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Pour réduire les émissions de gaz carbonique, Price Waterhouse Cooper estime que les pays devront faire des "efforts sans précédents"

Réchauffement climatique: il faudrait diviser par 5 les émissions de GES
smoke emission from factory...
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CLIMAT - Deux degrés. Deux tout petits degrés d'augmentation, c'est l'objectif que s'étaient fixé les 200 nations qui avaient participé au sommet de Copenhague en 2012. Le problème, c'est que nous en sommes très loin. Dans un rapport publié aujourd'hui, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) montre combien il est urgent d'accélérer la réduction d'émission de gaz carbonique.

Alors que l'ouragan Sandy a remis la question du réchauffement climatique sur le devant de la scène, le rapport indique qu'au rythme actuel, le scénario d'une limitation du réchauffement climatique à deux degrés semble irréaliste aujourd'hui. Pour y parvenir, il faudrait réduire les émissions de gaz carbonique de 5,1% chaque année, jusqu'en 2050. Et le rapport d'insister: "s'en tenir à l'objectif de deux degrés va demander des efforts sans précédent pendant quatre décennies d'affilée."

Certes, il y a du progrès. Entre 2000 et 2011, l'intensité en carbone - le rapport entre l'émission de CO2 et le PIB - a diminué d'environ 0,8% par an. Mais on est encore très loin des 5% nécessaires pour contenir le réchauffement climatique. "Ce niveau de réduction n'a jamais été atteint pendant les cinquante dernières années", insiste le rapport. Sans compter que l'intensité en carbone est différent de l'émission de gaz carbonique qui, elle, a augmenté de 3% en 2011 d'après l'Agence internationale de l'énergie: un record historique.

Bons et mauvais élèves

En matière de décarbonisation, certains pays font mieux que d'autres. La Grande-Bretagne, la France ou encore l'Allemagne ont tous réduit leurs émission de gaz carbonique de plus de 6% entre 2010 et 2011. C'est mieux que les Etats-Unis (1,9% de réduction), ou encore l'Italie (2,5%).

Croissance et diminution d'émission de gaz carbonique sont difficilement conciliables. Les mauvais élèves étant, sans conteste les pays émergents. La Chine a ainsi émis 9,4% de carbone en plus entre 2010 et 2011, l'Inde, l'Argentine, la Turquie, ont tous augmenté de plus de 6% leurs émissions. Autant de chiffres corrélés aux forts taux de croissance qu'ont connu ces pays.

Dilemme

Pour quelle raison les pays Européens occupent-ils le haut du tableau? L'ironie, indique Price Waterhouse Cooper, c'est que ces émissions plus faibles ont été rendues possibles par un hiver plus rigoureux l'année dernière. "L'Angleterre et la France ont vu augmenter leur utilisation d'énergies à faibles émissions comme l'énergie nucléaire", explique le rapport.

Aux États-Unis, c'est le recours plus important au très controversé gaz de schiste qui a entraîné une baisse des émissions de gaz carbonique. Mais selon Price Waterhouse Cooper, le gaz de schiste ne constitue qu'une solution de court terme.

Le rapport indique d'ailleurs que le faible prix de cette ressource énergétique pourrait réduire la motivation des acteurs de l'énergie à investir dans les énergies renouvelables. Au mieux, une conversion massive au gaz pourrait contribuer à une réduction des émissions de gaz carbonique de seulement 3% d'ici 2050.

Le challenge reste donc entier. En réduisant l'intensité carbone de 5,1% par an, l'humanité aurait une chance de contenir le réchauffement climatique aux deux degrés ciblés lors du sommet de Copenhague. Une réduction de 4,5% entraînerait une augmentation de la température de 3%, une réduction de seulement 1,6% contribuerait à une augmentation de la température à la surface de la terre d'au moins 6 degrés.

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