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Rob Ford s'excuse mais reste (PHOTOS)

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CP

En conférence de presse mardi après-midi, Rob Ford a dit respecter le verdict de la Cour, mais sa décision d'en appeler « n'est qu'un moyen de garder son poste » et « qu'il ne s'agit pas pour lui de critiquer le système judiciaire ».

Il ajoute que tout cela a commencé à cause de sa passion pour sa fondation de football pour jeunes déshérités. Son opposition au remboursement des dons qu'il avait sollicités n'avait pour but que d'aider sa fondation selon lui.

« Je ne pensais pas que j'étais en situation de conflit d'intérêts et je m'en excuse. Mais le seul moyen de me faire démissionner est d'élire un autre maire en 2014. » — Rob Ford.

Le maire de Toronto sera de retour devant les tribunaux mercredi de la semaine prochaine pour demander un sursis, après qu'un juge a ordonné sa destitution.

Si le maire obtient ce sursis, il pourra demeurer en poste au-delà des 14 jours prescrits, lundi, par la Cour supérieure de l'Ontario, et ce, jusqu'à ce que son appel soit entendu, vraisemblablement le 7 janvier, selon ses avocats.

Si l'appel est rejeté, le conseil municipal aurait ensuite 60 jours pour décider de la suite.

De son côté, l'avocate en chef de la Ville Reine affirme que le maire Rob Ford ne pourrait pas se représenter lors d'une élection partielle, après avoir été reconnu coupable de conflit d'intérêts. Selon Me Anna Kinastowski, le maire devrait attendre les prochaines élections générales en 2014 avant de pouvoir être à nouveau candidat.

Le bureau du maire, pour sa part, soutient que M. Ford pourrait se présenter lors d'une partielle.

Deux scénarios :

Si le maire Rob Ford n'obtient pas un sursis en cour, les conseillers municipaux pourraient choisir un des leurs ou tout résident de Toronto comme maire intérimaire. Les avis juridiques divergent à ce sujet, mais le conseil municipal pourrait avoir une deuxième option, soit de déclencher une élection partielle, au coût de 7 millions de dollars. Parmi les candidats pressentis à la mairie : la députée fédérale et veuve de Jack Layton, Olivia Chow, les conseillers municipaux Adam Vaughan, Shelley Carroll, Giorgio Mammoliti et Karen Stintz et le maire Rob Ford, qui a promis de se représenter.

De son côté, le conseiller municipal Giorgi Mammoliti, pourtant un allié traditionnel du maire, lui demande de démissionner. L'échevin avait quitté, lundi, le comité exécutif, disant vouloir avoir les coudées franches. Il n'a pas fermé la porte à la possibilité de se présenter à nouveau à la mairie. Il s'était rangé derrière Rob Ford durant la campagne en 2010.

Le conseil municipal de Toronto se réunit mardi pour la première fois depuis le jugement, rendu lundi, de la Cour supérieure de l'Ontario. La réunion était prévue avant que le verdict ne tombe.

M. Ford promet que la Ville continuera à fonctionner normalement.

Toutefois, sa réputation a été entachée. La nouvelle se retrouve même dans le New York Times mardi matin. Par ailleurs, en plus du conseiller Mammoliti, un autre allié traditionnel de M. Ford, le président du comité des travaux publics Denzil Minnan-Wong, refuse de réitérer son appui à l'endroit de M. Ford.

« Le maire de Montréal a eu des problèmes et il a démissionné. Le maire de London, lui, a décidé de rester en poste. Le public jugera de ce que notre maire devrait faire. » — Denzil Minnan-Wong, conseiller municipal.

Par ailleurs, le maire Ford pourrait défier les critiques et s'absenter à nouveau d'une réunion du conseil municipal, mardi, pour être à la barre de son équipe de football amateur. Les Eagles de l'école secondaire Don Bosco tenteront en soirée de gagner la coupe régionale Metro Bowl.

Complot de la gauche

Le maire Ford a accusé ses détracteurs, lundi, d'avoir monté l'affaire en épingle. Il a ajouté qu'il était un « batailleur ».

« La gauche veut me chasser de l'hôtel de ville. Je vais me battre bec et ongles pour conserver mon poste. » — Rob Ford, maire de Toronto.

Entouré de son frère, le conseiller municipal Doug Ford, et nombre d'alliés au conseil, le maire a aussi affirmé qu'il avait reçu de nombreux appels d'appui de résidents, qui l'exhortent de continuer à se battre.

Le verdict de la Cour supérieure de l'Ontario a étonné nombre d'observateurs et d'élus.

« C'est un choc complet! » — Josh Matlow, conseiller municipal.

Sa collègue Janet Davis, une critique du maire, affirme que le jugement confirme que « les règles s'appliquent à tout le monde ».

Même son de cloche de la part de l'avocat du plaignant, le réputé Clayton Ruby, selon qui « le maire a l'obligation de montrer l'exemple aux jeunes (footballeurs) qu'il dit aider ». Son client, Paul Magder, le résident qui a traîné le maire devant les tribunaux, a affirmé qu'il s'agissait d'une « journée triste » pour les Torontois, qui ont perdu leur maire, mais, selon lui, ce recours devait aller de l'avant.

L'adversaire principal de M. Ford lors de la campagne à la mairie de 2010, l'ancien ministre provincial George Smitherman, a commenté sur Internet qu'il s'agissait d'un « touché en matière d'imputabilité », en référence à la passion du maire pour le football.

Jugement

La controverse porte sur une séance du conseil municipal, en février dernier, durant laquelle le maire Ford a voté pour ne pas rembourser des dons réunis en utilisant des ressources de la Ville pour sa fondation privée d'aide aux jeunes footballeurs qui n'ont pas les moyens de s'acheter de l'équipement.

Alors qu'il était conseiller municipal, Rob Ford a ramassé 3150 $ en dons en utilisant du papier à en-tête de la Ville de Toronto. La commissaire à l'intégrité lui a ordonné de rembourser l'argent. Le conseil municipal de l'époque a approuvé la sanction, mais M. Ford n'y a jamais obtempéré, malgré plusieurs rappels.

En février dernier, Rob Ford, devenu maire, a plaidé sa cause devant le conseil municipal et il a voté lui-même avec une majorité de conseillers pour ne pas rendre les dons.

Le résident Paul Magder a porté la cause devant les tribunaux, avançant que le maire avait violé les règles en vigueur.

Une passion pour le football :

Le maire de Toronto est un ancien joueur de football universitaire et sa passion pour le sport l'a placé dans des situations controversées dans le passé. Il s'est absenté à plusieurs reprises de réunions municipales, afin d'être à la barre de son équipe de football amateur. Même le maire adjoint l'a critiqué à ce sujet.

Des avocats réputés représentaient les deux parties en cour. Le camp Ford a affirmé que la loi provinciale ne s'appliquait pas dans ce cas et que le maire avait fait une erreur de jugement honnête. Le camp adverse a soutenu qu'il avait plutôt choisi de fermer les yeux.

Le juge Charles T. Hackland de la Cour supérieure de l'Ontario a conclu que le maire n'avait pas agi par « inadvertance » et qu'il ne s'agissait pas d'une simple erreur de jugement.

« Le répondant [maire] n'a pas accordé beaucoup d'importance ou pas d'importance du tout à ce que la loi lui permettait de faire [lors de la réunion du conseil]. » — Charles T. Hackland, juge.

Le magistrat ajoute que le maire Ford a fait preuve d'une attitude « conflictuelle » à l'endroit de la commissaire à l'intégrité de la Ville.

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