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Budget provincial: hausse des taxes sur l'alcool et les cigarettes, dégel du tarif d'Hydro (PHOTOS/VIDÉOS)

Budget provincial: hausse des taxes sur l'alcool et les cigarettes, dégel du tarif d'Hydro

Les plus fortunés, dont le revenu dépasse 100 000 $, devront de plus accepter quant à eux de se montrer encore plus généreux envers le fisc, en voyant leur taux d'imposition majoré (de 1,75 point de pourcentage).

Tous les contribuables qui gagnent plus de 42 000 $ par an devront payer la taxe santé de 200 $, une initiative libérale revue et corrigée par le gouvernement péquiste.

Dès mercredi, le coût de la cartouche de cigarettes sera donc augmenté (plus 4 $), de même que celui de la caisse de 12 bouteilles de bière (36 cents), de la bouteille de vin (17 cents) et de la bouteille de spiritueux (26 cents).

Le dégel du tarif d'électricité devrait se traduire, pour une maison de taille moyenne, par une hausse approximative de 120 $ par an.

La combinaison des hausses de taxes (230 millions $ de revenus supplémentaires annuellement) et des tarifs d'électricité désormais indexés à l'inflation, avec en parallèle un contrôle très serré des dépenses gouvernementales, devrait permettre à Québec d'atteindre son objectif de déficit zéro l'an prochain, a indiqué en substance le ministre Marceau.

Ce budget 2013-2014, visiblement rédigé sous le signe de l'austérité et de la prudence, met de côté plusieurs engagements électoraux du Parti québécois, comme la hausse des redevances aux minières et le gel des tarifs d'électricité du bloc patrimonial, qui garantissait aux Québécois un tarif bien inférieur à celui du marché.

Signe que les temps sont difficiles, Québec revoit à la baisse ses prévisions de croissance économique, désormais de seulement 0,9 pour cent en 2012, et de 1,5 pour cent en 2013.

Malgré cela, comme prévu sous le gouvernement précédent, le déficit de l'année en cours ne dépassera pas 1,5 milliard $, promet-on.

Le contexte fait en sorte que, plus que jamais, pour préserver une réputation de rigueur budgétaire, le gouvernement s'impose de freiner la hausse de ses dépenses, en fixant un plafond d'augmentation de 1,8 pour cent en 2013-2014. On veut épargner ainsi 122 millions $. Certains ministères, comme la Santé, qui gruge déjà plus de 31 milliards $ de fonds publics, pourront dépenser davantage (4,8 pour cent de plus à la Santé), tandis que d'autres (Emploi et solidarité sociale, Relations internationales) verront leur budget amputé.

Pour souffler un peu sur le plan des investissements, le gouvernement va aussi ralentir la cadence dans ses projets d'infrastructures et d'immobilisations, revoir les projets en cours et resserrer leur gestion dans l'espoir d'éviter les habituels dépassements de coûts. On ne dépassera pas 9,5 milliards $ d'investissement par an à ce chapitre.

«On ne peut pas tout faire en trois mois, mais on en fait beaucoup», a commenté le ministre Marceau en conférence de presse, en justifiant le fait que le gouvernement avait choisi de reporter certains engagements ou de les mettre de côté.

Chacun devra faire sa part, les contribuables, comme les ministères et les sociétés d'État, qui au total devront quant à elles couper 290 millions $ dans leurs dépenses l'an prochain. Hydro-Québec devra aussi sabrer 2000 postes.

Pour amoindrir son énorme dette, Québec réservera à cette fin, l'an prochain, un milliard $ du Fonds des générations - un fonds créé par les libéraux et que le Parti québécois voulait abolir avant d'être élu.

Afin de stimuler l'économie et attirer des investissements, le gouvernement Marois offre un congé d'impôts de 10 ans aux entreprises pilotant de grands projets d'investissements supérieurs à 300 millions $ dans certains domaines stratégiques, dont le secteur manufacturier et la transformation des ressources naturelles.

Dans les rangs de l'opposition, libéraux et caquistes ont annoncé qu'ils voteraient contre le budget, ce qui, en théorie, pourrait provoquer des élections générales.

Le porte-parole libéral en finances, l'ex-ministre des Finances Raymond Bachand, a évoqué la possibilité de chercher à former un gouvernement sans provoquer d'élection, en formant une coalition avec la Coalition avenir Québec de François Legault, une idée que ce dernier a aussitôt écartée avec mépris. «On ne souhaite pas danser avec quelqu'un qui a les mains sales», a tranché M. Legault.

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