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Applebaum et Lisée au diapason
Radio-Canada.ca

Un texte de Sophie-Hélène Lebeuf

L'élection du maire intérimaire de Montréal, Michael Applebaum, par le conseil municipal, réjouit le ministre responsable de la région de Montréal, Jean-François Lisée, qui voit la crise que traversait la métropole comme chose du passé. Au cours d'un point de presse conjoint donné à l'issue de leur première rencontre, les deux hommes ont clairement affiché leur bonne entente.

Si le gouvernement Marois n'avait pas hésité à inviter l'ex-maire Gérald Tremblay à réfléchir à son avenir, M. Lisée n'a eu que des bons mots pour celui qui le remplace. « Montréal, je ne vous l'apprends pas, était en crise politique. Maintenant, l'imparfait s'impose à cause de l'audace de Michael Applebaum », a déclaré le ministre, qui a félicité publiquement le nouveau numéro de la Ville, autant pour son élection que pour le processus y ayant mené.

« Comme disait Shakespeare : He rose to the occasion (il s'est montré à la hauteur de la situation) », a lancé le ministre, se disant « admiratif ».

Le successeur de Gérald Tremblay, assermenté plus tôt dans la journée, répond à la liste « optimale » des critères que la première ministre Pauline Marois, le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, et lui avaient établie en privé au sujet du nouveau maire, a indiqué M. Lisée.

Québec espérait qu'il y ait une compétition à la mairie et non un couronnement, que le nouveau maire soit indépendant, qu'il s'engage à ne pas se présenter à la mairie lors des élections municipales de 2013 et qu'il veuille inclure des membres de l'opposition au sein du nouveau conseil, a-t-il dit.

« Chacun de ces souhaits s'est réalisé », s'est réjoui le ministre Lisée.

De son côté, Michael Applebaum a évoqué une « très bonne rencontre » avec le ministre responsable de la région de Montréal, le remerciant pour son « ouverture » et pour le soutien qu'il apportait à la métropole. « Vous avez mon entière collaboration, on va travailler en partenariat », a-t-il assuré.

Les attentes de Montréal face au gouvernement du Québec

« Le nouveau maire demande notre participation dans la création d'un comité de travail qui fera une analyse de la situation et donnera des recommandations » pour lutter contre la collusion et la corruption , a expliqué M. Lisée. « Nous allons travailler sur cette hypothèse. »

Il a ajouté que M. Applebaum, s'il appuyait les principes du projet de loi 1, qui vise à encadrer les règles sur l'octroi des contrats publics et qui devrait être adopté en décembre, estime qu'il viendra trop tard et demande une « voie rapide ».

Lors de son assermentation, Michael Applebaum a jugé le projet de loi 1 insuffisant pour assurer l'intégrité du processus d'attribution des contrats municipaux, puisqu'il ne s'applique qu'aux contrats de plus de 50 millions de dollars, une situation exceptionnelle dans le cas de Montréal.

Il demande à Québec de faire une exception et de procéder à la vérification des 100 principales entreprises qui font affaire avec son administration afin de se prémunir contre la collusion et la corruption.

M. Lisée a dit trouver les arguments de M. Applebaum « convaincants ».

« Le nouveau maire ne demande pas de vérificateur [spécial], a-t-il ajouté. Nous entendons cette absence de demande », a indiqué Jean-François Lisée. Le rival de M. Applebaum dans la course à la mairie, Richard Deschamps, s'était engagé à demander au gouvernement du Québec de nommer un vérificateur comme il entend le faire avec Laval.

Bras de fer attendu au comité exécutif

La composition du comité exécutif risque d'être un casse-tête à la Ville, car Union Montréal a annoncé qu'il souhaite obtenir cinq sièges, dont la présidence.

De plus, l'ancien parti de Gérald Tremblay souhaite obtenir huit postes sur les commissions du conseil et plusieurs sièges à la Société de transport de Montréal (STM) et à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Micheal Applebaum aura de la difficulté à accepter cette demande, puisqu'il doit satisfaire les trois autres groupes désormais présents à l'Hôtel de Ville.

Notons d'abord la dizaine de conseillers indépendants, incluant ceux qui ont démissionné avec M. Applebaum et qui lui ont permis de devenir maire lors du vote secret de vendredi.

L'opposition officielle, Vision Montréal, souhaite quant à elle obtenir trois sièges au comité exécutif et veut qu'un de ses élus soit nommé président. Et puis Projet Montréal, la deuxième opposition, pense obtenir deux sièges au comité exécutif.

Puisqu'il n'y a que 11 membres au sein du comité exécutif, Micheal Applebaum peinera à intégrer les démissionnaires s'il accepte les demandes d'Union Montréal.

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