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Obama et Sandy: avec la victoire d'Obama et l'ouragan Sandy, les écologistes espèrent plus d'actions environnementales (VIDÉO/PHOTOS)

Obama et Sandy: les écolos espèrent plus d'actions environnementales
afp

ÉCOLOGIE - Avec la victoire du Président Obama, qui s'est déroulée avec, en toile de fond, une Côte Est mise à genoux la semaine dernière par l'ouragan Sandy - un évènement sans précédent que beaucoup ont relié directement ou indirectement, au réchauffement de la planète - les groupes environnementaux ont prudemment exprimé mardi soir leur espoir d'une nouvelle opportunité pour aborder le changement climatique et d'autres questions écologiques. Des questions dont, selon eux, le Président n'avait pas voulu, ou pas pu, se charger durant son premier mandat.

"Avec sa réélection, le Président Obama a l'opportunité de tenir ses promesses de campagne et de s'attaquer aux plus grands défis de notre génération", a déclaré Andrew Steer, président du World Resources Institute, dans un communiqué mardi soir. "Le changement climatique devrait se trouver en haut de cette liste, lui qui a déjà fait tant de ravages au niveau des populations, de leurs biens, des ressources et de l'économie."

Ces quatre dernières années, le Président a reçu l'approbation de militants environnementaux pour différentes mesures, notamment ceratines qui ont un impact direct sur l'émission de gaz à effet de serre. Elles comprennent des investissements sans précédent dans les énergies propres, des restrictions de pollution pour les nouvelles centrales électriques, et de nouvelles mesures en économie de carburant pour les voitures et les camions - autant de mesures qui devrait réduire les polluants responsables du réchauffement de la planète.

Trop de saupoudrage

Mais l'administration Obama a aussi subi les critiques cinglantes de certains écologistes pour avoir échoué à établir un programme clair s'agissant du réchauffement climatique, et pour avoir évité des discussions franches sur ce sujet avec les Américains, surtout lors de sa campagne de réélection.

Le Président s'est également lancé à corps perdu dans une stratégie énergétique "tous azimuts" qui, non seulement comprend des investissements dans les énergies renouvelables (solaires et éoliennes), mais aussi englobe de façon excessive le forage du pétrole et du gaz locaux. Et ce, tout en continuant à soutenir la soi-disant technologie du charbon propre, qui reste un oxymore pour la plupart des groupes écologistes.

"La stratégie énergétique "Tous azimuts" est la garantie d'un changement climatique" déclare Jacqueline Savitz, vice-présidente adjointe de campagne du groupe Oceana. " Si ça ne vous dérange pas, alors vous devez accepter le fait qu'il y aura plus de tempêtes, plus violentes, une météo étrange, des changements dans la production agricole, des changements dans les espèces, un bouleversement complet des écosystèmes."

Savitz ajoute que la nation risque de "rater le coche" pour gérer le problème du réchauffement climatique avant qu'il ne soit trop tard : " La première chose à faire est d'initier et développer un plan pour nous sevrer des énergies fossiles".

Le silence assourdissant des candidats

Brad Johnson, directeur de campagne pour le groupe Forecast the Facts, qui a co-sponsorisé un site Internet témoignant du silence des candidats sur le changement climatique, a aussi critiqué "le soutien réthorique [d'Obama] pour augmenter la production d'huile, de gaz et de charbon". Selon Johnson, le Président doit poursuivre sa promesse de 2007 « d'abandon progressif d'une économie basée sur le carbone » et son engagement de 2009 à "affronter le changement climatique en mettant un terme à la dépendance mondiale envers les énergies fossiles."

Considérant l'incapacité à changer la législation du fait d'un Congrès dans l'impasse, beaucoup des actions du Président en termes environnementales ont dû être accomplies, lors de son premier mandat, à travers la réglementation, notamment par l'Agence de protection environnementale (EPA). Selon David Goldston, conseiller senior pour le Natural Resources Defense Council Action Fund, il semblerait que cette tendance doive se poursuivre, Goldston ajoutant qu'au regard des statuts existants, l'administration conserve tout de même une certaine autorité.

Après tout, l'EPA a établi de nouvelles normes pour les voitures et les camions qui devraient doubler l'économie de carburant d'ici 2024, et elle a introduit des mesures qui doivent restreindre les émissions de gaz à effet de serre par les nouvelles centrales électriques. Mais certaines critiques estiment que la voie réglementaire est trop fragmentaire, et pas assez certaine pour s'attaquer aux problèmes écologiques urgents, y compris le changement climatique.

Sandy, l'occasion rêvée?

Obama pourrait prendre le prétexte de l'énorme tempête de la semaine dernière - dont la puissance s'explique selon certains scientifiques par un climat déjà changeant du fait de notre consommation d'énergies fossiles, et dont beaucoup d'experts s'accordent à dire qu'elle en annonce bien d'autres à mesure que la planète se réchauffe - pour accélérer « un mouvement d'éloignement des énergies sales, plus ambitieux et plus visionnaire » estime Phil Radford, directeur exécutif de Greenpeace USA.

La façon dont ce type de leadership éclairé pourrait faire le poids contre l'obstruction notoire des républicains au Congrès, eux qui ont passé les quatre dernières années à promouvoir avec zèle les intérêts des industries d'énergies fossiles, n'est pas vraiment évidente. Mais Fred Krupp, président du Fonds de défense de l'environnement, suggère qu'un moyen de contourner le Congrès serait d'encourager une meilleure maîtrise des prodigieuses quantités de méthane qui fuient dans l'atmosphère, selon les experts, pendant la production et la transmission de gaz naturel.

Contrairement au dioxyde de carbone, le méthane n'est pas seulement un puissant gaz à effet de serre. C'est aussi une denrée de valeur. Krupp pense qu'un soutien bipartisan pour en récupérer plus pourrait être une première étape importante pour diminuer les divisions des deux partis sur le climat - et que le Président pourrait l'encourager. « Des gens soutiendraient cette mesure parce que nous ne voulons pas gâcher le précieux pétrole américain. D'autres le feraient parce que c'est mieux pour le climat ».

Quelle que soit l'efficacité de cette stratégie, avant même la victoire d'Obama la nuit dernière, il y avait ce sentiment prédominant chez beaucoup de militants, que l'ouragan Sandy avait suffi à galvaniser tout le monde, même un Congrès divisé.

"Je pense qu'une des grandes inconnues reste de savoir si Sandy a changé la donne" s'interroge Elliot Diringer, vice-président exécutif du Center for Climate and Energy Solutions et ancien conseiller politique au Conseil pour la qualité environnementale de la Maison Blanche sous la présidence Clinton. "Nous avons souvent vu comment des grands évènements peuvent être à l'origine d'une prise de conscience publique et d'une action significative pour l'environnement".

"On a déjà vu le Congrès prendre des mesures législatives environnementales importantes suite à de grands évènements » ajoute-t-il. « Et avec l'impact complet de Sandy qui reste encore à estimer - et si les gouverneurs et les maires des deux partis poussent Washington à agir - il y a peut être une vraie opportunité à agir de façon encore plus significative."

Lors de son discours de victoire mardi soir, Obama a déclaré : "Nous voulons que nos enfants grandissent dans une Amérique (...) qui n'est pas menacée par le pouvoir destructeur du réchauffement climatique mondial." Reste à savoir si cette déclaration sera suivie d'effets...

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