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Une troupe de Cosaques mène des patrouilles dans les rues de Moscou

Les Cosaques de retour dans les rues de Moscou!
Flickr: seafaringwoman

MOSCOU - Les Cosaques ont fait leur retour mardi dans les rues de Moscou. Leurs cibles: les mendiants, les ivrognes et les voitures mal garées.

Réputés pour leurs prouesses à cheval et à l'épée, les Cosaques formaient sous la Russie tsariste une force militaire redoutée, connue pour son antisémitisme. Le Kremlin a décidé, à titre d'essai, de faire appel aux descendants des cavaliers de l'ataman Matvei Platov afin de promouvoir les valeurs conservatrices et séduire les nationalistes. Mardi, huit Cosaques coiffés de toques de fourrure traditionnelles et vêtus d'uniformes patrouillaient dans une gare de Moscou, à la recherche d'actes d'incivilité.

Approuvée par les autorités russes, cette troupe de Cosaques constitue un test, dans l'objectif de servir de force de police auxiliaire armée et rémunérée, a expliqué leur chef, Igor Goulitchev. Selon lui, ces forces sont comparables aux Rangers du Texas, un corps d'élite qui veille à l'application des lois.

«Les Rangers sont comme les Cosaques et travaillent pour le gouvernement. Pourquoi cela est-il possible aux États-Unis mais pas en Russie, alors que nous avons une riche tradition? Nous sommes comme Chuck Norris!», a plaisanté M. Goulitchev, en référence à l'acteur qui tient la vedette dans la série télévisée «Walker, Texas Ranger».

Igor Goulitchev, dont le titre exact est «ataman», un terme turc signifiant «commandant», espère que ses hommes seront chargés de lutter contre le trafic de drogue et le terrorisme, prenant pour modèle les relations très spéciales qu'entretenait le tsar avec ces troupes. «Les Cosaques ont toujours été dans les frontières de l'Empire russe, luttant contre les traîtres, les ennemis et l'immigration illégale», a-t-il souligné.

Le groupe dirigé par Igor Goulitchev, qui réunit près de 85 membres, patrouille depuis l'année dernière au sud-ouest de Moscou, avec l'accord de la police, et a procédé à 35 arrestations. Les Cosaques n'ont pas été rémunérés pour l'instant, mais ont bénéficié d'abonnements pour les transports publics et d'uniformes gratuits. La patrouille de mardi est la première à avoir lieu à Moscou même.

Selon l'ataman Goulitchev, cité par l'agence de presse russe Interfax, la présence de plusieurs dizaines de journalistes a entravé la patrouille du groupe mardi. Les Cosaques ont passé beaucoup de temps à répondre aux demandes d'entrevue et n'ont mené leur mission que lorsque la télévision publique leur a demandé de mettre en scène leur action devant la caméra.

Bilan de cette patrouille, qui a duré un peu plus d'une heure: quelques contraventions et l'arrestation de deux vieux mendiants, d'une vieille femme qui vendait des champignons et d'un vendeur à la sauvette. Le vendeur à la sauvette tentait d'écouler à nouveau sa marchandise quelques heures plus tard au même endroit.

Les autorités municipales ont pris leurs distances avec ces troupes. L'administration centrale de la Ville de Moscou et le comité de la Ville en charge des Cosaques ont publié un communiqué commun dans lequel ils soulignent que les membres du groupe n'ont pas été autorisés à réprimer les commerçants sans licence ou les voitures mal garées.

L'existence des Cosaques remonte au XVe siècle. Servant dans la cavalerie tsariste, ils ont participé à l'expansion de l'empire russe en échange de privilèges, notamment le droit de gouverner leur propre village. Selon un recensement de 2010, près de 650 000 Russes se déclarent eux-mêmes Cosaques.

La Russie envisage de confier aux Cosaques les mêmes fonctions que leurs ancêtres occupaient sous la période de l'armée impériale de Russie.

Un corps de près de 400 000 Cosaques, directement soumis à l'autorité du président Vladimir Poutine, doit être constitué d'ici la fin de l'année.

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