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Soins à domicile : Québec veut une analyse du travail de Proaction

La firme Proaction sous la loupe
Rex

Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a demandé à son ministère un état de situation sur Proaction, une des firmes privées qui met en place des projets d'optimisation pour augmenter la productivité des soins à domicile.

Le ministre Hébert a pris cette décision après que plusieurs syndicats eurent protesté contre le minutage des soins à domicile, qui, selon eux, déshumanise les soins.

Plusieurs syndicats de la CSN et de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS) ont manifesté récemment contre le « minutage » des soins à domicile. C'est que partout au Québec, les Centres de santé et de services sociaux (CSSS) mettent en place des projets dits « d'optimisation », qui visent à augmenter la productivité des employés oeuvrant dans les soins à domicile.

Ces projets sont mis en place avec l'aide de firmes-conseils en gestion, telles que la firme Proaction. Les syndicats disent qu'ils ne sont pas contre des normes de temps, mais, selon Luc Bastien, de la Fédération de la santé de la CSN, le minutage imposé pour donner le bain à une personne âgée, par exemple, ne tient pas compte du fait que les bénéficiaires sont parfois désorganisés.

Du « minutage » des soins

« On n'est pas contre le minutage nécessairement. On pourrait facilement dire que oui, un bain en temps régulier prend tant de temps, sauf qu'on n'a calculé aucun impondérable. Si donner un bain prend 15 minutes et que la personne est désorganisée, ou qu'elle a vécu un stress dans sa journée, on est dans une relation d'aide avec la personne, et ça, ce n'est pas tenu en compte et c'est ça qui est dommage », explique Luc Bastien.

Proaction, une firme-conseil en gestion présente dans le réseau de la santé, est particulièrement visée par les syndicats. Ceux-ci se plaignent que la firme ne les inclut pas dans le processus décisionnel, et que les professionnels, comme les infirmières, ergothérapeutes et travailleurs sociaux, se sentent dévalorisés.

Or, voilà que le ministre Réjean Hébert annonce qu'il a demandé une analyse du travail de la firme Proaction.

« On est sensibles à l'avis des syndicats qui est exprimé actuellement, et j'ai demandé au ministère qu'on fasse un état de situation au niveau de la firme Proaction. C'est la firme qui a la plupart des contrats actuellement. Certains sont en appels d'offres, d'autres en gré à gré, et je veux connaître l'appréciation qu'on fait de la firme Proaction et aussi les mécanismes d'attribution des contrats », souligne le ministre Hébert.

Cet état de situation de la firme Proaction sera remis au ministre Hébert la semaine prochaine.

Pour que les CSSS développent leur propre expertise

Le ministre Hébert veut aussi que les CSSS développent davantage leur propre expertise en gestion, pour éviter de donner systématiquement de lucratifs contrats à des firmes privées.

La firme Proaction a actuellement huit contrats auprès de différents CSSS, dont cinq à Montréal, qui visent à augmenter la productivité dans les soins à domicile. Ces contrats sont d'une durée de quelques mois et sont d'une valeur de 300 000 à 600 000 $. La firme a aussi des contrats qui visent à augmenter la productivité dans certains blocs opératoires.

Le président de Proaction, Denis Lefebvre, affirme que les conseils en gestion de sa firme permettent aux CSSS d'augmenter leur productivité, de réduire leurs listes d'attente et de faire des économies importantes. Il n'avait toutefois pas de chiffres pour étayer ses dires, affirmant que c'était aux CSSS de donner les résultats.

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