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Plan Nord : un contrat qui rapporte bien peu aux Innus

Plan Nord : un contrat qui rapporte bien peu aux Innus
Radio-Canada.ca

Bien que les Innus aient obtenu un contrat de déboisement de plus de 30 millions de dollars d'Hydro-Québec pour le chantier de la Romaine, la communauté de Nutashkuan attend toujours les retombées de ce projet réalisé en partenariat avec une entreprise non autochtone, qui fait très peu appel à la main-d'oeuvre autochtone.

Le contrat sans appel d'offres a été octroyé à un coût supérieur pour former et embaucher des Innus. « Ils nous ont promis qu'on allait tous travailler au projet de la Romaine. Ils nous ont dit que la vie serait belle. Mais la réalité, ce n'est pas cela », déplore Marie-Paule Malec, qui siège au conseil d'administration de la Société Iskuteu, qui gère les sommes prévues pour la formation qui est donnée aux Innus.

« Qu'est-ce qui reste, qui revient à la communauté? Combien de cennes restent-ils? On ne sait pas », dit Rodrigue Wapistan, chef de la réserve de Nutashkuan.

Avant son arrivée à la tête de la réserve, l'été dernier, le chef précédent, appuyé par son conseil de bande, a créé une entreprise autochtone pour effectuer le déboisement, le conseil n'ayant aucune expertise en la matière. Cette compagnie s'est ensuite associée à Remabec, une entreprise du Saguenay-Lac-Saint-Jean dans laquelle Saputo a des intérêts.

Sur papier, les Innus sont actionnaires majoritaires. Mais sur le terrain, c'est Remabec qui est maître d'oeuvre.

Joël Malec, seul ingénieur forestier de la nation innue, n'a d'ailleurs pas été embauché pour le projet. « Pour avoir le minimum d'embauches autochtones, ils ont fait des formations. Ces formations ont été subventionnées, ont coûté des sous. Ces mêmes personnes-là, il n'y en a presque pas ou pas qui travaillent », affirme-t-il.

Le chef Rodrigue Wapistan, élu cet été, n'a pas accès au bilan financier de l'entreprise. « À ce jour, et c'est l'information qui nous a été donnée par Remabec, il n'y a pas eu de bénéfices ou de dividendes qui ont été versés à la communauté. C'est assez particulier. On s'explique mal comment un contrat qui au départ était de 31,5 millions n'a pas généré de dividendes pour l'actionnaire majoritaire qu'est la communauté », soutient l'avocat François Lévesque.

Remabec et Hydro-Québec ont refusé les demandes d'entrevue de Radio-Canada.

Le reportage complet d'Anne Panasuk sera diffusé à l'émission Enquête, jeudi à 20 h, à la télévision de Radio-Canada.

Pour écrire à notre journaliste :

anne.panasuk@radio-canada.ca

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