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Critique de film: "Flight", une prestation toute en finesse et subtilité de Denzel Washington

"Flight", ça plane pour moi

Un pilote d'avion parvient à sauver la plupart des passagers d'un terrible accident en réussissant une manœuvre miraculeuse. Devenu un héros, il devra pourtant faire face à ses nombreux démons. Avec son nouveau film Flight, en salles ce vendredi, l'oscarisé Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Forrest Gump) offre à l'acteur Denzel Washington son meilleur rôle depuis Malcolm X.

Après son exploit, le pilote Whip Whitaker est pourtant au centre d'une controverse. A-t-il bu de l'alcool avant de prendre les commandes de son avion de ligne? Des questions qui soulèvent la colère du principal intéressé qui n'hésitera pas à affirmer haut et fort que «personne n'aurait pu faire atterrir cet engin».

C'est d'ailleurs à cette conclusion qu'arrive l'Administration fédérale de l'aviation américaine (FAA) qui mène l'enquête sur les circonstances de l'accident. L'homme dans la quarantaine a réussi l'impossible, pourquoi donc toutes ces questions embarrassantes? La compagnie engage alors un avocat pour le défendre...

Robert Zemeckis revient enfin à ses premières amours : le drame tendance introspectif qu'il avait délaissé au profit du numérique, une aventure pas toujours heureuse (Real Steel, Mars Needs Moms, etc.). Même si l'histoire ressemble vaguement à celle du commandant Piché (Entre ciel et terre), l'intrigue tire ici sa source d'un réel écrasement - meurtrier celui-ci - survenu en 2000 en Alaska où un pilote hors norme avait tenté des manœuvres insolites.

Passé la scène très impressionnante de l'accident, tous ceux qui ont une peur phobique de l'avion risquent de s'accrocher fort sur leur fauteuil, le réalisateur s'attarde à décrire un individu complexe et rempli de contradiction. Car ce Whip Whitaker, joué par un Denzel Washington en pleine forme, est malgré son orgueil et sa propension à charmer les jolies demoiselles un véritable esclave de ses dépendances.

Au-delà des ravages causés par l'alcool et la drogue, le réalisateur qui ne s'empêche pas quelques notes d'humour en particulier avec le personnage du trafiquant de drogue joué par le désopilant John Goodman fait d'abord et avant tout le portrait d'une Amérique en crise, complètement désemparée. À travers un personnage principal guidé par l'autodestruction, le film met surtout en lumière son combat intérieur que rien n'y personne ne semble soulager, pas même la rencontre fortuite avec une héroïnomane (touchante Kelly Reilly) qui tentera sans grand succès de lui montrer le chemin de la guérison.

Ainsi, le film est littéralement porté par la prestation toute en finesse et subtilité de Denzel Washington qui paraît totalement investi par son rôle d'alcoolique évitant constamment le piège de la caricature. En résulte une œuvre attendrissante sur nos asservissements et les moyens d'accéder ou non à l'absolution.

Vol - Paramount - 139 minutes - Sortie en salles le 02 novembre 2012 - États-Unis.

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Images tirées du film

Flight

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