LONDRES - Novak Djokovic a surmonté un bris au début de chaque set pour battre le Suisse Roger Federer 7-6 (6) et 7-5, lundi, lors du match de championnat des Finales de l'ATP.
Ce 29e affrontement — 16-12 pour Federer avant cette rencontre — a départagé les deux meilleurs joueurs de la saison qui restaient sur deux succès chacun, couronnant le no 1 mondial.
Le Serbe a remporté son deuxième tournoi des Maîtres après sa victoire en 2008, son sixième titre cette année, égalant Federer, son 34e en carrière, en dépit d'une entame complètement ratée.
«Je regrette un peu parce que j'ai pris les devants à deux reprises contre lui, a admis Federer. Au bout du compte, ça ne change rien. Tu dois atteindre le fil d'arrivée en premier dans chaque set, et ensuite croiser celui du match. Il était meilleur que moi aujourd'hui.»
Une erreur de banc en entrant sur le court n'a pas déconcentré Federer. Le Suisse a tout réussi lors des trois premiers jeux: neuf points d'affilée, des coups gagnants, des as et un bris de service.
«C'est certain que j'allais essayer de placer mes coups, et non juste lui offrir la balle sur un plateau d'argent. C'est de cette façon que je joue au tennis, a expliqué Federer. Si je commets 80 fautes directes et que je remporte le match, je m'en fous. Je m'en fous vraiment.»
Sans paniquer, Djokovic a profité ensuite des trop nombreuses fautes directes du Suisse pour revenir au score et lancer un set homérique.
«Ce n'est pas la première fois que Roger connaît un départ-canon contre moi, a rappelé Djokovic. J'ai déjà été témoin de son agressivité, de sa façon de vouloir dicter le rythme des échanges. C'est ce qu'il a encore fait.»
Le Serbe a multiplié les longues filières éprouvantes pour fatiguer son adversaire qui enchaînait une troisième rencontre en autant de jours. À 4-4, il a pris, à l'usure, le service de Federer au terme d'un jeu de 10 minutes, mais il n'a pas su convertir une balle de manche lors du jeu suivant.
À peine déconcentré par une éraflure au coude à la suite d'un plongeon inutile sur le bois de l'O2 Arena, Djokovic s'est obstiné dans le bris d'égalité. Après un premier sauvetage magnifique de Federer, il est parvenu à prendre la première manche à sa troisième balle de manche (8-6) après 1h12 de combat.
Le Suisse devait alors réaliser une première dans sa carrière, car il n'avait jamais battu Djokovic après avoir cédé le premier set en huit rencontres. De plus, il a toujours empoché le premier set lors de ses 16 victoires. D'ailleurs, en sept finales de Masters, il n'avait jamais perdu le premier set.
Pas découragé par ces statistiques annonciatrices d'une défaite, l'ex-no 1 mondial a réussi à briser son adversaire d'entrée de jeu pour reprendre les devants 2-0. Solide sur ses mises en jeu, l'homme aux 76 titres a pourtant craqué à 5-4 et laissé filer deux occasions de revenir à un set partout.
Le Serbe a compris qu'il avait fait le plus dur à 5-5. Plus frais physiquement, il a enchainé deux nouveaux jeux pour conclure la rencontre sur sa première balle de match.
«C'est la meilleure façon de terminer un match, en réussissant un passing, l'un des mes coups préférés, a commenté Djokovic. Il ne restait plus d'autre option sauf tenter un passing, et je l'ai réussi.»
Avec cinq victoires dans ce Masters, Djokovic quitte la capitale anglaise riche de 1500 points de plus au classement ATP et de 1 385 000 euros (1 760 000 $US) de plus sur son compte en banque. Une belle semaine.
C'était pour Djokovic un deuxième triomphe au tournoi de fin d'année regroupant les huit meilleures raquettes de la planète. Il a également tout raflé en 2008, à Shanghai.
Federer tentait de remporter la compétition pour une septième fois.
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