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Abbas rentre en héros, Israël bloque des fonds pour les Palestiniens et confirme de nouvelles constructions

Abbas rentre en héros, Israël prend ses premières sanctions
AFP

Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé dimanche 2 décembre à Ramallah (Cisjordanie) que les Palestiniens "maintenant ont un Etat", à son retour des Nations unies où le statut d'Etat observateur a été octroyé à la Palestine. "Maintenant, nous avons un Etat. La Palestine a réussi quelque chose d'historique aux Nations unies", a déclaré Mahmoud Abbas devant des milliers de partisans réunis à la Mouqataa, le complexe de la présidence palestinienne à Ramallah.

Voici quelques images du retour de Mahmoud Abbas, la suite de l'article après le diaporama :

Abbas de retour à Ramallah

Des fonds destinés aux Palestiniens bloqués

"Jérusalem est, à jamais, la capitale de l'Etat de Palestine", a poursuivi le président palestinien, sous les vivats de la foule. Les Palestiniens ont salué l'arrivée de Mahmoud Abbas à Ramallah par une ovation. Certains d'entre eux brandissaient des drapeaux nationaux palestiniens, certains des bannières jaunes du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, d'autres encore des portraits du président palestinien.

Pendant ce temps-là, le gouvernement israélien a annoncé dimanche 2 décembre qu'il bloquait le transfert des taxes collectées par Israël au profit de l'Autorité palestinienne à la suite de l'octroi du statut d'Etat observateur à l'ONU à la Palestine. Le ministre des Finances Youval Steinitz a annoncé, au début du conseil des ministres hebdomadaire, que 460 millions de shekels qui devaient être transférés ce mois-ci seraient bloqués.

3000 logements supplémentaires en Cisjordanie

"Nous avons dit dès le début que le rehaussement du statut de la Palestine à l'ONU ne se produirait pas sans réaction de la part d'Israël", a déclaré M. Steinitz, dans des propos rapportés par la radio publique. "Je n'ai pas l'intention de transférer les taxes dues à l'Autorité palestinienne ce mois-ci. Elles seront utilisées pour rembourser les dettes dues par l'Autorité palestinienne à la compagnie nationale d'électricité israélienne", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé l'intention du gouvernement de construire 3000 logements supplémentaires en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée en représailles à la démarche palestinienne à l'ONU. "La réponse à l'attaque contre le sionisme et contre l'Etat d'Israël doit nous conduire à augmenter et accélérer la mise en oeuvre des plans de construction dans toutes les zones où le gouvernement a décidé de bâtir", a affirmé Benyamin Netanyahu en ouvrant le conseil des ministres.

Vives critiques dans la presse israélienne

"Aujourd'hui, nous bâtissons et nous continuerons de bâtir à Jérusalem et dans tous les lieux qui sont inscrits sur la carte des intérêts stratégiques de l'Etat d'Israël", a souligné Benyamin Netanyahu. Les constructions prévues concernent notamment la zone E1, particulièrement controversée, entre Jérusalem et la colonie de Maalé Adoumim, où Israël s'était engagé à ne pas bâtir auprès des Etats-Unis.

Le projet de rattachement de Maalé Adoumim aux quartiers de colonisation de Jérusalem-Est compromet la viabilité d'un futur Etat palestinien en coupant la Cisjordanie en deux. L'annonce des constructions, en particulier dans la zone E1, a suscité une vague de critiques dans la presse israélienne dimanche, de nombreux commentateurs soulignant qu'elle constituait une "gifle" à l'égard de Washington.

Qui gifle qui?

"Ce qui est particulièrement surprenant c'est la violation par Israël de son engagement auprès des Etats-Unis de ne pas construire dans la zone E1, sachant qu'une telle construction empêcherait l'établissement d'un Etat palestinien en Cisjordanie. Après que les Etats-Unis ont été pratiquement les seuls à défendre la cause d'Israël aux Nations unies, Israël les récompense avec une retentissante claque dans la figure", peut-on lire dans le quotidien Haaretz (gauche).

Même le quotidien Maariv, marqué à droite, prend ses distances avec la décision gouvernementale. "Jeudi dernier, Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas) a prononcé un discours de haine qui constituait une claque dans la figure de tous ceux qui l'avaient soutenu", souligne son éditorialiste Ben-Dror Yemini. Et d'ajouter: "Maintenant le gouvernement israélien a retourné la situation avec sa décision de construire des milliers de logements dans une zone extrêmement controversée afin de montrer au monde que ce n'est pas Abou Mazen qui lui crache à la figure mais Israël".

» Retrouvez dans notre diaparama les explosions de joie qui ont eu lieu à Gaza et à Ramallah après le vote de l'ONU:

Scènes de liesse en Palestine

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