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VIDÉOS. Philippe Djian sacré par le prix Interallié pour son dernier roman "Oh..."

Philippe Djian reçoit l'Interallié
AFP

Philippe Djian, l'auteur de 37,2° le matin, a été couronné mercredi par le prix Interallié pour son premier roman lancé dans la course aux prix, Oh... paru chez Gallimard, récit percutant et sans répit dans lequel l'héroïne s'enfonce dans une spirale de mort et de sexe. Le lauréat de 63 ans a été distingué par les jurés au 8e tour, avec 5 voix.

"Je suis très content, très fier et très satisfait", a réagi l'auteur vêtu de noir, arrivé de Genève pour recevoir son prix. "J'étais plutôt dans la position du mec qui se dit 'je m'en fiche des prix', et puis quand on est finaliste on commence à y croire", a ajouté Philippe Djian, qui siégera dans le jury pendant un an comme tous les lauréats.

Djian avait été finaliste malheureux du Médicis la semaine dernière mais, a fait remarquer l'un des jurés, Jean-Marie Rouard, l'Interallié, dernier de la saison des grands prix, "est fait pour rattraper des écrivains qui n'ont pas eu la chance d'être récompensés auparavant".

Découvrez l'auteur dans un entretien réalisé par nos partenaires de la librairie Mollat:

Le jury a fait une exception car l'Interallié est généralement attribué à des journalistes-écrivains. "Nous sommes passés outre, a dit Jean-Marie Rouard, comme nous l'avions fait avec Michel Houellebecq que nous avions été les premiers à récompenser" en 2005, avec La possibilité d'une île.

Romancier prolifique et icône populaire depuis le phénoménal succès de l'adaptation en 1986 de son roman 37°2 le matin, par Jean-Jacques Beineix, Philippe Djian s'est imposé comme un auteur majeur. Il a notamment publié douze romans chez Gallimard, dont Impardonnables en 2009, Incidences en 2010 et Vengeances en 2011. Côté musique, il vient de signer plusieurs chansons du dernier disque de son vieil ami Stephan Eicher, L'Envolée.

Oh...

Pour la première fois, dans Oh..., dernier mot prononcé par son héroïne, Djian se glisse dans la peau d'une femme. Le roman raconte trente jours d'une vie sans répit, où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent. La narratrice, Michèle, vient d'être violée. Elle dirige une agence de scénaristes, entretient sa famille et met à la porte son mari quand il lève la main sur elle. Pourtant, elle acceptera par la suite les mises en scène de viol de son agresseur.

Elle a aussi une liaison avec le mari de sa meilleure amie, un fils qui kidnappe le bébé de sa femme, une mère de 75 ans aux amants trois fois plus jeunes qu'elle, un père en prison pour avoir massacré des enfants. Au-delà de ce cauchemar familial, Philippe Djian brosse un remarquable portrait de femme aux prises avec la veulerie des hommes.

Djian enfin récompensé

Né le 3 juin 1949 à Paris, Philippe Djian publie son premier recueil de nouvelles 50 contre 1, en 1981. Il publie ensuite ses premiers romans: Bleu comme l'enfer (1983) et Zone érogène (1984). Mais c'est 37°2 et le succès du film -800.000 entrées en trois semaines- qui va propulser le roman au firmament des best-sellers.

Djian s'installe en 1989 à Martha's Vineyard, petite île au large de Boston. Deux ans plus tard, il part à Florence, puis à Bordeaux, en 1994, enfin à Lausanne, où il restera cinq ans. Il y boucle sa trilogie (Assassins, Criminels, Sainte-Bob), écrit Vers chez les blancs. Il vit aujourd'hui à Paris.

Découvrez dans le vidéorama ci-dessous les principaux prix littéraires décernés cette année:

Pour les utilisateurs de Spotify, écoutez le dernier album de Stephan Eicher écrit par Philippe Djian:

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