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Visite du plateau du film «Arwad»: la déchirure de l'immigrant (PHOTOS)

«Arwad»: la déchirure de l’immigrant (PHOTOS)
Ismael Houdassine/Zabmag

MONTRÉAL - Le 4 décembre, l’équipe du film Arwad invitait les médias à vivre l’une des dernières journées du tournage qui s’est déroulé entre le Québec et la Tunisie. Doté d’un budget de 1,3 million de dollars, le premier long métrage du scénariste et réalisateur Samer Najari met en images le deuil d’un Montréalais d’origine syrienne, qui est déchiré entre deux femmes et deux îles, après la mort de sa mère.

Mettant en vedette Fanny Mallette, Julie McClemens et Ramzi Choukair, qui interprètent respectivement l’amante, l’épouse et l’homme endeuillé, le film relate le périple d’Ali, qui revisite les lieux de son enfance en compagnie de sa maîtresse. Déchiré entre sa terre d’origine et sa terre d’accueil, l’homme sera victime d’un événement tragique, qui plongera ses proches dans une série de questionnements sur sa vraie nature.

Ayant grandi en Syrie pendant 18 ans, avant d’immigrer à Montréal en 1994, Samar Najari connait bien le désarroi des immigrants. « La déchirure entre nos origines et notre pays d’adoption est un sentiment qui me traverse quotidiennement. Je suis heureux à Montréal, je suis marié et j’ai trois enfants, mais je ne peux pas oublier mes années en Syrie. J’ai appris à trouver le bonheur chaque jour en me réveillant et je me suis servi de ces sentiments pour écrire. »

Tournant en Tunisie pendant 10 jours pour recréer Arwad, petite île syrienne où on ne retrouve aucun véhicule à moteur, l’équipe a connu quelques soucis. « Chaque fois que les mobylettes passaient en faisant un bruit infernal, on devait arrêter le tournage et recommencer, explique Fanny Malette. Mais sinon, tout était magnifique. Nous avons travaillé avec une équipe qui avait fait de gros tournages américains, comme Le Patient Anglais. Je me sentais comme dans une troupe de théâtre. Il y avait une grande liberté sur le plateau. Puisqu’on travaillait avec une équipe réduite, on pouvait aider à faire un peu de tout. »

Habituée des plateaux de cinéma (Les muses orphelines, Une jeune fille à la fenêtre, Cheech, Continental, un film sans fusil, Les 7 jours du Talion, En terrain connus), l’actrice a beaucoup apprécié travailler avec Samar Najari, qui dirigeait des acteurs professionnels pour la première fois. « J’ai fait plusieurs premiers films et j’aime beaucoup assister à la naissance d’un cinéaste. Je suis toujours émue de voir les moments d’excitation dans leurs yeux. Et même si Samar apprenait le métier de direction d’acteurs, il savait ce qu’il voulait. »

Même son de cloche du côté de Julie McClemens. « Être directeur d’acteurs, c’est une grâce, ça prend énormément de métier et de connaissances. Mais depuis le début du tournage, je trouve que Samad et Dominique apprennent très rapidement. Ils sont ouverts, humbles et travaillent en grande collaboration avec leurs acteurs. »

Avec Arwad, l’actrice vit l’une de ses premières expériences au cinéma. « Le tournage a été séparé en trois blocs et chaque fois qu’on reprenait, je sentais une fragilité dans l’air. Je me demandais chaque fois si la magie allait opérer ou non. Contrairement au théâtre où on a une base très solide par rapport à l’histoire qu’on raconte, le cinéma est dans l’instantané. J’ai vraiment vécu de beaux moments pour mon premier rôle majeur au cinéma. »

La sortie en salle du film est prévue pour la fin de l’année 2013.

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