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L'enquête d'Élections Canada relève des appels robotisés agressifs

L'enquête d'Élections Canada relève des appels robotisés agressifs
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OTTAWA - L'enquête d'Élections Canada portant sur les appels robotisés dans 56 circonscriptions relève des appels reçus en pleine nuit, parfois agressifs, dont un en provenance du Dakota du Nord.

Ces détails ont été répertoriés dans des documents déposés en Cour fédérale cette semaine comme éléments de preuve concernant des plaintes d'appels trompeurs lors de l'élection fédérale de 2011.

Ces appels étaient parfois enregistrés, parfois faits de vive voix.

Parfois, la personne au bout du fil affirmait appeler au nom d'Élections Canada ou d'un des partis politiques et invitait les personnes à se rendre dans un bureau de vote inexistant ou erroné.

Les enquêteurs demandent aux compagnies de téléphone telles que Shaw, Rogers et Vidéotron de leur révéler l'identité des personnes qui communiquaient avec leurs clients, parfois au milieu de la nuit.

Plusieurs plaignants ont affirmé avoir reçu des appels de gens se disant du Parti libéral, mais ce dernier a nié toute implication en lien avec ces allégations.

Une électrice du comté de Nanaimo-Alberni, en Colombie-Britanique, a déclaré qu'une personne qui s'est identifiée comme libérale lui avait demandé si elle avait fait son choix. Comme cette dernière lui répondait qu'elle avait déjà voté pour un autre parti, l'appelant lui aurait lancé un juron, a indiqué l'enquêteur John Dickson.

Un autre citoyen de la circonscription de Saanich-Gulf Islands a déclaré pour sa part avoir été contacté deux fois après 23 h par quelqu'un se disant du Parti conservateur. «Une fois, il est allé jusqu'à me demander si j'avais complété mon école secondaire, si j'étais chômeur et même si j'haïssais le Canada.»

Dans un cas mystérieux, un voteur du comté de Winnipeg-Centre a relaté avoir eu un message l'informant que son bureau de votation avait changé d'endroit. Il a vérifié l'origine de l'appel qui provenait du Dakota du Nord. Croyant qu'il s'agissait d'un parent qui habite là-bas, l'homme a composé le numéro. L'interlocuteur a posé le récepteur pour tenter de trouver une personne possédant le nom du parent en question. Pendant ce temps, le plaignant entendait des discussions portant sur les voteurs de l'Ontario particulièrement, dans Guelph et Thunder Bay.

John Dickson rapporte qu'une personne portant le même nom que son parent a déclaré à quelqu'un d'autre que personne n'était supposé l'appeler à ce numéro. Selon le plaignant, cette personne aurait alors réalisé qu'on l'entendait au téléphone et il aurait lancé: «Idiot, il peut nous entendre.»

Malgré les messages leur indiquant d'aller voter au mauvais endroit, la plupart des gens qui ont porté plainte ont ignoré ces messages et se sont rendus à la bonne adresse.

Le porte-parole du Parti conservateur, Fred DeLorey, a insisté vendredi pour souligner que son parti avait été transparent avec Élections Canada et avait offert sa collaboration.

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