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Rencontre avec le directeur général du CHUM, Christian Paire, un gestionnaire tourné vers l'avenir (ENTREVUE)

CHUM: Christian Paire, un gestionnaire tourné vers l'avenir (ENTREVUE)
Caroline d'Astous

Entre les défis de la construction du nouveau Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) et la gestion quotidienne d'un tel établissement, le directeur général Christian Paire ne chôme pas. Pourtant, malgré son emploi du temps chargé, ce ne sont pas les idées et les projets qui lui manquent. Rencontre avec un gestionnaire de la santé tourné vers l'avenir.

Son bureau est modeste. On y retrouve quelques photos de famille mais, surtout, des piles de documents papiers étalés au quatre coins de la pièce. En ricanant, le directeur général du CHUM y va d'une première confession. Laquelle ? L'importance qu'il accorde aux femmes dans les différentes échelles de gestion. «Avant, on pouvait dire que le CHUM était un lieu de gestion d'hommes. Ce n'est plus le cas. Et je pense qu'il faut des femmes à des postes clés pour ce qu'elles apportent de différents», pense Christian Paire, indiquant être désormais près de la parité.

La frénésie du déménagement

Christian Paire a été nommé directeur général du CHUM en mai 2009, presque qu'au même moment où le gouvernement du Québec annonçait le premier appel d'offres pour la construction du méga-hôpital du centre-ville.

Depuis, il doit mener de front le chantier de construction, tout en ayant en tête les besoins de ses 12 000 employés et de ses 150 équipes de chercheurs. De ses aveux, il explique que la frénésie du déménagement s'est déjà emparée des vieux bâtiments.

«Il y a trois enjeux dans le déménagement vers le nouveau CHUM. Un de qualité, de mobilité fonctionnel et de ressources humaines», explique-t-il. Des défis qui se retrouveront également dans le nouvel établissement, construit pour répondre aux besoins des patients du Québec, mais aussi capable de s'adapter aux enjeux futurs.

«Ce qui est très différent par rapport au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), c'est que l'hôpital est construit en hauteur, ce qui facilite la liaison verticale entre les départements de l'hôpital, dit-il. Nous allons avoir un hôpital pensé pour la population», confie-t-il.

Selon les projections, les premiers déménagements sont prévus en 2013, soit dans les bâtiments qui abriteront le nouveau Centre de recherches du CHUM, situés près de la station de métro Champ-de-Mars.

Deux méga-hôpitaux pour un centre-ville

Concernant le débat sur la pertinence d'avoir deux méga-hôpitaux à Montréal, le directeur général estime que ce n'est pas trop et que les deux établissements répondent aux besoins de la population. De plus, il ajoute que le CHUM doit jouer un rôle clé tant sur la scène internationale qu'au niveau de l'aide qu'il peut apporter aux autres régions, par exemple, par le développement de la télé-santé.

Il s'agit d'une façon d'offrir une expertise médicale ciblée, tout en profitant du développement des télé-communications. «Il faut qu'il ait cette liaison avec les autres hôpitaux des régions. C'est une vision sociale des soins», pense-t-il.

À ce chapitre, le directeur général estime que le CHUM sera en mesure d'accompagner des médecins lors d'opérations, dont l'expertise se trouve à Montréal. Une façon de réduire le déplacement des patients, tout en offrant les soins appropriés, dit-il.

Interrogé sur la difficulté de recrutement dans le secteur de la santé, M. Paire s'est dit confiant de trouver des façons d'attirer des jeunes professionnels. À titre d'exemple, il dit penser à un projet pour loger des futures infirmières en début de carrière ou venant de l'extérieur du Québec désirant venir travailler au centre-ville de Montréal.

Marier santé et arts

M. Paire veut également profiter du nouveau CHUM pour redynamiser l'atmosphère de l'hôpital. Comment pense-t-il s'y prendre ? En mariant soins de santé et arts.

L'idée consiste en la création d'une maison de arts dans l'hôpital où l'on pourrait y retrouver des expositions et même des concerts. Le chiffre de 60 concerts par année a même été avancé lors de l'entrevue, à titre de projection... bien sûr.

«Il faut créer un lien entre la santé et les arts, pense-t-il. De cette façon, ça change le regard que les gens peuvent avoir sur un hôpital», a-t-il fait valoir.

Un chantier dans les temps

Selon M. Paire, le budget ainsi que l'échéancier des travaux sont actuellement respectés. De plus, il ajoute que des mécanismes ont été mis en place afin d'éviter des risques de collusion.

Questionné sur certains déboires entourant le chantier du CUSM, le directeur général s'est montré avare de commentaires. Il a indiqué toutefois que la construction du CHUM en partenariat public-privé, réduit les risques quant à la gestion des fonds estimés, rappelons-le, à 2,89 milliards de dollars.

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