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Le PLQ reproche au ministre Stéphane Bergeron d'avoir rendu visite à l'UPAC (VIDÉO)

Le PLQ accuse le PQ d'ingérence dans les services de police

QUÉBEC - L'opposition accuse le gouvernement d'«ingérence politique» pour avoir passé sa commande à l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Le porte-parole libéral Robert Poëti a attaqué durement, mercredi, le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron. Il lui reproche d'avoir rendu visite à l'UPAC et d'avoir demandé des résultats rapidement.

Selon M. Poëti, c'est «inacceptable». Il faut que les policiers soient «indépendants dans leurs enquêtes et leurs façons de travailler». Il craint que le mur entre le politique et le judiciaire et le policier soit abattu.

«C'est un retour en arrière d'au moins 50 ans dans la liberté et l'autonomie que les policiers doivent avoir, a-t-il dit en conférence de presse. C'est très inquiétant. (...) Quelle message (le ministre) lance-t-il?»

Il a affirmé qu'il ne savait pas ce qui avait été dit par le ministre Bergeron, mais le simple fait de visiter l'UPAC pour communiquer ses orientations à son commissaire, Robert Lafrenière, est inacceptable, selon lui.

«L'autonomie de M. Lafrenière doit être complète et indépendante», a répété M. Poëti.

Le député libéral a aussi dénoncé la mutation du grand patron de la Sûreté du Québec, Richard Deschênes, par le gouvernement, qui a nommé Mario Laprise à sa place. Il s'est d'abord embrouillé en la qualifiant de congédiement, mais a ensuite parlé de déplacement, puisque M. Deschênes conserve son salaire.

Selon M. Poëti, qui est lui-même un ancien porte-parole de la SQ, il s'agit d'un autre cas d'ingérence. S'il y a eu enquête pour motiver cette décision, M. Poëti veut qu'elle soit rendue publique. Il exige de savoir ce qu'on reproche à M. Deschênes, pourquoi on n'avait pas confiance en lui.

Il déplore aussi que la SQ devra ainsi payer deux gestionnaires au salaire de 200 000 $, en plus des avantages, en raison du limogeage décidé par le gouvernement Marois. M. Deschênes n'a que 57 ans, il aura droit au plein traitement jusqu'à sa retraite à 65 ans.

Il a par ailleurs dit être «intéressé» par l'idée d'un processus de nomination par l'Assemblée nationale du plus haut responsable de la SQ, sans vouloir s'engager au nom de son parti.

Le ministre Stéphane Bergeron a pour sa part écarté du revers de la main les accusations. En point de presse après la séance du conseil des ministres mercredi après-midi, il a soutenu plutôt qu'il fait ce que la loi constituante de l'UPAC requiert, c'est-à-dire de demander à ses différentes composantes de travailler ensemble.

De même, le remplacement de M. Deschênes par M. Laprise n'est pas une nomination partisane, a-t-il déclaré.

«Il ne s'agit pas d'une destitution. Il s'agit simplement d'une fin de mandat, ce qui est permis par les règles existantes», a dit le ministre.

Il a ajouté que même M. Poëti reconnaît que M. Laprise est compétent et a «une feuille de route impeccable» et l'accuse de vouloir salir la direction du corps policier.

«L'objectif qu'on doit poursuivre, c'est d'éradiquer le crime, ce n'est pas de discréditer la Sûreté du Québec, de discréditer sa direction, de tenter de faire des amalgames de nature politique qui n'ont pas cours présentement», a dit le ministre Bergeron.

Il a précisé qu'il souhaite «une direction plus opérationnelle de la Sûreté du Québec», mais n'a pas voulu élaborer sur le sens de cette exigence.

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