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Les Fêtes sont stressantes pour les personnes souffrant de troubles alimentaires

Les Fêtes sont stressantes pour les personnes souffrant de troubles alimentaires
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MONTRÉAL - Le soir de Noël, vaut-il mieux partir plus tôt pour se faire vomir à la maison, ou le faire dans la salle de bains, au risque d'être surpris par la famille?

Le dilemme, s'il en choque certains, tourne et retourne actuellement dans la tête de plusieurs Québécois.

Anorexie et boulimie Québec (ANEB) estime que 65 000 femmes de 12 à 30 ans souffrent de troubles alimentaires — anorexie mentale, boulimie ou hyperphagie. Pour elles, le temps des fêtes rime avec abondance de calories et regards de la famille, curieuse d'observer leurs comportements à table. Les hommes sont également touchés: ils représentent cinq à 10 pour cent des cas répertoriés.

La comédienne Bianca Gervais, marraine pour la campagne de financement d'ANEB, l'a constaté: à la ligne d'écoute de l'organisme, où elle offre parfois ses services, le nombre d'appels monte en flèche pendant les Fêtes.

Selon ses observations, la période de Noël et du Nouvel An est «extrêmement confrontante» pour les victimes de troubles alimentaires, dont le taux d'anxiété monte en flèche, surtout à l'idée d'être épiées par la famille au moment où les repas sont servis.

C'est que ces troubles se pratiquent habituellement dans l'intimité. L'anorexie mentale, une conduite alimentaire restrictive visant l'amaigrissement, a souvent des impacts sur la vie sociale — les soupers et autres rencontres deviennent synonymes d'ingestion de calories. La boulimie et l'hyperphagie, qui sont caractérisées par une surconsommation alimentaire non motivée par la faim au plan métabolique — et suivie d'une purge dans le cas de la boulimie —, semblent quant à elles se manifester plus souvent en soirée, quand les victimes sont seules.

Si les facteurs favorables au développement des troubles alimentaires demeurent difficiles à identifier, une caractéristique ressort dans la personnalité de plusieurs personnes affectées, remarque Mme Gervais. «Ce sont souvent des personnes très perfectionnistes», note-elle.

«Cela dit, il y a autant de déclencheurs qu'il y a d'individus. Ça peut être le modèle de la femme fatale, de la vedette américaine. La mode est un grand facteur également, mais ça peut aussi être un commentaire dans la cour d'école. Ça cache souvent une blessure — un événement comme un viol, par exemple.»

Et qui dit facteurs difficiles à identifier dit également solutions difficiles à élaborer.

L'Institut universitaire en santé mentale Douglas, à Montréal, propose différents traitements, notamment la psychoéducation, les thérapies behaviorales et cognitives, les thérapies de groupe et familiales, l'imagerie corporelle, la médication et l'hospitalisation.

«Les troubles alimentaires sont difficiles à traiter parce que ce sont des maladies mentales», observe Bianca Gervais. «Quand une personne vivant avec ces troubles mange, il y a un sentiment de culpabilité immense. Le rationnel fout le camp; une personne peut avoir l'impression d'avoir pris 10 livres parce qu'elle a croqué un morceau de chocolat.»

Elle suggère ainsi d'éviter la provocation et de faire preuve de compréhension pour aider les personnes atteintes de troubles alimentaires.

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