Un texte de Florent Daudens
Après avoir été expulsé d'un avion d'Air Canada Jazz par le personnel qui l'a jugé en état d'ébriété, Roméo Saganash a demandé un congé pour soigner ce qu'il qualifie lui-même de dépendance à l'alcool.
« Ni la fatigue, ni le stress ne peuvent justifier ce que j'ai fait. Cependant, je ne peux que constater que j'ai aujourd'hui besoin d'aide pour surmonter un trouble médical, une dépendance à l'alcool comme beaucoup trop d'autres Canadiens », écrit le député du Nouveau Parti démocratique pour la circonscription d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou.
Il évoque aussi le rythme de vie des députés. « La vie sur la Colline parlementaire peut être trépidante et stimulante, mais elle est aussi remplie d'obstacles et d'embûches - plusieurs de mes collègues pourront abonder dans le même sens. »
Le député demande en outre « l'indulgence » des citoyens de sa circonscription et espère revenir « bientôt ». D'autres députés néo-démocrates devraient assurer la relève pendant le congé-maladie de M. Saganash.
Expulsé d'un vol vendredi dernier
Roméo Saganash a été expulsé du vol AC8753 d'Air Canada Jazz le 19 octobre dernier, vol qui devait décoller de Montréal en direction de Val-d'Or à 18 h 10.
Le personnel de bord a estimé que M. Saganash était en état d'ébriété et il a donc demandé à la sécurité de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de l'accompagner hors de l'appareil. Le député a obtempéré et a pu retourner dans sa circonscription le soir même en prenant le vol suivant. Le décollage du premier vol a été retardé d'une demi-heure, en partie à cause de cet incident.
Interviewé par Radio-Canada, M. Saganash a reconnu les faits. « On est vendredi, une longue semaine, beaucoup de stress au travail. Des fois, on a tendance à exagérer, c'est ce qui s'est passé. », avait-il déclaré en après-midi. Il a annoncé son congé-maladie plus tard dans la journée.
Élu depuis mai 2011, M. Saganash avait tenté de briguer la direction du NPD. Il s'était ensuite rallié à Thomas Mulcair. Il a auparavant représenté la communauté crie, entre autres, lors de l'entente de la Paix des braves signée avec Québec.