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«L'Orphéon» avec Stéphane Dompierre, Roxanne Bouchard et Geneviève Jannelle: lancement des trois premiers romans du projet

À la découverte de «L'Orphéon»
Mathieu Rivard

Prenez cinq auteurs québécois aux styles bien distincts. Présentez-leur un immeuble imaginé, baptisé L'Orphéon. Offrez à chacun de ces écrivains un étage comme terrain de jeu puis laissez le temps, l'inspiration et le travail collectif faire son œuvre. Vous obtiendrez cinq romans uniques aux personnages et aux univers qui joyeusement s'entrecroisent.

La superbe idée du projet L'Orphéon, on la doit à VLB éditeur. C'est lui qui est parvenu à réunir Stéphane Dompierre, Patrick Sénécal, Véronique Marcotte, Roxane Bouchard et Geneviève Janelle sous le même toit de cet immeuble particulier.

De ce quintette de bouquins, trois ont été officiellement lancés mardi soir: Corax de Stéphane Dompierre, Odorama de Geneviève Jannelle et Crématorium circus de Roxanne Bouchard. Leurs deux autres petits cousins - Quinze minutes de Patrick Sénécal et Coïts de Véronique Marcotte- ne seront dévoilés au grand public qu'en janvier 2013.

«Nous sommes cinq auteurs qui ont des styles bien affirmés», explique Stéphane Dompierre. «Il ne faut pas que les gens pensent que nous écrivons avec le même style. On a chacun notre style et nous sommes allés, chacun de notre côté, où nous avions envie d'aller.»

Pour créer l'univers de Corax, comme pour l'écriture de chacun de leurs romans, tout était possible pour Dompierre et ses amis. «Nous avions chacun un étage et carte blanche sur ce qui allait s'y passer. Par contre, nous avions une architecture et quelques espaces communs (un dépanneur, un agent de sécurité imaginé à cinq) à respecter», ajoute-t-il.

Lors de rencontres mensuelles, les cinq auteurs en profitaient pour discuter de leurs personnages respectifs, que chacun avait le loisir d'emprunter à l'autre, au gré de son inspiration.

«Le plaisir, pour quelqu'un qui achète les cinq romans, c'est de voir tous les liens qu'il y a entre les histoires, les personnes qui reviennent, qui peuvent évoluer d'une histoire à l'autre. C'est un plaisir d'intertextualité. Par contre, il n'est pas nécessaire de lire tous les livres pour comprendre», dit Stéphane Dompierre qui a, pour sa part, voulu faire hommage à Edgar Allan Poe et à la littérature «épeurante» en écrivant Corax.

«C'est un peu une histoire de peur, mais avant le cinéma et avant la télé. La peur sans les artifices que l'on connaît aujourd'hui. J'ai voulu travailler les ambiances et écrire sur un thème qui m'est cher: la solitude de l'être contemporain, qui me fascine, et que j'ai cette fois traitée sous l'angle de quelqu'un d'enfermé qui devient un peu un fantôme.»

Sans essayer de dénaturer son ton - fort apprécié des lecteurs québécois - Stéphane Dompierre tente ici quelque chose de nouveau, mais toujours teinté de son humour et de ses réflexions.

«Je crois que c'est grâce à Stéphane Dompierre que je fais partie de ces cinq auteurs», avoue Geneviève Jannelle, qui présente ici son deuxième roman intitulé Odorama. «Nous nous sommes rencontrés dans un salon du livre et Stéphane m'a dit avoir bien aimé mon premier roman», explique-t-elle.

Conceptrice-rédactrice dans le domaine de la publicité avant d'être romancière, la jeune femme s'est vue confier le troisième étage de L'Orphéon. «On y retrouve une compagnie où des chimistes créent des odeurs. C'est un peu du marketing par l'odorat», dit celle qui avoue s'être mis beaucoup de pression sur les épaules du fait d'avoir été «la moins expérimentée du groupe en écriture.»

«Au début, je passais tous mes temps libres sur ce roman. Finalement, je suis celle qui a terminé la première. Ça a été tellement l'fun, c'est une belle gang d'auteurs», ajoute-t-elle.

Pour décrire son style, Geneviève Jannelle reprend les mots de l'éditrice de son premier roman: «c'est Tarantino qui fait de la chick lit

«Oui, les thèmes féminins sont là, mais ce n'est pas rose, c'est sombre et c'est tordu», rigole-t-elle.

Roxanne Bouchard en est, quant à elle, à son troisième roman et son Crématorium circus intrigue dès les premiers mots.

Au quatrième étage de L'Orphéon, elle a imaginé Le Phénix crématorium «un endroit pour les gens qui ont de la culture et qui veulent avoir une crémation luxueuse», explique-t-elle.

«Le Phénix Crématorium, c'est un décor à votre image, un souper italien de luxe, un bar merveilleusement garni, un DJ maison et une section VIP avec des accompagnatrices de deuil qui vous aident à passer les moments difficiles», ajoute-t-elle mi-sérieuse.

L'idée semble géniale! «Je croise les doigts pour que ce soit le cas», avoue-t-elle. «C'est du roman burlesque. Le burlesque, c'est à la frontière entre le comique et le ridicule. Et la frontière est mince.»

Pour l'auteur, travailler en groupe était un défi flanqué d'un aspect fort positif.

«Ce fut hyper encourageant, très réconfortant et vraiment stimulant de travailler et de partager cette expérience à cinq. Cela m'a aussi permis de m'affirmer en tant que jeune écrivaine peu connue. C'était mon défi et mon réconfort», dit-elle.

Du projet L'Orphéon, Corax de Stéphane Dompierre, Odorama de Geneviève Jannelle et Crématorium circus de Roxanne Bouchard sont disponibles en librairie. Les deux autres romans de la série L'Orphéon, Quinze minutes de Patrick Sénécal et Coïts de Véronique Marcotte, sortiront en janvier 2013.

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