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Facebook enterre la démocratie avec un dernier vote qui n'a réuni que 0,07% des utilisateurs

Nouvelles règles sur Facebook: 82% des votants sont contre.
AFP

FACEBOOK - La démocratie sur Facebook, c'est bientôt fini. Le vote organisé par le réseau social sur un changement de ses règles s'est achevé lundi 10 décembre.

D'après les premières estimations fournies par le groupe, 589.141 de ses membres ont voté contre les nouvelles règles, qui prévoient entre autres la suppression de la procédure de vote, et seulement 79.731 les ont soutenues. Plus de 82% des utilisateurs ont donc choisi de garder les anciennes règles et le pouvoir démocratique du vote. Une belle victoire ? Pas vraiment.

Quand on compare au milliard d'utilisateurs, la participation n'a été que de 0,07%. Un score très faible, d'autant plus que Facebook n'est pas obligé de prendre en compte les résultats du vote si moins de 30% de ses membres actifs ont voté. Soit environ 300 millions de personnes. Une barre fatidique jamais franchie lors des votes précédents. Logique, quand on voit le peu de mise en avant de cette procédure sur la page d'accueil de Facebook.

C'est donc en parfaite connaissance de cause que la société a tiré un trait sur ce principe démocratique qui ne fonctionnait pas. D'autant que le mail reçu par les utilisateurs, intitulé "Vote Facebook site gouvernance", n'était pas particulièrement clair sur l'enjeu de ce vote:

Facebook, Inc. et Facebook Ireland Ltd., responsables du service Facebook dans le monde entier, ont récemment publié une proposition de mise à jour de la Politique d'utilisation des données et de la Déclaration des droits et responsibilités en vous permettant de les commenter. Ces mises à jour apportent des informations détaillées sur nos pratiques, reflètent les changements apportés à nos produits et permettent d'améliorer la manière dont nous gérons notre processus de gouvernance du site.

Pourtant, des associations de consommateurs comme le CDC (Center for Digital Democracy) et l'Epic (Electronic Privacy Information Center) avaient mis en cause la semaine dernière d'autres changements prévus, notamment le fait que Facebook puisse désormais combiner les informations personnelles qu'il collecte sur ses membres avec celles recueillies par d'autres sociétés faisant partie du même groupe, comme Instagram, une application de partage de photos rachetée récemment et gérée jusqu'ici indépendamment.

Ces associations avaient aussi assuré que les nouvelles règles pourraient violer le droit européen en matière de protection des données ainsi qu'un accord passé l'an dernier pour mettre fin à des poursuites de l'autorité américaine de la concurrence (FTC) dans lequel le site s'engageait à demander le consentement explicite de ses membres avant de partager certaines informations les concernant.

Facebook a tenté de désamorcer ces critiques en assurant avoir "révisé cette proposition pour clarifier que le partage des informations avec nos filiales est et sera fait en accord avec les lois applicables". Des explications qui n'ont pas convaincu tout le monde, semble-t-il. Sur le statut posté par l'entreprise, plus de 5500 personnes ont demandé, par le biais des commentaires, à ce que Facebook ne collecte pas leurs données. Le tout avec le même texte copié collé et qui se veut juridique:

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