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Le maire de Mascouche Richard Marcotte démissionne

Le maire Richard Marcotte démissionne
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Le maire de Mascouche, Richard Marcotte, annonce qu'il quitte ses fonctions de maire dans une entrevue accordée au journal de Lanaudière, Le Trait d'Union.

M. Macotte annonce qu'il se retire de la mairie pour « prendre soin de sa famille, particulièrement de son beau-fils qui est gravement malade ».

Dans un communiqué dont il a aussi remis copie au Trait d'Union, le maire Richard Marcotte explique qu'il « faut savoir bien choisir ses batailles » et que c'est l'état de santé du conjoint de sa fille qui le pousse à déposer les armes.

Le maire de Mascouche a été arrêté le 19 avril dernier par l'Unité permanente anti corruption de la Sûreté du Québec au retour d'un voyage à Cuba. M. Marcotte, qui était sous les feux de la rampe depuis des mois pour des allégations de fraude et de corruption, a été épinglé par les enquêteurs de l'UPAC lors de l'opération Gravier, qui visait à démanteler un réseau de partage de contrats municipaux.

Série de révélations troublantes

En novembre 2010, le maire Marcotte avait fait l'objet d'allégations de conflits d'intérêts, après que l'émission Enquête eut révélé qu'il avait obtenu des avantages personnels auprès de l'entrepreneur Normand Trudel.

Transport et Excavation Mascouche, qui a obtenu des contrats municipaux d'une valeur de près de 40 millions de dollars en 2008 et 2009, aurait réalisé gratuitement des travaux de plusieurs milliers de dollars à la résidence personnelle du maire Marcotte, et aurait posé pour lui des pancartes électorales lors de sa campagne.

Un autre entrepreneur, Jean-Guy Ouellet, avait affirmé que le maire Marcotte « lui avait laissé sous-entendre que, pour travailler à Mascouche, on devrait participer au financement du parti politique », et lui avait même demandé de lui fournir « une maison gratuitement ».

Quelques semaines plus tard, une enquête du journal La Presse avait révélé que Transport & Excavation Mascouche avait reçu plus de 400 000 $ pour déneiger les 617 bornes d'incendie de la ville, ce qui revient à 650 $ l'unité. Ailleurs au Québec, ces déneigements s'effectuent selon un tarif variant entre 45 $ et 85 $ de l'heure.

Le maire Marcotte siège comme indépendant depuis qu'il a été expulsé des rangs de son parti, quelques jours après les premiers reportages d'Enquête. Une coalition de citoyens a aussi écrit au ministre des Affaires municipales pour exiger qu'il soit destitué, mais en vain.

Le maire Marcotte a toujours nié avoir mal agi et est demeuré en place, malgré une grogne populaire qui est demeurée palpable lors des séances publiques du conseil municipal de Mascouche.

Chronologie des événements

Automne 1991 : Richard Marcotte est élu maire de Mascouche sous la bannière du parti Ralliement Mascouche.

Octobre 2010 : Début discret d'une enquête de la Sûreté du Québec sur des allégations de collusion, de corruption et de favoritisme dans l'attribution des contrats municipaux à la Ville de Mascouche.

3 novembre 2010 : Radio-Canada révèle publiquement que le maire de Mascouche Richard Marcotte aurait obtenu des avantages personnels de l'entrepreneur Normand Trudel en échange de contrats municipaux. Des documents du directeur général des élections soupçonnent l'existence d'un système de caisse occulte au parti du maire Marcotte.

Selon les informations recueillies par Radio-Canada, l'entreprise de Normand Trudel, Transport et Excavation Mascouche, qui a obtenu des contrats municipaux d'une valeur de près de 40 millions de dollars en 2008 et 2009, aurait réalisé gratuitement des travaux de plusieurs milliers de dollars à la résidence personnelle du maire Marcotte.

Un autre entrepreneur, Jean-Guy Ouellet, déclare à Radio-Canada que le maire Marcotte « lui avait laissé sous-entendre que, pour travailler à Mascouche, on devrait participer au financement du parti politique », et lui avait même demandé de lui fournir « une maison gratuitement ».

Dans le même reportage, le député péquiste Guillaume Tremblay dit avoir fait l'objet d'une tentative d'intimidation de la part de M. Trudel, qui lui réclame par la suite 225 000 $ en dommages.

18 novembre 2010 : Le maire Marcotte est expulsé de son parti, Ralliement Mascouche. Il continue de siéger à titre d'indépendant.

13 janvier 2011 : Le quotidien La Presse rapporte que Mascouche verse 650 $ l'unité à l'entrepreneur Normand Trudel pour le déneigement de bornes-fontaines de la ville alors que d'autres villes ne paient que 15 $ l'unité pour le même travail.

8 février 2011: Radio-Canada révèle que la Ville de Mascouche a vendu des terrains à quatre entrepreneurs liés à une compagnie à numéro et avec qui le maire Richard Marcotte entretient de bonnes relations. L'entreprise les a revendus, réalisant un profit de 13 millions de dollars.

11 février 2011 : Le quotidien La Presse rapporte que le financement de l'ex-parti du maire de Mascouche est dans la mire des enquêteurs de l'escouade Marteau et du DGE, qui s'intéressent particulièrement à sa liste de donateurs. Ceux-ci ont versé la somme record de 48 500 $ en 2009, soit 19 000 $ de plus qu'en 2008 et 44 700 $ de plus qu'en 2007.

15 mars 2011 : La Fédération québécoise des municipalités exclut le maire de Mascouche, Richard Marcotte, de son conseil d'administration.

17 avril 2012 : L'Unité permanente anticorruption de la Sûreté du Québec démantèle un réseau de corruption et d'attribution de contrat à la Ville de Mascouche. Les entrepreneurs Antonio Accurso et Normand Trudel figurent parmi les 14 personnes arrêtées lors de l'opération baptisée « Gravier ». Le maire Richard Marcotte est aussi l'objet d'un mandat d'arrestation.

20 avril 2012 : Richard Marcotte est arrêté par la Sûreté du Québec à l'aéroport Montréal-Trudeau au retour d'un voyage à Cuba.

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