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Les activistes d'Occupy Wall Street aident les victimes de Sandy à New York

Occupy quitte Wall Street pour aider les victimes de Sandy
In this Wednesday, Nov. 7, 2012 photo, Benny Roman, volunteer and 30-year resident of Rockaway Park, in the Queens borough of New York, warms up as he eats soup at an outreach center called Yana (You are Never Alone) where members of Occupy Sandy are coordinating with YANA. On this cold and snowy day, volunteers stayed into the night, offering food, clothing and blankets to help those who may have stayed behind or can't leave the devastated area in the wake of Superstorm Sandy. (AP Photo/Craig Ruttle)
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In this Wednesday, Nov. 7, 2012 photo, Benny Roman, volunteer and 30-year resident of Rockaway Park, in the Queens borough of New York, warms up as he eats soup at an outreach center called Yana (You are Never Alone) where members of Occupy Sandy are coordinating with YANA. On this cold and snowy day, volunteers stayed into the night, offering food, clothing and blankets to help those who may have stayed behind or can't leave the devastated area in the wake of Superstorm Sandy. (AP Photo/Craig Ruttle)

NEW YORK, États-Unis - Les membres d'Occupy Wall Street, ce mouvement né en 2011 en réaction aux excès du monde de la finance, reprennent du service: au cours des deux dernières semaines, ils se sont déployés à travers New York pour apporter repas chauds, des médicaments et des couvertures aux victimes de la tempête Sandy.

Ils ont ainsi fourni des vivres et de l'eau à Glenn Nisall, 53 ans, qui habite seul dans le quartier isolé de Rockaway, dans le Queens, et dont la maison n'a plus d'électricité depuis la tempête. À leur arrivée, il raconte s'être exclamé: «Occupy? Vous voulez dire Occupy Wall Street? Fantastique. Je fais partie du 99 pour cent, vous savez!»

Le mouvement Occupy Wall Street est né à la fin de 2011 dans le sillage de la crise financière, inspiré du mouvement espagnol des Indignés. Une poignée de manifestants s'étaient alors réunis sur la place Zuccotti, à Manhattan, sommant les dirigeants d'organiser un partage équitable avec les «99 pour cent» des gens qui n'ont pas accès aux richesses mondiales.

L'appel avait été entendu et largement relayé, notamment sur les réseaux sociaux, et des mouvements «Occupy» sont ensuite nés dans plusieurs villes du monde, avec pour objectif cde protester contre la cupidité du monde de la finance. Le mouvement est ensuite disparu des radars médiatiques, mais ses membres ont conservé sa philosophie, qui les amène aujourd'hui à secourir les victimes de Sandy à New York.

Dès le lendemain du passage de la tempête, les militants d'Occupy ont établi un quartier général à l'église St-Jacobi, à Brooklyn, et utilisé Twitter et Facebook pour faire passer le mot.

«Ce sont des jeunes qui écrivent l'histoire», explique Mark Naison, professeur à l'université de Fordham, qui a étudié le mouvement Occupy Wall Street. «Des jeunes gens qui refusent de laisser les autres souffrir et tentent de faire quelque chose contre cela.»

Il existe aujourd'hui plusieurs dizaines de centres d'aide comme celui du mouvement Occupy à Brooklyn, et des volontaires sont envoyés dans les endroit les plus touchés par la catastrophe naturelle.

Récemment, un message publié sur la page Facebook de l'organisation disait: «Attention! Si quelqu'un à Rockaway a besoin de pomper l'eau de son sous-sol, contactez Suzanne Hamalak. Sa famille veut rendre service, et ils ont des pompes industrielles qu'ils peuvent mettre à disposition gratuitement...»

À Rockaway Park, Diego Ibanez, un militant de 24 ans, dort sur le sol glacial d'un centre situé dans une rue où plusieurs bâtiments ont été détruits par des incendies. «On constate une nécessité, et on y répond», explique-t-il. «Il n'y a pas de patron pour nous dire ce qu'on peut ou ne peut pas faire. Zuccotti a été le meilleur entraînement pour apprendre à mobiliser autant de gens aussi rapidement.»

Très peu de transports en commun fonctionnent dans le quartier, où la plupart des gens n'ont toujours pas retrouvé l'électricité et où de nombreuses résidences sont détruites. Les membres d'Occupy ont distribué des repas chauds, des piles et des couvertures aux sinistrés, tandis que des médecins et des infirmières vont cogner aux portes des personnes âgées pour vérifier leur état de santé.

À Rockaway, les militants d'Occupy ont aussi transformé un magasin en pharmacie de fortune, et des résidants font la queue pour venir chercher des médicaments. Des bandes de gaze et des bouteilles de désinfectant ont été empilés sur les tables derrière un rideau en lambeaux.

«Je ne crois pas qu'on aurait survécu sans eux», lance Kathleen Ryan, qui attendait pour récupérer ses médicaments contre le diabète. «Cet endroit est fantastique. Cette communauté nous a beaucoup aidés.»

Est-ce l'heure de gloire pour Occupy Wall Street? Carrie Morris, une membre du mouvement, sourit à cette idée. «L'entraide a toujours fait partie de ce mouvement», explique-t-elle. «C'est un élément important de ce que nous faisons. L'idée est de s'aider. Et nous voulons servir de modèle pour le reste de la société, en rappelant que tout le monde devrait faire cela.»

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