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Patrick Deville couronné par le prix Femina pour son roman "Peste & Choléra" (VIDÉO)

Le prix Femina décerné à "Peste & Choléra"
AFP

LITTÉRATURE - Patrick Deville a été couronné lundi 5 octobre par le prix Femina pour le roman Peste & Choléra paru aux éditions du Seuil, véritable épopée sur le destin d'un homme d'exception, Alexandre Yersin, explorateur en blouse blanche parti au bout du monde découvrir le redoutable bacille de la peste.

Patrick Deville est aussi en lice pour le Goncourt et le Renaudot. Découvrez l'auteur dans un entretien réalisé par la librairie Mollat:

Chercheur à l'Institut Pasteur, né dans le canton suisse de Vaud en 1863 et mort 80 ans plus tard à Nha Trang, dans l'actuel Vietnam, alors partie de l'Indochine française, Alexandre Yersin avait tout pour fasciner Patrick Deville.

Lui-même voyageur impénitent et esprit cosmopolite, Patrick Deville, né le 14 décembre 1957, a vécu dans les années 1980 au Moyen-Orient, au Nigeria, en Algérie, après des études de littérature et de philosophie. Dans les années 1990, il a séjourné à Cuba, en Uruguay, en Amérique centrale.

Médecin voyageur

Son héros travaille sur la tuberculose et la diphtérie à Paris, où il est arrivé à l'âge de 22 ans. Il découvre la toxine diphtérique et fait partie de ces Pasteuriens téméraires, souvent étrangers, qui entourent le vieux Louis Pasteur. Savant aux semelles de vent, Yersin part en Extrême-Orient, se fait marin, explore la jungle, voyage en Chine, à Aden, à Madagascar. Il achète des éléphants, des chevaux. Le tout entrecoupé de séjours parisiens.

De retour en Asie, il découvre le bacille de la peste lors de la grande épidémie de Hong Kong en 1894. À Canton, il est le premier médecin à guérir un pestiféré. Il est aussi le premier à développer en Indochine la culture de l'hévéa, devient le roi du caoutchouc et travaille avec Michelin. Il est encore le premier à planter des arbres à quinquina et cultive la coca, alors plante médicinale.

Pour raconter cette formidable aventure scientifique et humaine, l'écrivain - déjà Prix du roman Fnac 2012 - a suivi les traces de son héros autour du monde. Il s'est aussi plongé dans les milliers de lettres échangées par "la bande des Pasteuriens", conservées aux archives des Instituts Pasteur. Slate.fr souligne à ce sujet dans un article de Jean-Yves Nau intitulé Une étrange affaire de correspondances le litige qui oppose l'écrivain aux auteurs d'un précédent ouvrage sur Yersin.

Ce roman fait suite à Equatoria, sur l'explorateur Savorgnan de Brazza, et Kampuchéa, sur le régime khmer rouge, dans lesquels Patrick Deville retrace des destins héroïques ou cruels et propose une réflexion sur les utopies du XXe siècle et leurs échecs. Au Seuil, il a également publié en 2004 Pura Vida et La Tentation des armes à feu, en 2006. Aux éditions de Minuit, sont parus Cordon-bleu (1987), Longue Vue (1988), Le Feu d'artifice (1992), La Femme parfaite (1995) et Ces Deux-là (2000).

Le Prix Femina Étranger remis

L'Américaine Julie Otsuka a reçu au même moment le prix Femina étranger pour Certaines n'avaient jamais vu la mer (Phébus). Ce deuxième livre de la romancière d'origine japonaise est un récit bouleversant sur l'exil de milliers de jeunes Japonaises parties au début du siècle dernier épouser leurs compatriotes déjà installés en Californie.

Née en 1962 en Californie où elle a grandi, diplômée en art et ancienne artiste peintre, Julie Otsuka vit aujourd'hui à New York. Dans son premier roman très remarqué et plusieurs fois primé aux États-Unis, Quand l'empereur était un dieu, Julie Otsuka mettait déjà en scène ces camps de la honte où furent parqués, après l'attaque de la base américaine de Pearl Harbor en 1941, tous les citoyens américains d'origine japonaise, considérés désormais comme des ennemis.

Son propre grand-père avait été arrêté par le FBI au lendemain de Pearl Harbor et sa famille internée pendant trois ans au camp Topaz, dans l'Utah. L'intrigue de son dernier roman se déroule essentiellement avant la Seconde guerre mondiale. Des milliers de jeunes Japonaises s'étaient alors mariées par correspondance avec leurs compatriotes établis aux États-Unis.

Découvrez la lauréate dans un entretien réalisé par la librairie Mollat ci-dessous:

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