Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les premiers ministres réunis à Halifax pour discuter d'enjeux économiques

« Je vais continuer à venir à la table », déclare Pauline Marois au Conseil de la fédération
PC

HALIFAX - Un comité sera chargé d'évaluer si le Québec tirerait avantage d'un projet d'oléoduc qui permettrait à l'Alberta d'acheminer du pétrole des sables bitumineux jusqu'à Montréal, a déclaré jeudi la première ministre Pauline Marois.

En plus de la question environnementale, Mme Marois a affirmé que l'économie québécoise doit aussi profiter de l'inversion du flux d'un pipeline de la société Enbridge qui sert actuellement à envoyer du pétrole raffiné en Ontario.

«C'est exactement l'évaluation que nous allons faire, pour savoir s'il y a un avantage, de part et d'autre, à ce qu'il y ait du raffinage de pétrole albertain qui se fasse au Québec», a-t-elle dit aux journalistes.

En compagnie de la première ministre de l'Alberta, Alison Redford, Mme Marois a donné un bref point de presse, à la suite d'une rencontre réclamée par son homologue albertaine.

La première ministre québécoise a indiqué que le comité fournira à Québec les informations pour prendre une décision éclairée.

«Avant d'aller plus loin, nous avons convenu Mme Redford et moi qu'il était important qu'on fasse le point sur l'ensemble des aspects de cette question, encore une fois économique, environnementale, technique. Et par la suite nous verrons s'il y a lieu de continuer dans cette perspective», a dit Mme Marois.

De son côté, Mme Redford a déclaré que le projet d'Enbridge aurait des avantages pour l'Alberta et le Québec.

«Les opportunités pour le développement économique auront un impact sur l'emploi en Alberta mais aussi au Québec pour le raffinage et pour stimuler les investissements en Alberta et au Québec», a-t-elle dit.

Un groupe de travail, composé de fonctionnaires, sera formé pour partager des expertises économiques et environnementales ainsi qu'à propos de développement des ressources naturelles.

Mme Marois a affirmé que ce comité serait bilatéral, entre le Québec et l'Alberta, mais Mme Redford n'a pas élaboré davantage.

«Pour moi, c'est entre l'Alberta et le Québec», a dit Mme Marois.

Les deux femmes participent à un forum économique du Conseil de la fédération, qui réunit tous les premiers ministres des provinces et des territoires à Halifax jeudi et vendredi.

La semaine dernière, le ministre de l'Environnement, Daniel Breton, a annoncé que le Québec souhaite évaluer les risques liés à l'inversion du flux d'un pipeline, un projet très important pour les exportations albertaines.

Ottawa a cependant fait savoir cette semaine que ce projet d'Enbridge relève de sa juridiction, ce qui laissera le dernier mot aux autorités fédérales.

Deux projets d'oléoducs pour exporter le pétrole albertain vers le Pacifique et les États-Unis se sont déjà heurtés à une opposition en raison des craintes pour l'environnement.

Dans la capitale néo-écossaise, Mme Marois participera à sa première réunion du Conseil de la fédération, un forum institué en 2003 à l'initiative de l'ex-premier ministre Jean Charest et dont elle a déjà souhaité l'abolition.

Les chefs des provinces tenteront lors de la réunion d'élaborer un plan économique commun dans une période marquée par une croissance morose et une hausse de l'endettement.

À Québec, avant son départ pour Halifax, Mme Marois a exprimé son intérêt à maintenir de bonnes relations avec les autres provinces parce que «même dans un état indépendant, le Québec aura le reste du Canada comme partenaire principal».

«J'ai toujours eu un ton cordial avec les gens avec lesquels je travaille, a-t-elle dit. La différence fondamentale c'est que je vais rappeler à mes collègues que nous sommes un gouvernement souverainiste qui va défendre les intérêts du Québec bec et ongles. Que nous allons tracer notre chemin en ce sens-là.»

Le porte-parole libéral en matière d'affaires intergouvernementales canadiennes, le député Pierre Moreau, a exprimé des craintes concernant la participation de Mme Marois à cette rencontre, soutenant qu'elle pourrait «essayer de faire de la polémique ou encore de la propagande souverainiste».

«Le danger qui nous guette, c'est précisément d'avoir l'assurance qu'ils vont y aller avec de bonnes intentions», a-t-il dit lors d'une entrevue.

M. Moreau a affirmé que Mme Marois devrait avec ses homologues s'atteler à la tâche afin de renouveler des ententes avec Ottawa pour le financement de projets d'infrastructures.

Si certains participants à la conférence estiment que l'absence du premier ministre Stephen Harper, qui a décliné l'invitation à participer, pourrait nuire aux discussions en matière économique, M. Moreau n'est pas de cet avis.

«Ça n'empêche pas les provinces de faire front commun dans leurs revendications», a-t-il dit.

Mme Marois a déploré cette absence, soulignant que M. Harper est toujours très prompt à répéter que sa priorité est l'économie.

«C'est étonnant et décevant, a-t-elle résumé. (...) Il me semble qu'il aurait dû accepter l'invitation des premiers ministres des provinces.»

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, a de son côté affirmé qu'il est difficile pour les provinces de faire des plans sans savoir ce que M. Harper envisage pour le pays dans son ensemble.

Son homologue ontarien Dalton McGuinty a fait valoir que le moment aurait été propice pour tenir un sommet avec le premier ministre Harper dans le but d'élaborer un plan pour stimuler la productivité.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.