux, une cafétéria, plusieurs restaurants, un Pizza Hut, un restaurant coréen, un bureau de poste, un dépanneur, une petite clinique, ... bref, tout ce qu'il faut pour vivre.

C'est d'ici que l'aspect administratif de toute l'opération est gérée, tout comme les décisions stratégiques, les finances, le renseignement, la logistique, etc.

Trois cents kilomètres plus au nord, à Mazar-e-Sharif, le camp Mike Spann accueille une trentaine de Canadiens.

Sur la base se trouve le centre d'instruction militaire régional Nord.

Les conseillers canadiens travaillent avec le personnel afghan pour mettre sur pied une force pour les armes de combat, grâce à des cours d'alphabétisation, d'instruction élémentaire des guerriers, de cours de chef d'équipe, de cours de bataille à l'intention des militaires du rang de l'infanterie, etc.

Une équipe spéciale de conseillers médicaux des Forces canadiennes aide à l'établissement d'une capacité médicale durable au sein des Forces de sécurité nationale afghanes.

«Une dizaine de Canadiens avise au niveau du personnel de l'école, le commandant, le sergent-major et le personnel clé, une autre dizaine apporte le soutien et finalement dix autres travaillent avec notre QG supérieur», indique le lieutenant-colonel Simon Boucher, commandant du contingent canadien à Mazar-e-Sharif.

Avec l'hiver qui arrive et la neige qui commence à tomber abondamment, le rythme des opérations change comme l'explique le major John Beddows.

« Beaucoup de véhicules à Kaboul ont des pneus d'été. S'il neige, ça devient de vrais "bumper cars"[...] S'il fait 20°, 40°, -40°, ça change tout. Sécheresse, précipitations, tout cela peut également changer l'image de menaces de base. »

À suivre la semaine prochaine...

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